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    par Liang-Xue Yuan
    le Mer 29 Sep - 7:23
     
    Rechercher dans: Grande Salle
    Sujet: Mini-Event #1 — Bienvenue à Gargoule !
    Réponses: 59
    Vues: 2401

    Mini-Event #1 — Bienvenue à Gargoule !

    Bienvenue à
    Gargoule

    feat. Everyone

    Ce ne fut que lorsque le directeur eut terminé de nettoyer la Grande Salle d’un simple que coup de baguette magique que Liang se décida enfin à sortir de la protection sommaire mais néanmoins efficace qu’était le dessous de la table de sa maison. Suivant l’exemple de son meilleur ami, il se réinstalla sur sa chaise, envoyant un regard empli d’inquiétude en sa direction. Il espérait que ça irait, parce que pour l’instant ce n’était clairement pas le cas. Rien de réellement surprenant en soit, mais ça voulait simplement dire qu’il allait devoir s’assurer de lui remonter le moral du mieux qu’il le pouvait pour le reste de la soirée.

    Ce qui était surprenant, toutefois, était sans conteste la réaction qu’Elias avait eu suite à la bataille plus que bordélique qui venait d’avoir lieu. Semblait-il que son humeur était tout aussi sombre et tempéreuse que les habits dont il avait choisis de se vêtir, le tout d’une façon qu’il ne se souvenait pas d’avoir vu l’année précédente.  

    Ça aurait pu être pire, pensa Liang alors qu’il jetait un rapide coup d’oeil en direction des Célénors, là où il se souvenait que l’instigateur de cette bataille de nourriture avait été réparti un peu plus tôt. Juste l’embarrassement presque palpable qu’il n’avait pu s’empêcher de ressentir à écouter les enseignants, l’autre première année qui avait décidé d’intervenir ainsi que Feudeymon avait été suffisant pour lui donner envie de se disparaître sous le carrelage de la Grande Salle, alors qu’il ne voulait pas imaginer comment le première année pouvait bien se sentir.

    Il ne pouvait que croiser les doigts pour que ce dernier ne garde pas de trop mauvais souvenirs de la soirée; Liang n’avait pas apprécié que tout le monde se mette à jeter des plats dans tous les sens, mais tout de même. Pas la meilleure entrée en la matière lorsqu’on commence dans une nouvelle école.  

    Enfonçant un morceau de pain dans sa bouche - Jean-Loup avait pris la peine de le lui donner alors il devait le manger -, il hocha la tête quand son ami demanda s’ils devraient aller voir Rowann avant la fin de la soirée. Liang avait déjà voulu le faire avant qu’on l’ait si rudement interrompu, et s’il pouvait attendre jusqu’à demain, il ne voulait pas reporter la chose. Après un été entier sans le voir, il souhaitait au moins aller lui dire bonjour.

    Toutefois, peut-être serait-il en effet plus sage d’attendre que le repas soit terminé; Liang ne voulait définitivement pas être l’étudiant surpris à se balader d’une table à l’autre après ce qui venait de se passer; il tenait à sa dignité, merci beaucoup.

    Le reste du repas, Liang le passa à moitié affalé sur Rigel, mettant dans l’assiette de ce dernier tout ce qu’il n’avait pas envie de manger tout en grimaçant face aux concoctions parfois infâmes que le troisième année s’amusait à créer en mélangeant des sauces qui n’allaient définitivement pas ensemble juste pour le dégoûter. Le tout fut accompagné d’une demi-douzaines de complaintes dû au fait que Rigel avait définitivement grandi depuis la dernière fois qu’il l’avait vu et vraiment, comment est-ce qu’il pouvait bien lui faire ça? Cette trahison.

    Puis enfin, le dessert arriva, et même si, à ses yeux, la sélection offerte n’était rien en comparaison de ce que Odette pouvait faire avec un peu de temps et une pincée d’imagination, ce n’était pas comme s’il allait dire non.

    -Oh! s’exclama-t-il en se saisissant d’un cupcake - chocolat, la saveur favorite de son meilleur ami -, le coupant maladroitement en deux avant de lui tendre l’une des moitiés. Happy friendanniversary bro! Tu réalises, ça fait maintenant un an qu’on se connaît, le temps passe si vite, ajouta-t-il en essuyant une larme imaginaire, une main sur le coeur. L’an prochain, c’est toi qui va devoir fournir le dessert de célébration, et si tu oublis, je vais être incroyablement désappointé.

    Quelques minutes plus tard, Liang décida qu’il n’y avait sans doute plus de risques d’attirer les foudres du directeur s’il quittait la table de sa maison. En se levant, il envoya un geste de la main vers Okal afin de lui signifier qu’il allait venir la voir au courant de la semaine pour prendre de ses nouvelles - un jour, il allait falloir que quelqu’un lui donne un téléphone, sérieusement -, espérant qu’elle allait arriver à le voir de là ou elle était assise à la table des Griffdecoqs. En chemin, il en profita également pour s’arrêter un court instant là ou Kazimir était installé un peu plus loin, lui laissant savoir qu’ils devaient absolument prendre un peu de temps - ce qui, dans leur langage à eux, signifiait probablement plusieurs longues heures - pour discuter de toutes les idées qu’il avait eu pour la radio durant l’été.

    Et, comme il lui laissa savoir avant de le laisser retourner son assiette, il avait eu beaucoup de temps pour penser.

    Puis c’est à la table des Célénors qu’il se dirigea avec Rigel et Jean-Loup, se saisissant d’une chaise vide pour la caser sans avertissement entre Rowann et son voisin.

    -Rowann, oh my god, ça fait tellement longtemps que je t’ai pas vu, je sais pas comment j’ai fait pour survivre tout mon été sans une seule minute en ta présence. Oh! Et merci pour toutes les recommandations musicales, tu m’as vraiment sauvé de l’horrible ennui des deux derniers mois. Ah, et est-ce que ça va? lui demanda-t-il en fronçant les sourcils, le détaillant de la tête aux pieds. J’ai entendu professeur De Montaigu mentionner que tu devais peut-être aller à l'infirmerie? Qu’est-ce qui c’est passé? Et la réponse est mieux de ne pas être ‘quelqu’un s’est amusé à lancer des couteaux partout’ parce que sinon, je ne serai plus responsable de leurs actions, ajouta-t-il en désignant Rigel et Jean-Loup d’un mouvement de la tête, sa tentative d’humour plate ne faisait pas grand chose pour dissimuler l’inquiétude qui se trouvait dans sa voix.

    Rowann n’avait pas l’air blessé, de ce qu’il avait pu voir avec son évaluation sommaire, mais ça ne voulait pas dire qu’il ne l’était pas, et c’était là loin d’être une pensée des plus réjouissantes.

    Après quelques minutes passées à discuter, Liang aperçut du coin de l’oeil Toma qui s'apprêtait à quitter la Grande Salle pour vraisemblablement se rendre dans leur Salle Commune. Sans eux.

    Oh que non.

    Toma avait peut-être passé la totalité de la Cérémonie de Répartition avec ses autres amis, mais il n’y avait aucunes chances qu’il termine la rentrée de la nouvelle année scolaire sans au moins passer quelques heures avec eux.

    Et, après un rapide coup d’oeil vers les deux autres, Liang était sûr qu’ils étaient d’accord avec lui.

    -Ah, on doit filer, fit-il à l’intention de Rowann, se relevant du même coup. Mais!, Toi, moi et Jean-Loup, on fait quelque chose ensemble bientôt? Je te texterai les détails, tu es mieux de porter attention à ton portable si tu veux pas que je vienne pleurer à ta Gargouille histoire qu’elle me laisse entrer dans ton dortoir pour te harceler à deux heure du mat’.

    Lui envoyant un regard qui se voulait menaçant mais n’avait sans aucun doute rien de bien impressionnant, il s’empressa de rattraper Toma, s’accrochant à son bras afin de l’empêcher de disparaître de l’autre côté des portes parce qu’ils devaient absolument passer le reste de la soirée ensemble, et non, Toma n’avait absolument aucun mot à dire sur la chose.

    _____
    En Bref

    Liang finit par ressortir de sous la table une fois que Elias a terminé de nettoyer la Grande Salle. Il se sent mal pour William parce que ouch.
    Il retourne manger avec Rigel et Jean-Loup, partage un cupcake avec ce dernier pour célébrer leur 1er friendanniversary. Fait ‘hello’ à Okal, qui est assise à sa propre table, va voir Kazimir pour une minute ou deux avant d’aller s’asseoir avec Rowann pour une petite partie de la soirée alors que le festin tire à sa fin.
    Il va ensuite kidnapper Toma avec Rigel et Jean-Loup pour l’obliger à passer le reste de la soirée avec eux.

    Pyjama Party Time!

    Septembre, 2021
    code couleur: #009999


    par Liang-Xue Yuan
    le Lun 27 Sep - 19:21
     
    Rechercher dans: Arbre Creux
    Sujet: Auprès de mon arbre [Feat: Liang]
    Réponses: 9
    Vues: 414

    Auprès de mon arbre [Feat: Liang]

    Auprès de mon
    arbre

    feat. Eugène A.

    La surprise fût la première chose qu’il ressentit, l’émotion sans doute visible sur son visage alors qu’il fixait sans ciller la main qu’on venait de lui tendre, sentiment qui redoubla d’autant plus lorsqu’il entendit Eugène l’inviter à aller quelque part avec lui. Pour boire du thé.

    Il n’existait aucun univers, alternatif ou non, dans lequel il aurait décliné une telle invitation.

    Regardant la main peut-être un peu trop longtemps, il ne put s'empêcher de sourire, l’expression chassant les dernières traces de nervosité qu’on aurait encore été en mesure de remarquer. C’était surprenant, définitivement, mais pour être honnête, la majorité de ce qui était arrivé depuis qu’il avait vu l’autre étudiant marcher vers la forêt un peu plus tôt avait été surprenant.

    Le bon comme le mauvais.

    Et au moins, il pouvait toujours se dire que tout ça avait apporté une touche intéressante à cet après-midi qui s'était annoncé particulièrement ennuyant.  

    -Oh, wow, tant de galanterie, il y en a qui devrait clairement apprendre de toi, lui dit Liang en se saisissant de la main de l’autre élève, une pointe d’amusement mêlé à une touche de reconnaissance pouvant être entendue dans sa voix.

    Une partie de lui fût honnêtement surpris de l’aisance avec laquelle Eugène arriva à le soulever; semblait-il que Jean-Loup n’avait pas le monopole dans le département du small & mighty.

    Dans sa poitrine, l’anxiété qui avait pris racine après ce faux-pas monumental qu’avait été… la majorité de la conversation commençait lentement mais sûrement à se dénouer. Les choses semblaient s’être calmées, pour l’instant, et s’il aurait été si facile pour Eugène de simplement retourner à sa lecture, il avait plutôt opté d’aller faire autre chose. Avec lui, au lieu de simplement partir pour retourner à sa solitude. Et vraiment, si Liang appréciait la compagnie des autres, c’était toujours différent quand quelqu’un voulait actuellement de votre présence.

    Tout espoirs n’étaient pas perdu, et peut-être allait-il être en mesure de lui parler à nouveau sans avoir l’impression qu’Eugène supportait sa présence parce qu’il avait à le faire et non pas parce qu’il voulait le faire. Ou du moins, si peut-être pas parce qu’il le voulait, au moins car ça ne le dérangeait pas trop, ce qui, pour lui, était suffisant.

    -Et bien, il me serait vraiment impossible de refuser cette invitation, fit-il en hochant la tête une fois qu’il fût de retour sur ses pieds. Et si jamais tu as besoin de quelqu’un pour t’aider à apprendre à mieux naviguer les aléas de la vie sociale, tu as mon numéro. Et sinon… je suis sûr que tu y arriveras de toi-même bien assez tôt.

    Ramassant ses affaires, il remit son blouson malgré la chaleur environnante qui s’était fait bien plus présente maintenant qu’il n’avait pas l’avantage de la brise pour se rafraîchir un peu. Dans sa poche, il enfonça sa baguette magique, cette dernière étant bien vite suivie par son portable, toujours aussi dangereusement près d’être entièrement déchargé. Son sac sur l’épaule, il jeta un rapide regard autour de lui, puis un deuxième pour s’assurer qu’il ne laissait rien derrière par accident. Ce ne serait pas pas première fois - ou la seconde, ou même la  cinquantième - qu’il oubliait quelque chose depuis qu’il était arrivé à Gargoule, mais il y avait tellement peu d’espace et de recoins hasardeux dans lesquels un item aurait pu se cacher qu’il était confident que, pour une fois, il avait avec lui.  

    Relativement confident. Presque confident.

    -Après toi, lui dit-il en indiquant l’entrée de l’arbre creux d’un geste de la tête.

    Alors qu’ils commençaient à marcher vers le château, sa main se saisit presque du bras d’Eugène, se rattrapant à la dernière seconde en un mouvement maladroit. Presque aussitôt, Liang enfonça ses mains au creux de ses poches afin de s’assurer de ne pas le toucher par accident. Le moment semblait presque fragile, et il ne voulait pas le ruiner parce qu’il était incapable de ne pas s’accrocher à tout ceux avec qui il était.

    Dans sa démarche et dans sa voix alors qu’il se lançait dans une tirade sur quel type de thés étaient les meilleurs à prendre selon le moment de la journée, l’énergie qui semblait l’avoir fuit plus tôt était de retour.

    Septembre, 2021
    code couleur: #009999


    par Liang-Xue Yuan
    le Dim 26 Sep - 5:14
     
    Rechercher dans: Salle commune
    Sujet: You could use a buddy. Don't you want a pal? [Ft. La Meute - Fini]
    Réponses: 12
    Vues: 688

    You could use a buddy. Don't you want a pal? [Ft. La Meute - Fini]

    Buddies and
    pals

    feat. la Meute

    Il y avait quelque chose de spécial dans le fait d’être étendu à côté de - ou à moitié sur, dans son cas - un de vos amis les plus proches alors que plusieurs des personnes qui vous étaient les plus chères étaient là avec vous, les écoutant parler comme si vous étiez seuls au monde. Et même s’il savait pertinemment que la plupart de ses camarades de maison n’étaient probablement pas bien loin dans la Salle Commune des Dandeloups - et sans doute occupés à envoyer des regards agacés au château fort qu’ils avaient construit en utilisant une bonne partie des coussins de leur espace partagé -, Liang pouvait, pour le moment, prétendre qu’il n’y avait qu’eux quatre.

    Le tout le mettait dans un état particulier. D’un côté, la chaleur qui se dégageait de Toma ainsi que sa voix mêlée à celle de Rigel et Jean-Loup, de même que la nuit blanche qu’il s’était tapée la veille ajouté à son niveau de fatigue habituel faisaient tout pour le pousser à s’endormir. De l’autre, l’excitation fébrile de son retour à Gargoule et le fait de pouvoir passer du temps avec ses amis lui donnaient ce sentiment qu’il avait lorsqu’il buvait beaucoup trop de thé bien trop vite, cette impression que même s’il le voulait, il n’arriverait pas à fermer les yeux. Épuisé, mais en ce moment trop éveillé pour arriver à dormir.

    Et là tout de suite, il ne voulait pas de toute façon. Plus tard, sans doute, quand les choses allaient s’être calmées et que la soirée allait s’être adoucie en des moments plus tranquilles. Pour l’instant, toutefois, la seule chose qu’il voulait était de savoir tout ce qu’ils avaient fait lors de leur temps loin les uns des autres, même si, pour certains d’entre eux - son meilleur ami, par exemple - il savait déjà la majorité, si non pas tout, de comment leur été s’était passé.

    Et pour d’autres, semblait-il que la chose allait rester un mystère; Liang ne pu s’empêcher d’envoyer un regard désappointé qui, bien franchement, ressemblait plus à une moue boudeuse qu’autre chose en direction de Rigel lorsque ce dernier leur répondit qu’il n’avait “vraiment rien fait d'intéressant” au cours des deux derniers mois. Vraiment? Rien de plus? Où était le récit plein de rebondissements? Où était l’aventure? Quelle terrible déception.

    -Boo, marmonna Liang en secouant la tête d’un air affligé comme s’il s’agissait là d’un affront personnel, se saisissant de l’une des peluches miniatures de Jean-Loup pour la lancer mollement vers Rigel - et son meilleur ami par la même occasion, considérant où il s’était assis - et ratant sa cible d’une bonne cinquantaine de centimètres. On veut des détails, nous, pas un résumé qu’on arriverait à mettre sur un timbre!

    Puis, écoutant son meilleur ami relater son temps passé à la ferme, un léger sourire apparut sur son visage alors qu’il le regardait aller, bien installé sur Rigel alors que lui-même avait profité de la présence du troisième année durant la presque totalité de la Cérémonie de Répartition. Bien sûr qu’il était au courant des sentiments que son camarade de classe avait développé sur leur ami commun, non seulement parce que ce dernier le lui avait actuellement dit comme il lui disait tout le reste, mais aussi parce que Jean-Loup? Il était beaucoup de choses - loyal, armé d’une sensibilité qu’il essayait bien souvent de cacher et d’une bravoure qui, aux yeux de Liang, semblait à toute épreuve -, mais subtil? Ça ne faisait définitivement pas partie de ses qualités. Honnêtement, c’était un témoignage d’à quel point Rigel était peu observateur pour ce genre de choses - et surtout lorsque ça le concernait - que l’Hawaien n'avait encore rien remarqué.

    Liang souhaitait presque qu’il existe un sortilège de voyage temporel suffisamment puissant pour être transporté un an plus tôt juste pour voir la tête que tirerait Jean-Loup s’il lui annonçait qu’un jour il allait faire les yeux doux à celui qui, à l’époque, était encore un ennemi de longue date.

    -Ah bah, t’as bien fait de pas perdre ton temps avec lui, lui dit-il à la fin de son récit en hochant la tête comme s’il ne lui avait pas déjà dit la chose à plusieurs reprises au cours de leurs conversations téléphoniques journalières de l’été. Liang avait de nombreuses opinions à propos du père de Jean-Loup, et aucunes d’entre elles n’étaient particulièrement favorables à son égard. Et en prime, tout ce travail à la ferme t’as clairement fait du bien, je parie que maintenant tu serais capable de me soulever d’une seule main. Tu sais, pour la prochaine fois que mes jambes décident que c’est nul de marcher et que tu sois obligé de me transporter comme le meilleur des meilleurs amis qui existent dans le système solaire.

    Dans sa voix, cette touche de sincérité qui laissait deviner que même s’il exagérait définitivement comme il avait l’habitude de faire, il n’en restait pas moins qu’à ses yeux, Jean-Loup méritait définitivement tous les compliments qu’il pouvait bien lui faire et plus encore.

    Prenant part dans la bataille amicale que son meilleur ami avait décidé de déclarer, il finit bien vite par se fatiguer, laissant simplement ses pieds entrelacés à ceux de Jean-Loup sous la couverture que ce dernier finit par partager avec eux, prêt à entendre Toma ressasser les moments qu’il avait passé durant ces derniers mois.

    Alors qu’il écoutait son aîné, il ne put s'empêcher de lui envoyer un regard presque surpris. Parce que autant aimait-il écouter les autres - tout autant qu’il aimait parler lui-même, même si certains douteraient peut-être de la chose - et que son temps dans les Alpes était intéressant, il y avait quelque chose dans la façon dont il parlait de ses vacances qui le faisait sourciller.

    C’était quoi, ce semblant de déluge de compliments tout juste interrompu à propos de son chef de groupe au Domaine?

    Uh.

    -Si t’as pas pris de photos, je pense que mon coeur va se briser de tristesse et de désespoir dans ma poitrine. En miettes, je te le dis. Tu peux pas parler de bébés dragons et ne pas avoir de support visuel, lui dit Liang d’une voix qui en disait long sur son désappointement imminent si on en venait à lui dire que lesdites photos n’existaient pas.

    Il ne possédait peut-être pas cette passion sans fin que Toma semblait avoir envers les dragons, mais il avait toujours adoré les animaux, et sa classe de Soin aux créatures magiques était sans doute l’un des rares cours sans liens avec la littérature qu’il affectionnait tout particulièrement.

    -Et t’en fais pas, lui dit-il en resserrant légèrement son étreinte. On te voit tout le reste de l’année, alors j’imagine qu’on peut se permettre d’être magnanime et laisser tes amis du Domaine te garder durant l’été. Ils sont mieux d’être reconnaissant de notre incroyable sacrifice, par contre, ajouta-t-il en hochant la tête du mieux qu’il le pouvait sans déloger le menton de Toma qui était posé sur le dessus de son crâne.

    Puis un court moment de réflexion. C’était étrange, la façon dont leur ami avait parlé de cet Eddy, un nom qu’ils avaient déjà - plus d’une fois - entendu par le passé. ‘Parfait’, uh?

    Okay.

    C’était quelque chose que lui-même aurait dit. Quelque chose qu’il avait définitivement déjà dit.

    Et… et Toma n’avait jamais eu de copine, n’avait jamais dragué aucune des autres étudiantes - ou du moins, pas de ce qu’il avait vu ou de ce qu’on lui avait raconté -, ou même parlé d’elles en général. Pas comme il le faisait à propos de ce type. Eddy.

    Liang n’avait jamais vu Toma comme étant quelqu’un sur qui porter ce genre d’intérêt - il était beaucoup trop vieux pour ça, et il l’avait toujours plus vu comme un grand frère qu’autre chose - mais il n’était pas aveugle, ce n’était pas comme si ce dernier était moche, bien au contraire. Et si la personnalité restait quand même - ou du moins, pour lui - l’atout le plus important chez quelqu’un, au vu de comment était son aîné, il avait vraiment tout pour lui de ce côté là. De ce fait, ce n’était pas non plus comme s’il n’intéressait aucunement la gente féminine de Gargoule. Toutes ces choses, mises les unes avec les autres, même si ça ne voulait pas toujours dire quoi que ce soit, c’était...

    C’était étrange.

    Et il n’y avait aucun mal à juste… l’aiguiller un peu. Si rien n’en ressortait, si Toma ne voulait pas en parler, si Liang avait tort et qu’il ne faisait que voir quelque chose là où il n’y avait rien du tout, ce n’était pas un problème non plus.

    -Et sinon, oh my god, il faut que je vous raconte. Je crois que j’ai vu mon âme sœur le mois dernier, commença Liang comme s’il ne leur disait pas qu’il avait probablement rencontré ‘l’homme de sa vie’ au moins deux fois par mois, soudainement animé d’un regain d’énergie palpable. C’était la fin de l’après midi, j’ai tourné la tête et tout d’un coup, je vois ce garçon adorable au café où je vais parfois parce que leur thé? Incroyable, il va falloir que je vous y emmène un jour et- bref, j’étais dans la file d’attente pour commander, nos yeux se sont croisés durant une bonne dizaine de secondes et je vous jure, ça a fait des étincelles. Du coup je suis là, en train de me demander si je devrais aller lui parler une fois que j’aurai fini de faire la file quand soudainement, il a reçu sa commande et il est parti. Faut dire qu’il avait l’air particulièrement pressé, mais tout de même, cette tristesse, je vous dis pas. Et en prime, je l’ai plus jamais revu, fit-il avec un soupir particulièrement morose. Et comme j’étais du côté Moldu de Paris, il y a peu de chances que je le croise ici. Vraiment, je pense que je suis destiné à être seul et célibataire jusqu’à la fin de mes jours. Dans 50 ans, je vais être là avec les 23 descendants de Chōuyān et Jean-Loup dans le duplex du dessous comme seule compagnie.

    Un court moment de silence alors qu’il semblait contempler son avenir comme si la chose était déjà déterminée, avant de se ressaisir, désignant les trois autres d’un large geste du bras.

    -Et vous, du coup, vous avez rencontré quelqu’un durant les vacances? leur demanda-t-il avec un intérêt marqué. Un summer fling à partager comme clairement la seule romance que moi j’ai eu durant l’été, ça a été à travers mes jeux vidéo de dating sims. Enfin, Jean-Loup, si tu as rencontré quelqu’un à la ferme et ne me l’a pas pas dit, je vais être très désappointé. Et Toma! Tu as tellement parlé d’Eddy, mais à peine de qui que ce soit d’autre? Et oui, il en faisait peut-être un peu beaucoup, mais ce n’était pas non plus comme s’il était en train de mentir. Y a quelqu’un qui a attiré ton regard pendant que tu te faisais griffer par les dragonneaux?

    Dans tous les cas, il était curieux de ce que ses amis allaient bien répondre, même s’il savait que Jean-Loup, avec son bégin aussi gros que la lune sur non seulement Rigel mais Odie aussi, ainsi que le fait qu’il avait passé la presque totalité de la saison estivale à pelleter du crottin de vaches et transporter des balles de foin, n’avait sans doute pas beaucoup à dire sur le sujet. Il espérait juste que Rigel n’avait pas soudainement une autre moitié dont il ne leur avait pas encore parlé, parce que s’il allait sans conteste être heureux pour lui, ça risquait de rendre les choses un rien… compliquées.

    Et puis, si Liang était parfaitement honnête avec lui-même, suspicions soudaines ou non, il aurait sans doute quand même posé la question au cours de la soirée; après tout, même si ce n’était pas au même niveau que son meilleur ami, il avait toujours aimé ça, la romance.

    Septembre, 2021
    code couleur: #009999


    par Liang-Xue Yuan
    le Ven 24 Sep - 6:09
     
    Rechercher dans: Basse-Cour
    Sujet: La vengeance est un plat que les trolls mangent
    Réponses: 10
    Vues: 1230

    La vengeance est un plat que les trolls mangent

    La vengeance est un plat que les trolls
    mangent

    feat. Alban C. & Toma V.

    Ce fut le léger ton mélodique qu'émis sa baguette magique qui lui indiqua, bien soudainement, que sa journée était sur le point de prendre un tournant qu’il n’allait pas apprécier.

    Liang était habitué d’entendre celle-ci, mais dans la majorité des cas, c’était toujours pour une raison qui se trouvait à être particulièrement évidente. L’une des énièmes fois où il s’apprêtait à se gameller sur l’asphalte en rollerblades, par exemple, ou encore parce qu’il était tellement occupé à parler avec quelqu’un qu’il n’avait pas remarqué les escaliers dans lesquels il était à deux doigts de se casser la gueule. De ce fait, que sa baguette ait commencé à chanter doucement au milieu de la journée alors qu’il était en train de marcher d’une salle de classe à l’autre et qu’il n’y avait à première vue rien de dangereux autour de lui était pour le moins… inquiétant.  

    Il eut à peine le temps de mettre sa main dans la poche de son uniforme que sa baguette s’envolait sans avertissement. Derrière lui, une voix se faisait entendre, pleine de cet amusement malsain qui ne présageait rien de bon. Faisant volte-face, son regard se posa immédiatement sur celui qui l’avait interpellé; Alban Chevalier, nom qu’il avait appris lors de la Cérémonie de Répartition, aussi connu sous le nom de ThePrince1 sur Amstramgram. Dans sa main, la baguette qu’il venait de lui voler, et avec lui, deux autres étudiants qui possédaient cet air qui laissait facilement deviner que raisonner avec eux n’était pas une option.

    Ah.

    Oh merde.

    Liang ne put empêcher la pointe de nervosité qu’il ressentit en le voyant approcher, nervosité qui redoubla lorsqu’on s’adressa à lui avec son pseudonyme, dissipant le naïf espoir qu’on venait peut-être de l’accoster par pur hasard.

    Peut-être aurait-il dû y penser à deux fois avant d’envoyer des memes stupides à quelqu’un qui ne montrait aucune hésitation à poster à propos de son harcèlement journalier sur ses médias sociaux à la vue de tous. Chose qui ne manqua pas d’être confirmée lorsque, après avoir commenté sur le coeur de leurs baguettes magiques qu’ils avaient apparemment en commun - et Liang n’était pas sûr de ce qu’il pensait du fait qu’il avait quelque chose en commun avec l’autre élève -, Alban jetta cette dernière par terre sans aucune délicatesse.

    -Woah, okay, pas besoin de transformer ça en une situation de ‘there can only be one’, 1 fit Liang alors qu’il tendait la main par réflexe comme s’il allait pouvoir arrêter ce qui s’en venait, un mélange de surprise et de panique dans la voix.

    Et sans qu’il eut l’occasion de placer un mot de plus, Alban posa son pied sur sa baguette, l’écrasant de tout son poids. En cet instant, le seul son plus fort que les battements de son coeur qui lui résonnait aux oreilles fut le craquement qui provint de sa baguette alors qu’il avait soudainement l’impression que ses entrailles s’emplissait de béton, lui coupant le souffle le temps d’un instant.

    Une partie de lui semblait figée par le choc que quelqu’un avait actuellement fait ça, au milieu de la journée sur les terrains de l’école devant la petite foule de passants qui commençait peu à peu à s’agrandir, comme attirés par cette altercation en devenir, semblant bien satisfait de juste rester planté là et regarder. Le reste était pris par cette inquiétude grandissante que si l’autre était prêt à faire ça, jusqu'où allait-il aller avant de s’arrêter.

    Eugène avait raison, pensa-t-il avec une légère pointe d’ironique hystérie en se souvenant du conseil que le première année lui avait donné, du fait qu’il ferait mieux de prendre soin de sa baguette car qu’allait-il faire si jamais il se faisait attaquer? En cet instant, Liang regrettait de ne pas l’avoir pris au sérieux comme il l’aurait dû.

    Pas qu’Alban et sa petite bande lui laissa plus que quelques secondes pour angoisser intérieurement devant le fait qu’on venait peut-être de briser sa baguette parce qu'apparemment, on en avait pas fini avec lui.

    Pas du tout, même. Mais ça allait. Enfin, autre que les railleries sur sa taille, son apparence, de le pousser comme ça sachant qu’il ne pouvait pas y faire grand chose - non pas avec sa verticalité défaillante et sa carrure qui lui servait à transporter son sac et rien de plus -, le fait qu’on avait juste pris ses bracelets pour les balancer à la tout va sur le sol, ça allait.

    S'il se le répétait assez souvent, ça deviendrait peut-être vrai.

    Et puis, ce n’était pas comme si certaines des insultes qu’on venait de lui envoyer à la tête le dérangeaient réellement. ‘T’es gay?’ vraiment? Oui, il l’était, présentement célibataire et sur le marché, merci de demander, non il est pas intéressé.

    Il savait qui il était, il aimait qui il était, et il n’allait pas laisser le premier venu lui faire penser le contraire. Qu’est-ce qu’on pouvait bien lui faire d’autre, de toute façon; ça n’allait sans doute pas être pire que de piétiner sa baguette et de possiblement la briser et-

    Et-

    Et il était sans doute mieux d’arrêter d’y penser. Pas quand tout le monde était en train de le regarder comme si personne n’avait rien de mieux à faire.

    Ou peut-être qu’il avait parlé trop tôt.

    Parce que voilà qu’Alban se mettait à parler de ses cheveux et qu’il était hors de question que-

    -Hey- commença-t-il alors qu’il arrivait tout juste à reculer d’un pas, ses protestations mourrant sur ses lèvres quand il vit qu’Alban avait déjà sa baguette pointée vers lui.

    Dans sa poitrine, son coeur qui commençait à battre deux fois plus vite alors que sa chevelure prenait une teinte jaune vif, le poids dans son estomac s’alourdissant du même fait. La plupart des gens pensaient probablement que ça allait l’affecter parce qu’il avait mainrenant l’air d’un imbécile, brisant l’aesthetic qu’il s’efforçait de maintenir et qu’une attaque de ce genre viendrait heurter sa sensibilité de diva qui s’inquiétait trop de son apparence.

    Et il était affecté, mais pas pour ça.

    Parce que Liang ne s’était jamais teint les cheveux pour avoir ‘l’air cool’, ou peu importe ce que les autres pouvaient bien croire. Non, il le faisait parce que c’était la couleur favorite de sa mère, celle qu’il avait prit l’habitude de porter quand il le pouvait après sa mort parce qu’il était toujours là et qu’elle ne l’était pas, une façon de se souvenir d’elle et de l’honorer à sa façon.

    Et il l’avait juste… enlevé. Comme ça. Comme si c’était rien du tout.

    Seule la douleur sourde provenant du poignet sur lequel il était tombé après qu’on l’ait poussé par terre le fit réaliser au bout de quelques secondes qu’il était maintenant étendu comme une loque dans l’herbe de la cour. Serrant les dents, c’est tout juste s’il parvint à ne pas se mettre à pleurer comme un idiot alors qu’il pouvait sentir ses larmes lui brûler les yeux.

    S’il avait été seul, il se serait déjà fait la malle, mais avec tout le monde planté là à regarder et Alban qui, il savait, n’allait pas juste le laisser partir avec sa queue métaphorique entre les jambes, il ne pouvait pas.

    Il en avait juste marre. Il en avait marre, et il était épuisé et un peu effrayé et misérable, mais il ne voulait pas qu’ils le sachent..

    Et ils n’avaient pas à le savoir.

    Il avait toujours voulu être un acteur, y avait travaillé durant des années et si ce n’était peut-être pas le rôle, la scène ou le public qu’il avait espéré…

    C’était mieux que rien.

    Lentement, il releva la tête, se redressant pour s’asseoir dans l’herbe comme si c’était l’endroit le plus confortable du monde, son poignet sur sa jambe alors qu’il évitait de trop le bouger, le tout en s’assurant de pas diriger son regard là où l’autre élève avait toujours son pied sur sa baguette afin d’éviter de voir quelque chose qu’il préférait éviter.

    -J’aurais presque envie de te demander qui a bien pu pisser dans tes céréales ce matin, lui dit-il, ses yeux dans les siens, son expression aussi plate qu’ennuyée et sa voix d’une stabilité dont il ne se serait pas cru capable au vue des circonstances malgré l’anxiété qu’il pouvait sentir grandir dans sa cage thoracique et cette envie de juste s’enfuir, aller se réfugier dans son dortoir pour pleurer en paix durant une heure ou deux. Mais au vu de comment tu te comportes, je ferais sans doute mieux d’assumer qu’il s’agissait probablement d’un effort collectif de la part de l’entièreté du corps étudiant et non pas d'une seule personne.

    Une pause, alors que ses yeux passaient d’Alban à ses deux subalternes puis à la foule qui continuait de les entourer, ne faisant aucun mouvement pour se relever afin d’éviter qu’on lui fasse manger l’herbe à nouveau. Une fois était plus que suffisante, et il voulait juste qu’ils arrêtent de le toucher comme ils n’avaient pas cessé de le faire depuis le début de leur altercation.

    Ah, ce n’était pas là quelque chose qu’il aurait cru penser un jour.  

    Tournant son regard vers Alban une nouvelle fois, il le dévisagea durant un court instant, prétendant réfléchir alors qu’il cherchait seulement à calmer son cœur qui battait à la chamade et sa respiration tremblante. Il savait qu’il allait le regretter - ce qu’il venait juste de lui dire était sans doute déjà suffisant pour envenimer sa situation -, et Liang n’avait jamais été à l’aise avec les confrontations, et pourtant. Pourtant. ‘T'as quelque chose à dire le chinois?

    Mais c’est que c’était si gentiment demandé.

    -善有善报, 恶有恶报, 2 lui envoya-t-il à la tête tout en sachant pertinemment qu’il y avait peu de chance qu’il arrive à y comprendre quoi que ce soit. Une seconde, puis une deuxième, avant d’ajouter un ‘肏你祖宗十八代.3 cinglant pour faire bonne mesure.

    Inutile, peut-être, si on avait pas la moindre idée de ce qu’il venait de raconter, mais ça avait au moins le mérite de le faire se sentir un peu mieux, et en cet instant, il en avait bien besoin.
    ______
    1. Il ne peut y en avoir qu’une.
    2. Les bonnes actions reçoivent récompenses, et le mal paie avec le mal; un peu l’équivalent de ‘qui sème le vent récolte la tempête’ dans cette situation.
    3. Que tes ancêtres aillent se faire foutre jusqu’à la 18ème génération.

    Septembre, 2021
    code couleur: #009999


    par Liang-Xue Yuan
    le Mar 21 Sep - 5:47
     
    Rechercher dans: Retourneur de temps
    Sujet: Henceforth friends
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    Henceforth friends

    Henceforth
    friends

    feat. Jean-Loup R. & Rigel H.

    Se saisissant de la trousse de premiers soins, il fixa cette dernière sans bouger durant un court instant alors que les deux autres s’installaient sur le banc qu’il leur avait désigné. Le tout sans aucune protestation et, de ce qu’il pouvait entendre alors qu’il regardait le sac qu’il avait entre les mains, sans un signe de violence additionnelle.

    Alors qu’il revenait vers eux, tirant au passage une chaise derrière lui, Liang envoya un regard un rien confus aux plumes qu’il venait tout juste de remarquer un peu partout dans la pièce, presque comme si quelqu’un avait décidé d’y éventrer un coussin et de l’agiter dans tous les sens. Et si normalement sa curiosité naturellement l’aurait poussé à demander ce qui avait bien pu se passer, ici, pour une fois, il ne voulait pas savoir.

    Posant la chaise devant les deux autres Dandeloups, il s’y laissa tomber, triturant la fermeture éclair de la trousse posée sur ses genoux alors qu’il écoutait avec un sourcil haussé Jean-Loup lui dire qu’il avait apparemment mordu le deuxième année.

    -You… bit him, répondit-il avec un soupir las, se retenant de lui envoyer un regard plein de jugement parce que vraiment, il savait que ça n’allait rien améliorer du tout. Of course you did, why am I even surprised. 1

    Une pause, alors qu’il commençait à ouvrir la trousse, levant finalemnt les yeux vers son camarade de classe et prenant pour la première fois note non pas du sang qui se trouvait sur son visage, chose qu’il avait remarqué à son arrivée, mais de celui qu’il pouvait maintenant apercevoir à l’arrière de sa tête, se mêlant à ses cheveux blonds. Il avait l’air d’avoir mal; les deux avaient l’air d’avoir mal, ce qui était déjà alarmant en soit considérant qu’au cours des deux mois qu’il avait passé avec eux, ils avaient bien souvent démontré cette tendance à éviter de laisser paraître la chose s’ils pouvait l’éviter. Soudainent, l’entièreté de la situation lui sembla prendre une ampleur qu’il n’était pas sûr être en mesure de contenir.

    Il ne savait pas quoi faire, et pourtant, il allait essayer quand même parce qu’il ne voyait pas d’autres options.

    -Are you okay? L’inquiétude profonde dans sa voix était facilement perceptible alors qu’il approchait sa main de Jean-Loup, la retirant à la dernière minute avant d’actuellement le toucher. You don’t look okay. Did you try to cave his head in or something? 2 demanda-t-il à Rigel sur un ton qui aurait pu sembler accusateur s'il n'était pas aussi fatigué.

    Dans son estomac, un poids qui semblait s’alourdir de plus en plus alors que, pour la première fois depuis son arrivée, il prenait réellement la peine de regarder et cataloguer toutes leurs ecchymoses, plaies et blessures. Dans sa poitrine, une pression dont il n’arrivait pas à identifier la provenance. Tristesse? Peur? Inquiétude pour deux des premiers amis qu’il avait réussi à se faire ici? Liang n’en avait aucune idée.

    La seule chose qu’il savait était qu’il voulait que ça s’arrête.

    Avec un autre soupir, il commença à fouiller dans la trousse, lentement, méthodiquement, comme il n’avait jamais l’habitude de le faire. Toujours, il était de ceux qui préférait tout balancer sans ménagement sur le sol avant de farfouiller dans le tas au lieu de regarder chaque bouteille et emballage un à un.

    Puis soudainement, sa vue commença à s’embrouiller. Oh, non. Il ne voulait pas pleurer, pas comme ça, pas pour ça, ne voulait pas les faire se sentir coupable juste parce qu’il était triste même si, bien franchement, ils le devraient. Ne voulait pas qu’ils sachent que ce qu’ils venaient de faire, que la façon dont ils se comportaient l’un envers l’autre l’affectait plus que le vague agacement qu’il avait normalement tendance à projeter, ou encore ce semblant de colère qu’il avait démontré quelques minutes plus tôt à son arrivée dans la salle de duel.

    Baissant la tête afin de voiler son regard derrière les mèches de cheveux en batailles qui recouvraient maintenant son visage, il cligna des yeux afin de dissiper les larmes qu’il pouvait sentir se former. Ça allait. Tout allait bien se passer. Il allait trouver un moyen de les faire réaliser qu’ils devaient, pouvaient être amis, et ils allaient arrêter de se blesser mutuellement avec leurs mots, leur magie, leurs poings et-

    Et...

    Et honnêtement, il ne savait plus s’il y croyait réellement.

    Reniflant, il se racla la gorge avant de se saisir de l’un des paquets de lingettes désinfectantes, se demandant le temps d’un instant de qui est-ce qu’il devrait s’occuper en premier malgré ce que Jean-Loup lui avait dit. Les morsures n’étaient jamais quelque chose qu’il fallait prendre à la légère, mais il en était de même pour les plaies à la tête. Alors que cette pensée traversait son esprit, Liang put sentir ses yeux se remplir à nouveau de larmes, le faisant renifler une seconde fois malgré lui.

    -Ah, they really should start cleaning more in here, there is so much dust, it’s awful for my allergies, marmonna-t-il d’une voix à la stabilité douteuse malgré le fait que, autre la destruction apparente que l’on pouvait voir dans la pièce à cause de ses deux amis, la salle était tout aussi propre que le reste du château. Ça, et le fait que si Liang avait bel et bien des allergies, celles-ci n’incluaient aucunement la poussière. Who wants to go first? And there is no avoiding this, you’re both hurt, because apparently, civility isn’t taught at Ilvermorny. 3

    Alors qu’il attendait une réponse, la pression qu’il pouvait ressentir dans sa cage thoracique continuait de monter, lui grimpant dans la gorge et le faisant serrer les dents. Il n’allait pas pleurer ici. Peut-être plus tard, dans son lit, quand il n’allait y avoir personne autour pour le voir, mais pas maintenant. Oh que non. Définitivement pas.

    Ou peut-être que si, pensa-t-il alors qu’il pouvait tout d'un coup sentir les larmes couler le long de ses joues.

    -Oh my god, fit-il en laissant tomber la lingette sur le sol, levant ses mains pour y cacher son visage alors qu'il fondait soudainement en larmes devant les deux autres malgré tous ses efforts pour éviter la chose. Fuck, l-look what you did. Now my makeup is gonna be all r-ruined and everyone is gonna s-see me look ugly as h-hell. 4

    Comme s’il en avait vraiment quelque chose à faire de ce à quoi il pouvait bien ressembler en ce moment. Tout ça pour éviter d’avoir à parler de ce qui le dérangeait réellement. Éviter de penser à cette incidieuse isolation qui ne semblait pas vouloir le lâcher depuis que sa mère... depuis qu’elle était partie 7 mois plus tôt, depuis qu’il avait été obligé de tout laisser derrière en arrivant ici, et à quel point il avait été heureux lorsqu’il avait rencontré les deux autres. À comment ses deux amis l’avaient aidé, bien plus qu’ils ne le réalisaient probablement, avec ses cours, avec cette langue qui commençait tout juste à faire du sens, en étant là, tout simplement, lorsque d’autres ne l’avaient pas été, et plus que tout, en lui offrant leur amitié. Et au fait que de plus en plus, il semblait être le seul à être heureux lorsqu’ils étaient ensemble tous les trois.

    Qu’allait-il faire si jamais ils finissaient par en avoir marre du fait qu’il n’arrêtait pas de les forcer à passer du temps ensemble et décidaient qu’être ami avec lui n’était pas suffisant pour pallier à l’agacement qu’il ne manquait sans doute pas de leur faire ressentir? Décidaient que ça n’en valait tout simplement pas la peine?

    Et maintenant, en plus de tout le reste, il se sentait coupable parce qu’il n’était même pas capable de se calmer suffisamment longtemps pour être actuellement utile et les aider lorsqu’ils en avaient besoin.

    -Just- parvint-il éventuellement à leur dire entre deux sanglots, envoyant un vague geste dans leur direction avant de poser ses pieds sur sa chaise, appuyant son front sur ses genoux. Patch ea-each other up. I can’t- I can’t s-see anything right now. Please. 5

    Et s’ils ne voulaient pas le faire, et bien, Jean-Loup et Rigel étaient mieux d’être prêt à attendre qu’il ait fini de pleurer comme un idiot parce que de toute façon, c’était entièrement de leur faute.

    ______
    1. Tu… l’as mordu. Bien sûr que tu l’as fait, pourquoi est-ce que je suis surpris?
    2. Est-ce que ça va? Ça a pas l’air d’aller. T’as essayé de lui défoncer le crâne, ou quoi?
    3. Ah, ils devraient vraiment commencer à nettoyer plus souvent, ici, il y a tellement de poussière, c’est horrible pour mes allergies. Qui veut y passer en premier? Y a pas moyen d’éviter tout ça, vous êtes blessé tous les deux, parce que apparemment on vous apprend pas la civilité à Ilvermorny.
    4. Oh mon dieu. Regardez ce que vous avez fait, maintenant mon maquillage va être totalement ruiné et tout le monde va me voir avoir l’air complètement moche.
    5. Juste- Occupez vous l’un de l’autre. J’arrive pas à voir quoi que ce soit en ce moment. S'il-vous-plaît.

    Octobre, 2020
    code couleur: #009999


    par Liang-Xue Yuan
    le Lun 20 Sep - 5:12
     
    Rechercher dans: Arbre Creux
    Sujet: Auprès de mon arbre [Feat: Liang]
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    Auprès de mon arbre [Feat: Liang]

    Auprès de mon
    arbre

    feat. Eugène A.

    Après le moment de silence pesant qui s’était étiré entre eux deux tel un froid particulièrement glacial, Eugène finit éventuellement par prendre la parole, le sauvant du même coup d’avoir à trouver quelque chose d’autre à dire afin de combler le vide qui, pour lui, ne semblait qu’empirer la situation.

    Les mots qui s’échapèrent de la bouche d’Eugène, quant à eux, ne manquèrent pas de le surprendre. Peut-être n’était-ce qu’un témoignage d’à quel point ils ne se connaissaient pas encore si bien que cela; après tout, moins d’un seul mois de rares conversations en personne et de communication bien souvent unilatérale était bien peu de temps pour apprendre à connaître quelqu’un. C’était sans doute pour ça Liang ne s’attendait pas à recevoir des excuses de la part de l’autre étudiant.

    Des excuses maladroites, soit - “je suis désolé si tu l'as mal pris”, il avait pris ça chez un influenceur de média sociaux sur sa troisième ‘apology video’ ou quoi? - mais l’impression que Liang reçu de la tirade était, à ses yeux, suffisante pour penser qu’Eugène ne regrettait peut-être pas les paroles dites, mais au moins l’effet que ses mots avaient eu sur lui. Oh, il n’allait pas mentir et prétendre qu’il n’avait pas eu envie de hausser un sourcil une ou deux fois en un ‘ah, vraiment?’, même s’il se retint de la chose. Il fallait dire qu’il y avait franchement bien peu de gens dans le monde qui appréciaient de se faire prendre pour un imbécile, et que si la chose semblait si évidente pour lui, elle ne l’était apparemment pas aux yeux de tous.

    Et considérant là où il en était, il allait prendre ce qu’il pouvait et s’en satisfaire.

    Dans sa poitrine, le poids presque étouffant de l’anxiété commençait à s’alléger, juste un peu, même si Liang avait toujours cette impression pernicieuse qu’un seul mot de travers, une seule action mal placée  allait faire s’écrouler ce semblant de paix malaisée qu’ils avaient, temporairement peut-être, réussi à trouver. Et à la place, tout aussi lentement, le tout était remplacé par un sentiment de culpabilité.

    Parce qu’en ce moment, Liang se sentait définitivement coupable.

    Il ne voulait pas qu’Eugène se sente mal pour ce qu’il avait bien pu lui dire plus tôt. Oui, ça l’avait blessé - pour être honnête, ça avait fait bien plus que ça - mais vraiment, il n’y avait pas de raison pour qu’eux deux soient obligé de se sentir de la sorte. Liang voulait juste que les gens qu’il appréciait soit heureux, et que ce sentiment d’appréciation soit mutuel ou non n’était pas important. Et en ce moment, Eugène n’avait pas l’air heureux, ce qui était sans doute en partie - ou même entièrement - de sa faute.

    Il n’y avait aucune satisfaction personnelle à avoir en entendant ces excuses. Seulement l’impression que, quelque part, il avait échoué. L’autre étudiant avait dit qu’il ne le détestait pas, et si Liang ne voulait pas faire de lui un menteur, une partie de lui n’était pas prêt à le croire. Sauf que voilà, vrai ou non, ce n’était pas une raison pour le laisser se morfondre de la sorte s’il pouvait y faire quelque chose.

    -Même si t’es pire qu’un ermit, fini-t-il par lui dire après avoir tourné et retourné les paroles d’Eugène à l’intérieur de sa tête une bonne demi-douzaine de fois afin de s’assurer d’avoir bien enregistré le tout, ça veut pas dire que t’es pas quelqu’un à qui on devrait s’adresser. Tu mérites quand même d’avoir des gens avec qui parler, c’est pas une question d’être doué en la chose ou pas, parce que personne est bon en tout. Ou du moins, si tu arrives à trouver cette personne, promets moi de me la présenter, ajouta-t-il en une vague tentative d’humour qui tomba probablement à plat. Et du coup, il y a pas de raison de s’empêcher de faire quelque chose parce qu’on y manque supposément de talent. Comment est-ce que qu’on arriverait à s’améliorer en quoi que ce soit, sinon?

    Finissant par se redresser pour s’asseoir en tailleur sur le sol, Liang envoya un dernier regard à son portable avant de le poser délicatement sur son sac, faisant ensuite de même avec sa baguette. Si Eugène pouvait faire un effort, il le pouvait aussi, même s’il savait que bien vite, il allait sans doute retourner à ses vieilles habitudes. Qu’il le veuille ou non, ce chaos qui tendait à s’éparpiller tout autour de lui faisait simplement partie de qui il était et il ne pouvait pas le changer, mais peut-être que pour le temps d’un instant, il pouvait essayer. Lui montrer qu’il le prenait au sérieux, même si la chose n’était peut-être pas des plus évidentes à première vue. Puis, chose faite, il leva les yeux, détaillant du regard le bois et les branches qu’il arrivait à voir afin d’éviter d’avoir à regarder l’autre étudiant.

    Parce qu’il se sentait toujours mal à propos de toute la situation, parce que même s’il semblait pour l’instant avoir réussi à éviter la catastrophe, ça ne voulait pas dire qu’une autre ne les attendait pas au tournant. Et parce qu’en ce moment, il avait l’impression que les mots allaient couler plus aisément s’il n’avait pas à voir les réactions de son interlocuteur lorsqu’il lui parlait.

    -Et je pense pas que ce que tu as dit est entièrement correct, commença-t-il, lentement, comme s’il pesait ses mots mais croyait en chacun d’entre eux. À propos du fait qu’on écoute pas les autres tant qu’on a pas au moins un certaine relation avec eux. Parce que justement, le fait d’apprendre à connaître quelqu’un, ça n’implique pas de les écouter au moins un peu? Et vraiment, c’est pas parce que tu viens tout juste de rencontrer quelqu’un que ça veut dire que tous les conseils qu’ils vont te donner ne vaille pas la peine la peine d’être entendu, que tu te décides de les suivre ou pas.

    Ou du moins, c’était comme ça que Liang voyait les choses. Au final, les gens n’étaient que ça, des gens, et les connaître ou pas ne faisait rien pour faire diminuer leur valeur.

    Peut-être que le fait que les liens qu’il tissait avec autrui se faisait toujours plus rapidement de son côté que de celui de l’autre influençait sa vision des choses, mais si c’était le cas, il était prêt à vivre avec.

    De toute façon, ça semblait moins solitaire, moins gris que le regard au travers duquel Eugène semblait voir les autres.

    Puis, considérant tout ça, peut-être qu’Eugène ne serait pas aussi opposé à recevoir des excuses que Liang l’avait cru de premiers abords. Et si jamais l’autre étudiant ne voulait pas l’accepter, au moins il se serait essayé.

    -Et je m’excuse. Pour, tu sais, fit-il en désignant d’un large geste du bras tout et rien à la fois. M’être pointé comme ça sans avertissement pour te déranger comme je l’ai fait. J’imagine que c’était un peu trop, uh? Je pensais juste que… je sais pas. Ça aurait pu être sympa? De, tu sais, parler et tout comme on le fait pas souvent. J’imagine qu’au final, on doit tous les deux manquer de délicatesse, même si peut-être pas de la même manière.

    À ça, Liang envoya un regard à tous ses effets personnels qu’il avait balancé dans le tronc de l’arbre creux depuis son arrivée; vraiment, il fallait croire que son propre manque de délicatesse tendait à se manifester de plus d’une façon.

    Septembre, 2021
    code couleur: #009999


    par Liang-Xue Yuan
    le Sam 18 Sep - 20:46
     
    Rechercher dans: Salle commune
    Sujet: You could use a buddy. Don't you want a pal? [Ft. La Meute - Fini]
    Réponses: 12
    Vues: 688

    You could use a buddy. Don't you want a pal? [Ft. La Meute - Fini]

    Buddies and
    pals

    feat. la Meute

    Aussitôt que le fort sembla être dans un état satisfaisant à ses yeux pour qu’il se permette de s’éclipser à l’étage afin d’aller se changer, Liang s’empressa d’envoyer un rapide geste de la main en direction de Jean-Loup afin de lui signaler qu’il allait revenir; il était, après tout, hors de question qu’il continue la soirée dans son uniforme et les vêtements qu’il avait enfilé avant de partir pour Gargoule. Dans les dortoirs qu’il partageait avec son meilleur ami ainsi que les autres élèves de son année, il retrouva bien vite sa valise et autres bagages en tout genre qu’il avait apporté, placés au pied de son lit et parfaitement empilés sans un seul objet ou vêtement vagabond qui trainait dans la partie de la pièce qui, pour les prochains mois, allait lui appartenir. Ou ailleurs dans l’espace commun où ils dormaient tous, aussi; il fallait dire qu’il n’avait jamais été arrêté par cette notion de ‘mon espace personnel’ versus ‘l’espace des autres’ en ce qui concernait le chaos environnant qui semblait le suivre partout où il allait, ce dernier finissant toujours par s’étende là où il ne fallait pas.

    Ouvrant sa valise et la renversant sans aucune retenue sur le matelas maintenant à découvert de son lit, il se saisit du premier pyjama qui lui tomba sous la main, s’empressant d’enfiler ce dernier. Rien de bien extraordinaire - il avait, après tout, vu ce qui se trouvait dans la valise de son meilleur ami -, mais ça allait sans aucun doute être suffisant pour la soirée. Juste un haut noir aux manches un peu trop longues et un bas assorti qui avaient au moins le mérite d’être particulièrement confortable. Sur sa table de chevet, une pile de tous ses accessoires parce qu’il avait bien vite appris que d’essayer de dormir avec ceux-ci tendait plus souvent qu’autrement à mener à la catastrophe. Et sur son nez, sa paire de lunettes, parce que s’il finissait par s’endormir dans le fort qu’ils avaient construit, il ne voulait pas le faire avec ses lentilles de contact dans les yeux, merci beaucoup.

    Puis, aussi vite qu’il était parti, le voilà revenu, s’étendant de tout son long sur les coussins qu’ils avaient rapatriés pour leur soirée impromptue.

    Le moment où Toma s’installa à ses côtés - Liang envoya un remerciement à qui de droit qu’il n’avait pas à se relever pour aller prendre sa place de choix -, il le saisit par le bras, entremêlant ce dernier avec les siens avant de poser sa tête sur son bicep. Non seulement était-ce une position qu’il avait au fil du temps découvert était franchement confortable, mais en prime, ça lui permettait de tenir cette promesse silencieuse qu’il s’était fait à lui-même lors de la Cérémonie de Répartition; à savoir, ne pas le lâcher une fois qu’il arrivait enfin à lui mettre la main dessus.

    Bonne chance au jeune homme s’il souhaitait se libérer de son emprise. Et oui, il allait ostensiblement ignorer le fait que si Toma voulait réellement se débarrasser de lui, avec sa force de faiblard et sa musculature pratiquement inexistante, il n’y avait vraiment rien qu’il pouvait bien faire à ce sujet.

    C’est sous les couvertures recouvrant leur fort que Chōuyān se décida finalement à faire sa première apparition de la soirée. Elle avait sans doute enfin terminé de faire la tête suite à l’horrible supplice qu’avait été ce voyage dans sa cage après s’être vengé à la tout va sur les sofas et autres items en tout genre sur lesquelles elle avait réussi à mettre la patte, au vu de comment elle était en train de ronronner sur les genoux de Toma. C’était là une vision qui ne manqua pas de lui arracher un sourire; après les déboires que Rigel et Jean-Loup semblaient sans cesse avoir avec sa chatte, c’était bien de voir qu’il avait quand même quelques amis à qui Chōuyān ne voulait pas faire la peau.

    Puis, après quelques plaisanteries, Toma leur demanda enfin ce qu’ils avaient fait durant leur été, et voilà que sans laisser le temps aux autres d’essayer d’en placer une, il était déjà parti comme une fusée.

    -Ugh, cet été était tellement long, fit-il avec un soupir qui lui prit tout l’air qu’il avait dans les poumons, comme si l’idée même d’avoir des vacances de plus de quelques semaines étaient l’un des pires aléas de la vie étudiante. Je me suis trop emmerdé, c’était horrible, je vous le jure. J’ai seulement pu voir Rigel une ou deux fois, ce qui est définitivement pas assez. On est allé à la plage, par contre, donc ça c’était sympa, même si j’avais l’air d’un homard trop cuit à la fin de la journée alors que lui avait l’air parfait, comme toujours. Ici, il s’étira de toute sa longueur afin d’essayer en vain de poser ses pieds sur l’Hawaïen. Cette trahison, sérieusement, un véritable affront que de me laisser souffrir comme ça tout seul. Sinon, je suis allé visiter Jean-Loup sur la ferme pour mon anniversaire, et il est même venu rester chez moi durant la dernière semaine d’Août! Une chance, d’ailleurs, parce que sans ça, je sais pas si vous m’auriez revu cette année, le bus pour Gargoule part vraiment trop tôt. Et est-ce que je vous ai raconté que j’ai failli mourir dans la forêt entre Glaiv-De-Sul et le château, tout à l’heure? Parce que j’ai failli mourir, y a qu’à demander à Jean-Loup, il va pouvoir vous le dire. Et toi, ajouta Liang en enfonçant un doigt faussement accusateur dans le flanc de Toma, je t’ai même pas vu du tout! D’ailleurs, tu vas devoir nous raconter tout ce que t’as fait dans les Alpes, hein, monsieur ‘je passe mon été avec les dragons’.

    Le reste de son été, à quelques exceptions près, Liang l’avait passé à errer par lui-même à Paris ou encore enfermé dans son appartement en compagnie de son chat. Et si Chōuyān était sans conteste la meilleure chatte qui existait dans l’univers entier, elle n’avait malheureusement pas beaucoup de talent dans l’art de la conversation.

    Son père, il l’avait à peine vu, comme ce qui semblait être devenu la norme. Il pouvait compter sur les doigts de ses deux mains le nombre de fois où il l’avait actuellement croisé depuis son retour de l’école pour les vacances d’été, et sur les doigts d’une seule les moments où il eut l'occasion de lui parler pour plus de quelques minutes. Mais au moins, contrairement à l’année précédente, il avait eu quelqu’un avec qui parler durant la journée, même si ce n’était pas en personne. Il ne savait pas ce qu’il aurait fait si son meilleur ami ne l’avait pas laissé lui casser les oreilles par téléphone durant des heures alors que ce dernier travaillait sur la ferme.

    Ce qui n’était pas sans lui rappeler… Lâchant momentanément le bras de son aîné sur lequel il était toujours accroché, il farfouilla durant un court instant parmi les couvertures et coussins qui composaient leur habitacle du moment, finissant enfin par mettre la main son portable. Après avoir parcouru son application Photos, il finit par trouver le dossier intitulé "16th Birthday at the farm!!!", ouvrant ce dernier avant de passer son téléphone à Toma avec un ‘tiens, si tu veux voir, tu peux le passer à Rigel après’.

    À l’intérieur du fichier, un nombre sans doute abusif de photos de vaches, poussins et autres bêtes en tout genre, quelques images de nourriture, le tout incluant les cupcakes en forme d’animaux de la ferme de lui avait offert Jean-Loup, ainsi que plusieurs clichés de son meilleur ami qu’il avait prit au cours de la journée.

    -Oh! s’exclama Liang après avoir laissé tomber son portable dans la main de son ami. Et je suis allé au théâtre quelquefois avec Odie. On a même pu aller voir “Sinistros” lors de leur dernière nuit, c’était super, j’ai tellement pleuré que je voyais presque rien vers la fin, mais bon, comme il faisait noir personne à rien remarqué. Enfin, sauf Odette, mais elle compte pas.

    Puis, comme s’il venait soudainement de se souvenir de quelques chose de particulièrement important, Liang secoua sans ménagement le bras de Toma afin d’attirer son attention, comme s’il n’avait pas déjà cette dernière tournée vers lui considérant le monopole de la conversation qu’il avait eu jusqu’à maintenant, ou encore le fait qu’il était littéralement accroché à lui telle une bernacle.  

    -J’ai aussi enfin trouvé le temps de lire le livre que tu m’avais recommandé! lui dit-il avait de s’interrompre, fronçant les sourcils alors qu’il cherchait un moyen de continuer de façon diplomatique. C’était… une biographie, ajouta-t-il finalement, presque pathétiquement. Mais ça m’a occupé durant quelques heures, donc merci pour, euh, me l’avoir mentionné.

    Parce que voilà, s’il y avait bien une chose que, en plus des manuels scolaires, Liang n’avait jamais trouvé particulièrement passionnant lorsqu’il s’agissait de littérature, c’était bien les biographies sorcières, sauf que si Toma prennait la peine de le lui conseiller? Vous pouviez être sûr qu’il allait le lire de la première à la dernière page.

    Septembre, 2021
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    par Liang-Xue Yuan
    le Ven 17 Sep - 6:02
     
    Rechercher dans: Grande Salle
    Sujet: Mini-Event #1 — Bienvenue à Gargoule !
    Réponses: 59
    Vues: 2401

    Mini-Event #1 — Bienvenue à Gargoule !

    Bienvenue à
    Gargoule

    feat. Everyone

    C’était presque étrange, de non seulement assister à la répartition d’un point de vue externe, mais également de pouvoir actuellement comprendre ce que Mère Gargouille racontait, contrairement à l’année précédente. Une chose était sûre; on n’avait pas exagéré quand on lui avait répété le genre de trucs que cette dernière aimait bien balancer à la tête de petits nouveaux sur lesquels elle arrivait à mettre sa patte crochue. Même de là où il était, assis à sa table loin de l’action, il lui était impossible de ne pas ressentir le malaise pesant qui semblait animer la majorité du corps étudiant.

    Trauma collectif, ce n’était pas peu dire.

    Applaudissant pour les nouveaux arrivés à Gargoule, le tout avec un peu plus d’enthousiasme pour les premières années envoyés chez les Dandeloups, Liang en profita pour échanger quelques commentaires ici et là avec ses amis lorsque la gargouille analysait un élève qui semblait particulièrement intéressant.

    Puis éventuellement, la partie sans doute la plus importante de la Cérémonie de Répartition se termina enfin, et à sa place, l’attente commença. Une bonne quinzaine de minutes d’attente, pour être exact, alors que le directeur et Mère Gargoule s’étaient fait la malle sans aucune explication. Et s’il n’avait aucun problème à remplir le temps en discutant avec ses amis, c’est qu’il commençait à avoir faim. Un peu.

    D’accord, beaucoup, chose que  Rigel, Jean-Loup, ainsi que tous les autres élèves de sa maison qui étaient assis autour de lui furent les premiers à savoir.

    Éventuellement, à la suite de cette attente presque interminable, Feudeymon finit enfin par revenir, bien vite accompagné par une volée d’ustensiles, assiettes, verres et plats enchantés après un dernier petit discours qui s’avéra bien plus court que le précédent.

    -Enfin, fit Liang lorsque les plateaux avaient fini de s’installer sur les différentes tables de la Grande Salle, se saisissant d’un morceau de pain alors qu’il observait la sélection de plats devant lui d’un regard critique. J’ai vraiment cru qu’on nous avait oublié, c’est pas possible. Qu’est-ce que vous pensez que Feudeymon et Mère Gargoule peuvent bien avoir à se raconter pour se taper la discute aussi longtemps, surtout en plein milieu de la cérémonie?

    S’en suivit une discussion aussi rapide que haute en volume entre lui et ses deux amis, tous les trois plus que prêts à continuer de se raconter ce qu’ils avaient bien pu faire au cours de l’été. Durant le tout, Liang ne put s'empêcher d’envoyer un ou deux - ou une bonne dizaine, si on tenait réellement à être exact - de regards à Toma qui était assis à l’autre bout de la table avec ses autres amis.

    Qu’à cela ne tienne; son aîné était mieux de profiter de sa liberté temporaire parce qu’une fois qu’il arrivait à lui mettre la main dessus? Et bien, il n’avait aucune intention de le lâcher.

    Liang était à deux doigts de se lever pour allez faire un passage rapide à la table des Célénors - il avait enfin réussi à repérer la chevelure si facilement reconnaissable de Rowann, installé avec les membres de sa propre maison - lorsque soudainement, quelque chose s’écrasa avec un bruit pas des plus ragoûtants à l’arrière de la tête de Rigel.

    Rigel, qui était assis juste à côté de lui.

    Ce fut avec un cri particulièrement perçant que Liang s’éloigna de son ami d’aussi loin qu’il le pouvait, jurant entre ses dents alors que son mouvement aussi brusque qu'inattendu renversa non seulement sa tasse de thé, mais la bonne douzaine de verres plus ou moins remplis qui appartenaient à ses comparses ayant le malheur de s’être assis trop près de lui.

    Ce fut avec une expression d’horreur qu’il regarda la flaque grandissante qui commençait à couler dans toutes les directions, envoyant un ‘oh merde, pardon’ un rien strident aux autres étudiants affectés par sa bourde involontaire. Reculant sa chaise afin d'éviter de se faire tremper par l’affreuse concoction, il envoya un regard paniqué en direction de la table des professeurs. Est-ce que personne n’allaient faire quoi que ce soit? À ses côtés, comme pour mettre en valeur le fait qu’apparemment, c’était chacun pour soi dans cette catastrophe en devenir, Rigel se leva tout d’un coup, balançant un pot de soupe sur un pauvre Griffedecoq qui n’avait définitivement rien demandé.

    C’était à cet instant que Liang décida que non, trop c’était trop et qu’il n’y avait absolument aucune raison pour qu’il soit obligé de subir tout ça. Il n'avait pas passé autant de temps à se préparer quelques heures plus tôt, ratant presque le bus et risquant d’arriver en retard à la rentrée juste pour finir couvert de sauce à cause d'un projectile mal placé!

    Plongeant sous la table, renversant sa chaise du même coup dans sa hâte à disparaître de la ligne de mire de tous les étudiants qui auraient eut l’horrible, terrible idée de se joindre à la bataille, il se cogna la tête contre le dessous de sa cachette temporaire avec un bam et un fuck sonore.

    -Oh my god, murmura-t-il alors qu’il se frottait le crâne avec une grimace, tirant vers lui sa chaise tombée afin de maximiser sa protection contre bols de salade et pichets de jus de citrouille vagabonds. Me dites pas que c’est comme ça que je vais rendre l’âme, quand même, je suis trop jeune pour mourir, ayez pitié! Rigel, Jean-Loup! ajouta-t-il, espérant que les deux autres allaient l'entendre malgré la cacophonie qui commençait à se répandre dans la Grande Salle. Vous êtes mieux de défendre l'honneur de notre maison, je compte sur vous!

    Recouvrant ses cheveux de sa capuche d’uniforme, Liang était, pour une fois, reconnaissant du fait qu’il soit obligé de porter ce dernier; au moins, ça lui faisait quelque chose pour protéger ses vêtements. Maintenant, il n'avait plus qu'à espérer ne pas se recevoir de coups de pied sur la gueule, mais voilà, il ne pouvait s'occuper que d'un seul problème à la fois.

    _____
    En Bref
    Après avoir observé la répartition, Liang se tape la discute avec Jean-Loup et Rigel, puis continue de leur parler une fois le festin arrivé.
    Lorsque la bataille de bouffe débute, Liang hurle bien trop fort quand Rigel se fait balancer de la purée de pomme de terre à la tête, renverse une bonne douzaine de verres par accident sur la table des Dandeloups, puis décide d’abandonner le fort telle une mauviette et de se cacher sous la table derrière une chaise renversée après s’être à moitié assommé.

    Go les Dandeloups!

    Septembre, 2021
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    par Liang-Xue Yuan
    le Jeu 16 Sep - 5:22
     
    Rechercher dans: Retourneur de temps
    Sujet: Henceforth friends
    Réponses: 23
    Vues: 902

    Henceforth friends

    Henceforth
    friends

    feat. Jean-Loup R. & Rigel H.

    C’était l’étrange agitation mêlée aux voix emplies de ce mélange d’excitation et d’inquiétude des quelques petits groupes d’étudiants qu’il avait croisé en chemin alors qu’il se dirigeait vers la salle du Club de Duel qui lui indiqua quelque chose n’allait pas. Liang ne faisait pas partie de ce club, oh non; juste l’idée même de la chose était suffisante pour le faire grimacer intérieurement devant les souvenirs de tous les bleus et courbatures qu’il tendait à se coltiner lors des duels amicaux auxquels il devait parfois participer en classe. Et pourtant, ce n’était pas la première fois qu’il parcourait les couloirs qui menaient à la salle où les duellistes en herbe se rencontraient quelques fois par semaine. Après tout, il avait quelques amis dans le Club des Baguettes Sauteuses, et il lui arrivait parfois de s’y rendre afin de les attendre, espérant qu’ils voudraient bien passer un peu de temps avec lui.

    Et aujourd’hui était, encore une fois, un de ces moments.

    Liang avait passé la majorité de sa soirée dans la salle commune de sa maison, étendu de tout son long sur l’un des sofas comme si ce dernier lui appartenait, un livre à la main et le babillage des autres Dandeloups agissant comme un bruit de fond presque rassurant. Une fois son chapitre terminé, il avait été saisit de l’envie d’actuellement discuter avec quelqu’un, passer du temps avec un ami et peut-être même leur raconter les grandes lignes du bouquin qu’il était en train de lire.

    C’est donc sur son téléphone portable qu’il s’était rabattu, passant quelques minutes à trainer sur son Amstramgram par pure habitude avant de finalement appuyer sur l'icône du Trac’Amis. Il ne lui fallut que quelques secondes pour obtenir la location des quelques personnes sur sa liste de contacts qui utilisaient également l’application, et seulement un moment de plus avant qu’il ne remarque que Jean-Loup se trouvait présentement dans la salle du Club de Duel. Aussitôt, un léger sourire s’était dessiné sur son visage; il ne connaissait peut-être son camarade de classe que depuis deux mois à peine, mais c’était le premier ami qu’il s’était fait après être parti de la Taiwan pour déménager en France et déjà, il y tenait beaucoup.

    Alors qu’il empochait son portable, laissant son livre traîner sur l’une des tables basses de la salle commune, une autre pensée soudaine lui traversa l’esprit.

    Rigel était, lui aussi, un membre des Baguettes Sauteuses de Gargoule. Qui sait, peut-être qu’ils allaient y être tous les deux!

    Le deuxième année avait sans cesse refusé de se procurer un téléphone sorcier, ce qui, aux yeux de Liang, était non seulement une véritable tragédie mais en prime le rendait toujours si difficile à trouver. Mais cette fois-ci - cette fois-ci - il ne pouvait s’empêcher d’espérer qu’il allait être avec Jean-Loup. Et qui sait, ils allaient sans doute même pouvoir passer un peu de temps tous les trois ensemble!

    Oh, il savait pertinemment que Jean-Loup et Rigel ne s’entendaient pas vraiment - ou pas du tout, si on voulait s'embarrasser avec les détails - mais peut-être que...?

    Peut-être que cette fois-ci, il allait avoir de la chance.

    Liang l’espérait réellement. Il voulait seulement, peut-être naïvement, être en mesure de pouvoir passer du temps avec les deux sans la crainte, presque toujours omniprésente dans un coin de son esprit, que tout finisse par leur sauter à la gueule à cause d’un regard de travers ou un mot mal placé, sans devoir sans cesse faire gaffe à chaque interaction de peur d’allumer l’étincelle qui allait presque inévitablement mettre le feu aux poudres lorsqu’ils étaient assis à la même table ou dans le même coin de la salle commune.

    Il avait dû laisser tous ses amis derrière lorsqu’il était parti de Mahoutokoro et si une chose était sûre, c’était qu’il allait faire de son mieux pour s’assurer de rendre ceux qu’il s’était fait à Gargoule le plus heureux possible, et ce même si cela impliquait de passer autant de temps qu’il le fallait à essayer de les faire réaliser qu’ils pourraient s’entendre tellement bien s’ils voulaient juste essayer.

    Et le voilà, maintenant arrêté juste devant la porte de la salle du Club de Duel, une étrange impression qu’il n’appréciait définitivement pas prenant racine au fond de sa poitrine alors que son enthousiasme de plus tôt commençait à fondre comme de la neige au soleil. Un  mauvais pressentiment, sans doute, amené par tous les commentaires pas des plus rassurants qu’il avait entendu en cours de chemin.

    Puis il ouvrit enfin la porte et y resta, immobile telle une statue, pour ce qui lui sembla presque une éternité mais n’était sans doute qu’une poignée de secondes.

    -肏他妈的发生了啥? 1

    Devant lui, la pièce qui donnait l’impression qu’une tornade y était passé avant d’emporter Jean-Loup et Rigel avec elle pour une balade impromptue. En voyant l’état de ses deux amis et le chaos autour d’eux, ainsi que l’absence totale de qui que ce soit d’autre, même un idiot aurait pu inférer ce qui s’était probablement passé.

    Et malgré ce que certains pouvaient parfois penser, Liang, il était loin d’être un idiot.

    -Qu’à… que tu… ugh, fit-il en se passant une main sur le visage, décidant d’abandonner le français car même s’il faisait des efforts, vraiment, pour apprendre la langue du mieux qu’il le pouvait, deux mois de cours étaient loin d’être suffisant quand on avait plus que quelques phrases maladroites à partager.

    Et oh, croyez-le, il en avait beaucoup à dire.

    -Why does it look like a bomb went off in here? And, and look at your face, s’exclama-t-il d’une voix qui semblait presque monter en octave au fil des secondes qui passaient, pointant Jean-Loup du doigt. You’re bleeding, you’re not supposed to do that! And you, continua-t-il en désignant Rigel d’un large geste du bras alors qu’il s’approchait de ses deux camarades, you look like someone tried to mug you! And succeeded! What is it, I leave you alone for a few hours and you just start punching each other in the face like a bunch of unwashed wrestlers, uh? Is that it? 2

    Le reste de sa diatribe se perdit dans un déluge de mandarin alors que Liang indiquait les chaises retournées ici, les livres et chandeliers renversés là, ainsi que la draperie décrochée du plafond un peu plus loin, le tout non pas sans pointer quelques doigts accusateurs en direction des deux Dandeloups fautifs. Et s'ils s'étaient risqués à essayer d'en placer une, il ne prit pas la peine de ralentir ou de s'arrêter pour les écouter.

    À première vue, il aurait sans doute pu sembler presque en colère, mais la vérité était qu’il était simplement effrayé qu’un jour, un des deux allaient réellement se blesser, et épuisé du fait que ses amis semblaient ne jamais pouvoir arriver à s’entendre.

    Puis un soupir. Balayant la salle du regard à la recherche de quelque chose, n’importe quoi qui pourrait aider à remédier à la situation, ses yeux finirent par se poser sur une étagère qui n'avait heureusement pas été renversée. Dessus, ce qui était sans aucun doute une trousse de premiers soins, objet de la plus haute importance dans le genre d'endroit où les gens se battaient sans cesse.

    Même si normalement, les inévitables blessures qui tendaient à arriver étaient accidentelles et non pas volontairement infligées.

    -Okay, leur dit-il, d'une voix qui avait perdu autant de volume que de verve, son ton lourd de désappointement. Go sit over there, I'll take care of… this. 3

    This étant les blessures dont ils ne s’étaient toujours pas occupés, parce que quand l’auraient-ils fait? Ils étaient de toute évidence bien trop intéressés à se taper sur la gueule pour ça.  
    ____
    1. Bordel, mais qu'est-ce qui s'est passé?
    2. Pourquoi est-ce qu’on dirait qu’une bombe a explosé dans la pièce? Et regardes ton visage, tu saignes, t’es pas supposé faire ça! Et toi, on dirait que quelqu’un a essayé de t’agresser! Et qu’ils ont réussi! C’est quoi, je vous laisse seuls durant quelques heures et vous commencez à vous taper dans la tronche comme une bande de lutteurs mal lavés, uh? C’est bien ça?
    3. Allez vous asseoir là-bas, je vais m’occuper de… tout ça.

    Octobre, 2020
    code couleur: #009999


    par Liang-Xue Yuan
    le Lun 13 Sep - 23:32
     
    Rechercher dans: Arbre Creux
    Sujet: Auprès de mon arbre [Feat: Liang]
    Réponses: 9
    Vues: 414

    Auprès de mon arbre [Feat: Liang]

    Auprès de mon
    arbre

    feat. Eugène A.

    C’était ça, le soucis quand vous étiez une personne qui aimait écouter les autres, qui portait attention à chaque mot qu’il sortait de leur bouche parce que pour vous, ils étaient importants. Vous tendiez à ne jamais en rater un seul, leur signification et bien souvent ce qui n’était pas toujours dit mais se cachait derrière. Et lorsque ces mots touchaient, d’une façon ou d’une autre, vos propres insécurités, c’était si facile pour eux d’y prendre racine pour les mettre à découvert, vous obligeant à vous y pencher parce que quelqu’un, volontairement ou non, vous avait poussé à y porter attention lorsque vous ne vous y attendiez pas.

    Liang n’avait pas de problème avec qui il était; il savait ce qu’il aimait, connaissait ses propres ambitions et travaillait à se perfectionner dans ce qui l’intéressait réellement. Et s’il n’avait jamais réellement eu de soucis à laisser les autres penser ce qu’ils voulaient de lui, l’idée que les gens qui lui étaient actuellement important - et il y en avait tellement, il avait toujours tendance à s’attacher trop, et trop vite - le voient comme étant un ‘moins que rien’, c’était une toute autre histoire. Il avait confiance en ses amis, et savait qu’ils n’étaient pas de ceux qui en viendrait à le considérer de cette façon, peu importe ce qu’Eugène pouvait bien lui dire comme s’il s’agissait d’une irréfutable évidence, mais savoir et ressentir étaient deux choses bien différentes. Il avait perdu des gens, de différentes façons au fil des années, des gens qu’il avait réalisé n’allaient pas, malgré ce qu’il avait pu penser, toujours être là pour lui, après que-

    Après.

    Et il savait qu’au final, on ne pouvait jamais être sûr

    Voilà qu’on le prenait pour un idiot, en prime! D’accord, son intérêt envers certains de ses cours était loin d’égaler celui des friants d’éruditions qui parcouraient les murs de Gargoule, mais tout de même, de là à lui parler comme s’il était un gamin de cinq ans? C’était bas, ça, et au vu de sa taille, il avait l’habitude de tout ce qui ne volait pas haut.

    Et tu, en effet.

    À la suite de sa tirade franchement bien plus longue que ce qu’il avait pu entendre de l’autre étudiant jusqu’à maintenant, Liang lui envoya un regard lourd de désappointement; naïvement, sans doute, il s’était attendu à mieux de sa part. Oh, ce n’était là pas quelque chose de particulièrement nouveau en termes d’expérience; c’était ce qui tendait à arriver lorsque vous aviez le genre d’aspirations qu’il avait. Ça, et dû à comment il avait l’habitude d’être la majorité du temps, vraiment. Trop volubile, trop envahissant, juste trop.

    C’était sa façon d’être, au final, et elle ne plaisait tout simplement pas à certains. Les gens comme Eugène, apparemment, qui semblait croire que tout ça signifiait qu’il n’était pas en possession d’un intellect fonctionnel au-dessous de tout ça.

    Quoique, il aurait sans doute du s’y attendre; peut-être qu’au final, l’autre étudiant avait eu raison de lui parler comme s’il était stupide, parce qu’apparemment une part de lui l’était définitivement. Il n’avait pas eu l’occasion de lui parler en personne très souvent, mais il avait eu plusieurs conversations avec lui via messagerie une fois qu’il avait mis la main sur son numéro de téléphone et la plupart de ses messages n’avaient reçu aucune réponse, ignorés.

    Il s’était sans doute enfoncé la tête dans le sable afin d’éviter de faire face au fait que, au final, Eugène ne voulait probablement pas lui parler, et ça juste parce que lui-même voulait quelqu’un pour lui tenir compagnie lorsque les nuits parfois sans fin ne semblaient pas vouloir se terminer.

    -Right… murmura-t-il alors qu’il se saisissait de son téléphone portable, l’écran toujours verrouillé, histoire de pouvoir s’occuper les mains et prétendre avoir quelque chose à faire. Et je voulais dire, si t’étais tombé sur d’autres bouquins ou recherches publiés plus tard qui seraient venu à l’encontre de ce qui est écrit dans ton livre comme, tu sais, c’est toujours bien d’avoir plusieurs points de vue avant de former ses opinions, pas que ce que t’avais était trop vieux. Et que bon, t’as l’air d’être quelqu’un qui aime se renseigner. Bref, tu peux, euh, retourner à ton-, fit-t-il en indiquant le livre sur “la magie Liang, sur la magie et l'histoire. Sur l'Histoire de la magie” d’un geste de la main, avant d’agiter son téléphone de l’autre. Je vais juste- ouais.

    Alors que les secondes se suivaient les unes après les autres, semblant s’étirer en un moment interminable, le poids qu’il pouvait sentir sur sa poitrine ne faisait que s’alourdir. Déverrouillant son téléphone portable, il envoya une série de messages rapides dans la conversation de groupe qu’il avait avec Jean-Loup et Rigel, leur demandant s’ils étaient toujours coincés en retenue.

    Un moment, puis un autre. Pas de réponse, ce qui voulait probablement signifier que oui, ils y étaient, et que non, il ne pouvait pas simplement aller les rejoindre afin de fuir cette situation.

    Coincé au fond de sa gorge, on retrouvait un ‘tu peux partir si je te dérange, hein, rien ne te retient’, de la même façon que le reste de son corps semblait presque figé, l’empêchant de se lever lui-même pour partir. C’était comme ça qu’elles se sentaient, les gargouilles, quand il n’y avait aucune magie pour les animer?

    Même maintenant, il ne pouvait pas s’y résoudre. Ne pouvait pas se rabattre sur l’idée d’être seul, même s’il avait à passer son temps avec quelqu’un qui ne voulait manifestement pas de sa présence.

    Peut-être devrait-il s’excuser? Il ne savait pas si Eugène allait mal le prendre, croire que ses excuses manquaient de sincérité ou n’étaient qu’une tentative d’agression passive. Peut-être même qu’il allait complètement s’en balancer, et que ça n’allait rien changer du tout.

    Et le voilà, en train d’agoniser face à l’idée de dire quelque chose qu’il ne fallait pas, ou de ne tout simplement rien dire du tout au cas où que ce soit la mauvaise chose à faire.

    -Bon courage pour ta recherche, du coup, finit-il par lui envoyer après un moment de silence, se disant que c’était sans doute un choix acceptable et qui ne risquait pas trop de lui exploser à la gueule tel un volcan dont la pression avait trop montée avant son éruption.

    Car si normalement il n'avait pas de mal à ignorer ou dissiper les situations inconfortables avec une touche d'humour, dans la majorité des cas, il n’avait pas l’impression que le moindre faux-pas allait envenimer encore plus la situation.

    Il était où, son couteau? Car vraiment, il en aurait eu bien besoin pour couper la tension qui, de son côté, semblait ne pas être prête a cessé de s'alourdir.

    Septembre, 2021
    code couleur: #009999


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