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Sous le signe de l’oubli

Feat. Louis Bridou

Le chaudron noir et froid. Le livre de Beaulitron ouvert sur le sommaire des recettes. Et divers ingrédients en tout genre alignés dans un coin de la table. Tout est là pour concocter la potion de ton choix. Pourtant tu bloques déjà, pesant le pour et le contre de chacune des six mixture traitées par l’ouvrage, examinant leur utilité entre tes mains et ton besoin de réviser leur préparation.

L’herbicide, c’est pas vraiment mon domaine. Penses-tu, te remémorant brièvement tes anciens cours de botanique. Le remède contre les furoncles est trop spécifique pour être vraiment intéressant. L’antidote peut être utile. Somnifère et Œil vif, l’un étant l'inverse de l’autre, peuvent être utiles aussi. Et l’amnésie…

Potion d’amnésie, mélange provoquant une perte de mémoire temporaire chez son buveur. Celle-ci retient particulièrement ton attention, sans que tu n’arrives à en saisir l’utilité complète. Cette sensation de ne pas tout saisir, tu l’aimes et tu la déteste. Elle éveille ta curiosité et ton intérêt, mais elle t’agace. Tu détestes ne pas comprendre.

La porte s’ouvre derrière toi. Tu te retournes et croise le regard d’un homme, jeune, fringuant, probablement un étudiant. Tu pivotes sur ta chaise, pour te tourner vers lui, et laisser ta voix franchir les quelques rangées de table qui vous séparent dans cette salle de classe vide.

-Salut. Excuse-moi, puisque t’es là, tu aurais une minute ? Tu saurais me dire dans quelles circonstances peut être utile une potion d’amnésie ? Mis à part comme un objet de farce et attrape à glisser dans le verre de son voisin pour lui faire louper un exam’ ?

Qui ne tente rien n’a rien, alors tu t’y essaye. Après tout, les étudiants s’entraidant n’est pas chose rare, pour peu qu’ils aient du temps à tuer, ou des examens à préparer.

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Bien, c'est l'heure. Statistiquement, je ne devrais croiser personne dans les classes pendant au moins 20 minutes. De quoi réviser un peu dans la tranquillité avant le brouhaha des étudiants. C'est toujours pareils: après les cours, ils vont s'amuser, puis se rendent comptes qu'il faut vite faire leurs exercices avant le repas. Si seulement ils usaient de se temps de "pause" pour s'enrichir davantage... Qu'y avait-il de "mieux" à parler de choses inutiles, à rire de situations nullement amusante ou à bavarder sur les rumeurs ? Rien. L'apprentissage était plus important que ça et la sociabilité, on pouvait toujours la faire en même temps que les repas. C'est ce que je fais d'ailleurs pour maximiser le temps.

Bref, direction la classe de potion, lunettes sur le nez, livre dans la main, déjà occupé à imprimé les connaissances de ces pages dans mon cerveau. J'ouvre machinalement la porte, fait quelques pas puis m'arrête quand une voix coupe net ma concentration. Je relève le nez vers une petite fille aux cheveux bleuté, assise seule dans la pièce, un chaudron, un livre et divers ingrédients posés sur sa table. Sa tête ne me dit pas grand chose, je ne sais plus si je l'ai déjà croisé mais ses paroles me font soupirer intérieurement. La politesse semble disparaitre d'avantage d'année en année...

Enfin soit, elle me demande de l'aide quand même. Je pose avec soin un marque page dans mon livre que je referme puis enlèves mes lunettes que je laisse accroché à mon col. Uniforme vert... Une Griffdecoq donc ? Et bien, cela promet. Je pose néanmoins mon habituel sourire poli sur mes lèvres en approchant d'elle.

"Bonjour Mademoiselle. En effet, je pense pouvoir prendre quelques minutes pour satisfaire votre curiosité."

Je viens m'installer à ses cotés, commençant a ranger machinalement ces ingrédients par ordre alphabétique. Ordre qui me semblait le plus logique... Ou peut-être que par poids se serait mieux ? Non, finalement, je les rangeais en fonction de leur ordre dans la recettes. La pratique avant tout. Mais le tout bien aligné bien sûr.

"Vous ne voyez que les utilisations enfantines d'un tel produits. Sachez que cette potion peut avoir des propriétés thérapeutiques. Certaines personnes développent des phobies, des angoisses, des insomnies, des soucis de sociabilité et bien d'autre par rapport à un accident ou un fait qui les a fortement choqué. Leur faire oublier ces moments durs peuvent leurs permettre de retrouver une semblant de vie normal. Si un sentiment de malaise peut persister, se sera néanmoins bien plus supportable. Les Auror l'utilisent aussi parfois pour cacher de puissant secrets que pourraient lire les Legilimens ennemis. Bien sur, ils s'arrangent pour pouvoir s'en rappeler en cas de besoin d'une manière ou d'une autre. Il va de soit aussi que le cerveaux humain ne peut se souvenir de tout et passe à la trappe certains souvenir pour faire de la place dans la mémoire. C'est un processus que l'on ne contrôle pas. User de cette potion peut permettre de décider de ce que l'on veut se souvenir ou au contraire, ce que l'on veut oublier."

Et bien sûr, il y a les autres façons... Celles des mages noirs qui les utilisent pour bien des choses. Pour faire oublier qu'ils se sont servit de toi... Pour faire taire des témoins de façon moins radicale et j'en passe... Mais...Cela, mieux valait ne pas en parler, elle pourrait en garder de mauvaises idées.

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Sous le signe de l’oubli

Feat. Louis Bridou

-Merci. Te contentes-tu de prononcer, alors que ton interlocuteur n’est pas encore installé à tes côtés.

Tu le laisses prendre place sur une chaise vide, et inspecter tes ingrédients. Ses doigts pianotent sur les flacons et boites, les déplacent, les trient, les rangent, hésitent parfois puis reprennent leur danse. Tu laisses faire, attentive, en silence.

Lorsque les mots franchissent enfin ses lèvres, tes mains se saisissent de ta plume et de ton bloc-note. Tu grattes le papier au rythme des explications de ton aîné. La concentration se lit dans ton mutisme, tandis que de nouvelles questions naissent dans ton esprit studieux.

-Et j’imagine que seule la mémoire récente est affectée, sur une plus ou moins longue durée en fonction de la quantité de potion absorbée. Est-ce qu’on connaît les effets à long terme de cette potion ? Les souvenirs effacés disparaissent complètement, ou est-ce qu’il sont susceptibles de refaire surface longtemps après, comme avec une amnésie traumatique, par exemple ?

Tout en posant ta question, tu passes à l’action. Ton index et ton pouce se referment sur le premier ingrédient préparé par le Chadargent. Deux gouttes d’eau du fleuve Léthé, puis chauffer à feux doux durant vingt secondes, te récites-tu après l’avoir lu sur le livre. De la fiole bleue, à l’aide d’une pipette, tu tires quelques gouttes qui finissent dans ton chaudron. Une petite flamme vient lécher doucement le fond du récipient.

-Je vous présente mes excuses, aussi, pour le tutoiement de tout à l’heure. Je ne voulais pas paraître impolie.

D’après toi, c’est généralement de cette façon que les étudiants s’adressent entre eux. Mais il reste manifestement quelques exceptions à la règle, et tu t’appliqueras à respecter cette distance verbale entre lui et toi.

-Vous semblez vous y connaître en potions. Dois-je en déduire que vous en suivez toujours les cours dans votre cursus ?

Levant les yeux de ton mélange après y avoir ajouté quelques brins de valériane, ton regard s’attarde un instant sur le jeune homme dont les traits te paraissent familiers. Sans doute l’a tu croisé quelques fois au détour d’un couloir.

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Attentivement elle se met à prendre des notes de mes explications en silence. Je l'observe, concentré, la plume dansant rapidement dans ses doigts fins pour laisser une marque fines et noirs sur le papier. C'est assez étrange, je crois qu'on ne m'a jamais autant écouté que maintenant... et... je dois dire que c'est plaisant.

Sa curiosité satisfaite sur ces points-ci, voilà qu'elle me pose de nouvelles questions. Elle me fait penser un peu à moi quand je m'acharne sur les sujets que je dois étudié et mon sourire s'agrandit légèrement. Je l'observe attentivement dans sa façon de réciter la recette et dans celle d'user des ingrédients. Elle est minutieuse. J'aime bien. Mon regard qui surveillait l'amplitude des flammes se relève sur son visage quand elle s'excuse de son comportement et me questionne sur les potions. Je hausse doucement les épaules avant de lui répondre, relevant mes manches pour éviter toute salissure dessus.

"Excuse accepté. Je suis conscient que cette manière de parler ne convient pas aux plus jeunes mais je reste persuadé que c'est une forme de respect nécessaire. Je ne me voit pas tutoyer une personne, excepté si elle m'est très proche ou qu'au contraire, je la méprise.... Trouvez-vous que cela fait un peu vieux jeu ? "

Au fond même si cela fait vieux jeu, est-ce que je le changerais ? Non. Le vouvoiement est dans les règles qu'on m'a donné. Et je n'aime pas aller contres elles. Ce sont jusqu'à maintenant les règles qui ont dictés ma vie et c'est fort possibles qu'elles le fassent jusqu'à ma mort. Cela semble triste peut être ? Je n'en suis pas sur. Sans les règles, c'est le chaos, la douleur, les pleurs et j'en passe. Pourtant... Je crois que ça m'embêterais un peu si elle trouvait ça "vieux"...

"Pour vos questions, en effet, je me dois d'être caler en potion comme je suis le cursus scolaire pour devenir Auror. Si possible le meilleur Auror des temps passé et à venir. En ce qui concerne celle-ci, l'oubli dépends de la quantité absorbé mais aussi de la force mental du sujet. Celle-ci ne pouvant être vraiment calculé, la durée de l'oubli reste assez différente d'une personne à l'autre avec le même dosage. Il a été démontré qu'une dose unique n'a que peu ou pas de conséquence hors l'oubli bien évidemment mais plusieurs fois utilisé, cela peut abimé les lobe pariétal et temporal. Pour la réapparition des souvenirs, cela reste assez vague et confus... Certains ont des sentiments de déjà vu, d'autre en rêve de façon assez flou... Quelques-uns affirme s'être souvenus seul mais on ne sait si c'est par faiblesse de la potion, mensonge ou vérité. Il y a encore beaucoup de travaux, de tests et d'études à mener sur le sujet."

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Feat. Louis Bridou

Ta bouche s’étire. Sa question t’amuse. Bien sûr qu’on t’a appris les règles de bienséance, la politesse, l’art de bien paraître par les mots. Mais pour toi, qui n’aspire qu’à te mêler à la foule, qu’à ne pas sembler être plus que les autres, user d’un langage soutenu entre élèves ne serait qu’un marqueur témoignant d’une différence sociale dont tu ne veux pas.

-Un peu. Avoues-tu. Mais il est vrai qu’en y pensant, si nous nous étions croisés dans un autre contexte, le vouvoiement aurait certainement été un automatisme. Mais, la coutume entre camarades d’école est au tutoiement. Et aller contre la coutume me donnerait l’impression de ne pas m’intégrer auprès des autres.

Il n’y a aucune once de jugement dans ta voix, pas l’ombre du désir de générer un conflit. C’est une simple exposition bienveillante de ton point de vue, et tu t’arranges pour que ton camarade le comprenne grâce à un ton calme, et à un demi sourire sur tes lèvres.

L’interlude terminé, tout en remuant le contenu de ton chaudron, tu prêtes à nouveau une oreille attentive aux explications du Chadargent, et d’autant plus lorsque tu prend connaissance de son cursus. Si les informations qu’il te donnent ne te permettent pas de déterminer l’année d’étude exact du jeune homme, son parcours similaire au tien ne fait qu’attiser ton intérêt.

-Laisser bouillonner cinquante et une minutes… Murmures-tu pour toi même, les yeux rivés sur le livre de potions.

Presque une heure à patienter. Pour garder le fil des minutes, tu mets en place un sablier magique sur la table. Cela te laissera le temps de dialoguer avec ton interlocuteur, voir même de préparer les ingrédients pour la suite. Malgré tes mains occupées, ton regard se redirige constamment sur le visage du futur auror, lui communiquant non-verbalement que tu restes attentive à ses paroles. Par moment, tes mains lâchent le mortier contenant quelques baies de gui partiellement écrasées pour revenir dessiner de nouveaux mots sur ton carnet. Tu prends note mentalement de te rendre bientôt à la bibliothèque pour trouver quelques ouvrages traitant du sujet.

-Je vois… Si l’on connaît les effets directs supposés de la potion, tous les paramètres qui gravitent autour sont encore flous. J’imagine qu’il est attendu d’une potion destinée à affecter directement le cerveau qu’elle puisse avoir des effets indésirables, voir néfaste.

Assurée que le chaudron soit à la bonne température, tu retournes prendre place sur ta chaise.

-Je ne vais pas vous retenir plus longtemps, vous sembliez occupé. Merci d’avoir répondu à mes questions. Je n’en ai plus, pour l’instant, mais je passerai à la bibliothèque au besoin… A moins que vous ne souhaitiez continuer à discuter. Je vais avoir presque une heure à tuer ici, je ne dirais pas « non » à un peu de compagnie, quand bien même serait-elle « vieux jeu ».

Un sourire taquin vient appuyer ta boutade, bien vite effacé lorsque tu réalises avoir oublié l’essentiel.

-Au fait. Alice Le Perret. Dis-tu, la main tendue avec la volonté de serrer la sienne. Je suis en licence pour devenir aurore aussi. En première année.

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Alors elle trouve ça...vieux jeu. Enfin, un peu. J'en aurais fait une petite moue si je n'étais pas autant habitué à garder cet air poli mais impassible sur le visage. Je ne comprends pas par contre en quoi cela empêche le fait de s'intégrer auprès des autres... Au contraire même, cela n'est-il pas censé montrer qu'on a un minimum de respect pour eux et qu'on ne les prends pas pour n'importe quoi ? Toma aussi me l'a déjà dit, que je devrais tutoyer mais autant si avec lui j'y arrive avec le temps pour les autres... Cela me reste bien compliqué.

Enfin bon. Elle écoute le reste de mes explications et prends des notes à certains temps tout en continuant la recette. Je fais très attention à ces gestes, veillant à ce qu'elle ne se trompe pas mais ce n'est pas le cas. Elle pense même à user d'un sablier magique. Bien qu'elle soit obliger de faire plusieurs choses à la fois, je capte son regard attentif... Elle a de très jolies yeux d'ailleurs... puis acquiesce à ses propos. Même si cette potion pourrait surement être améliorer, ce n'est pas ce qui compte aux yeux de ceux qui l'utilisent.

Mon regard va se poser sur la pendule quand elle me rappelle que j'étais venu pour une raison précise. Je n'ai pas vu le temps passé, j'en suis... surpris. D'habitude, les conversations m'ennuient mais celle-ci était bien. Je n'ai pas spécialement envie de m'en aller en fait... Même quand elle me taquine sur mon côté vieux jeu avec son sourire au coin des lèvres. D'ailleurs....

"Sachez que je peux aussi être "jeune" jeu Mademoiselle."

Jeune jeu... Je ne sais même pas si cela se dit. Avec chance, elle se présente et je hausse un sourcil à son nom.

"Le Perret ?" Je connais cette famille, m'a mère m'en avait parler... surtout de leur ancêtre... Yvan Le Perret. Je lui prends le main et l'effleure de mes lèvres avec courtoisie. "Enchanté. Louis Charle Henri Bridou, Troisième année de licence. C'est un plaisir de vous rencontrer et de partager ce moment en votre compagnie."... heu... "Enfin... en ta compagnie...?"

Je me sens... Terriblement idiot d'un coup...

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Feat. Louis Bridou

Ton nom ne semble pas lui être inconnu. Il ne l’est plus, pour beaucoup. Si ton sang à jadis perdu de sa superbe, et de sa notoriété, sa place dans le monde sorcier se fait plus importante depuis quelques décennies. Une pointe de méfiance t’envahit un instant, avant qu’un baiser ne vienne se poser sur le dos de ta main.

Embarrassée, mais polie, tu te retiens de retirer ta main par surprise. Tu aperçois la mèche devant tes cheveux virer légèrement plus pâle, l’espace d’un instant. Tu comprend que tu n’as pas à faire à n’importe qui. Si son manque d’hostilité à ton égard te rassure, la sensation de faire quelque de mal s’immisce lentement en toi. Si ton père te voyait discuter potion avec un Bridou, tu imagines sans peine les remontrances auxquelles tu n’échapperais pas.

D’un point de vue commercial, les Bridou sont certainement les plus gros concurrents des Le Perret, sans compter la fortune, l’influence et la notoriété de leur nom. Cette rencontre prend soudainement une tournure plus intimidante, peut-être plus formelle.

Et pourtant, voilà que le Chadargent tente maladroitement d’amorcer le tutoiement, t’arrachant un nouveau sourire. Une fois de plus, tu songes à toutes les idées et dictats inculqués par ta famille sur le comportement, les manières, la politique, ton rapport aux autres familles (particulièrement les sang-pur). Faut-il croire qu’il te reste quelques déconstructions à opérer pour rebâtir ta propre vision des choses.

-Le plaisir est partagé. Réponds-tu avec bienveillance. Je ne pensais pas faire la rencontre d’un Bridou devant mes révision d’une potion d’amnésie.

Tu hésites un moment, puis oses jouer la carte de la modestie. Il n’est pas improbable que ta famille lui soit connue, quand bien même elle ne joue pas dans la même cour que la sienne. Cela te parait être la meilleure formulation, pour tenter d’en savoir un peu plus sur les pensées de ton interlocuteur à ton égard.

-Je… Je vois que mon nom ne vous est pas inconnu… Ne t’est pas inconnu ?

Tu soupires, puis laisse échapper un léger rire.

-Tutoiement ou vouvoiement ? Fixons-nous, ça sera plus simple. Ce avec quoi vous êtes à l’aise.

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Je ne pensais pas non plus que je rencontrerais la fille Le Perret devant un chaudron et que l'on bavarderait tranquillement tout en faisant une potion d'oubli... Le hasard est bien étrange parfois. A moins que cela soit le destin ? Je ne sais pas. Est-ce que j'y crois au fond ? J'aime l'idée que l'on décide de notre sort, que si l'on apprends et que l'on s'entraine, rien n'est alors inaccessible mais d'un autre côté, je crois aussi en l'âme-soeur et cela ne peut-être un hasard non?

J'aime bien son petit sourire, doux et léger. Je lui réponds par le même. Je réponds souvent voir tout le temps par un sourire poli même si il n'est que de façade, ce sont les règles que l'on m'a martelé depuis ma naissance. Pourtant, celui-là qui glisse sur mon visage me semble bien moins pesant. Moins lourds. Plus... Naturelle ?

"Gardons le tutoiement si vous êtes... Enfin, si tu es plus à l'aise avec ceci et il faudra bien que je m'y mette vraiment un jour."

Je jette un œil à la potion pour vérifier qu'elle ne fait pas des siennes pendant notre discutions et en profite pour répondre à son autre question.

"Je connais bien évidemment les Le Perret. Bien que mes parents se soient séparés de la branche principales des Bridou pour divergences d'opignon, ma mère veille à ce que je connaisse nos origines sur le bout des doigts. J'ai donc ouïe dire les difficultés de votre famille à montrer leur pureté après les agissements de ... Yvan Le Perret... Si je ne me trompe pas ?"

J'avais un doute sur le nom tient... J'imagine facilement la gifle de ma mère si je venais à me tromper sur ses leçons... Elle serait capable de dire que je n'y donne pas assez d'importance. Ma mère est très exigeante. Quand j'y pense, de mes deux parents, c'est surement celle que je craint le plus malgré ses sourires et sa sympathie qu'elle offre aux autres. Mais les autres ce n'est pas son fils. Les autres peuvent fautes....Pas. Moi. Je n'en ai pas le droit. C'est comme ça.

"Mais je n’ai pas entendu parler de vous uniquement comme famille de sang-pur. Les Le Perret et les Bridou sont concurrent sur de nombreux produits et services. Tout comme vous avez su petit à petit restaurer l'honneur de votre sang, votre nom dans le commerce s'étant peu à peu au point d'en faire pester mon père."

Certes, mon père partageait les entreprises Bridou avec son jumeau même si ils ne se parlaient plus guère depuis notre conversion au partie progressiste mais en tant que fils unique de celui-ci, je me devais de connaitre aussi les ficelles de la direction d'une entreprise. Je repose mon regard sur Alice avant de rajouter, comme avec l'affreux doute qu'elle puisse prendre mes paroles comme déclaration de guerre familiale :

"Je tiens a préciser que bien que je sache qui vous êtes, j'aimerais tout de même continuer à vous offrir mon aide mais je comprendrais que vous refusiez de faire davantage connaissance avec un rival économique et social."

Économique par rapport aux entreprises, social par rapport à la politique... Quoi que en y pensant, je ne savais pas vraiment si les Le Perret étaient aussi puriste que la majorité des sang-purs...

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Feat. Louis Bridou

-Entendu. J’admire l’effort. Lâches-tu, laissant échapper un demi-rire.

Pour le reste, tu écoutes Louis en silence. Ses mots éveillent quelques souvenirs des vieux discours de ton père sur les affaires, le sang-pur, l’honneur familial. Tant de choses dont le concept t’échappe. Tellement de chemins qu’on attend de toi que tu arpentes, de leçons qu’on voudrait te voir apprendre, respecter et partager. A tes yeux, ce ne sont là que des concepts justifiant la méprise d’autrui.

-Je n’ai pas de rivaux sociaux et économiques. Dis-tu d’une voix douce mais ferme. Ces histoires de lignées, de déshonneur… Ça n’a aucune espèce d’importance. On m’a longtemps raconté les histoires d’Yvan, et longuement expliqué ses “fautes”. C’est d’un ridicule…

Pour la première fois dans cette conversation, tu laisses passer un soupçon d’amertume dans ta voix. Au fond, quand bien même tes opinions divergent des leurs, tu reconnais que, comme tes parents, tu as ce penchant à pouvoir mépriser tout ce qui n’est pas en adéquation avec les tiens. En particulier lorsque ton interlocuteur partage un peu trop leur avis sur certains sujets épineux. Ce qui, fort heureusement, n’a pas l’air d’être le cas du jeune Bridou.

Tes poumons s’emplissent d’air alors tu prend une profonde inspiration. Tu continue, avec une meilleure maîtrise de tes émotions :

-Quant au commerce, je ne suis pas… née avec le bon packaging. Ainsi mon père a t-il jugé inconvenant de m’initier au monde des affaires, et a préféré à nourrir le regret de ne pas avoir eu de fils. Mais je ne vais pas m’en plaindre, pour le coup. Si j’étais intéressée par ces choses là, je ne serais pas en phase de devenir Aurore, je suppose.

Tu ponctue ta tirade d’un nouveau sourire, donnant à ton ton et à la conversation une connotation plus légère.

-Je dois cependant reconnaître que cela m’amuse. De savoir que l’entreprise de mon oncle inquiète les dirigeants de celle de ta famille, je veux dire. Mon père paierait pour savoir ça. Mais bon... Il ne l'apprendra pas de ma bouche. Je me tiens à côté de toi comme une camarade d'études, pas comme l'ambassadrice des Le Perret. Conclues-tu, les lèvres animée par une légère malice.

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Alice avait une façon de voir la famille bien différente de la mienne. Elle ne prenait pas en compte les lignées et l’honneur, encore moins le chemin qu’on voulait lui faire prendre. Pourquoi donc ? Et comment ? Pourquoi donc choisir un autre passage ? Pourtant, elle ne semblait pas malheureuse de ce choix. Sa voix avait déviée vers l’amertume en en parlant. Ridicule ? Je ne voyais pas en quoi c’était ridicule de suivre les souhaits de ces ancêtres… D’un certains côté, est-ce qu’on ne vient pas au monde pour poursuivre leur exploits?...

Je la laisse rebondir sur les entreprises et reprendre un ton plus léger. Je ne suis pas étonné que son genre soit remis en cause pour un héritage, c’est souvent ainsi dans les grandes familles. Je me permet tout de même, amicalement, de préciser les choses telles qu’elles sont.

“Mon père partage l’entreprise avec son jumeau. Celui-ci a toujours le soutien de la branche principale et les nombreuses entreprises et actions secondaires. En tant que “branche paria”, mon paternel possède moins de capital même si cela reste bien assez pour vivre. Un concurrent un peu trop gourmand à donc tendance à attirer bien plus vite son regard que celui de son frère. Cependant, en effet, il devrait être assez fier de cet exploit, ce n’est pas tout le monde qui peut avoir son nom qui sort de la bouche d’un Bridou.”

Machinalement, je reviens placer dans sa coupelle l’une des feuilles qui s’est envolée sur la table suite à l’inspiration d’Alice. Je n’aime tellement pas le désordre. Pour certains ce ne serait rien, pour moi, c’est beaucoup.

“J’ignore ce qu’il se serait passé si j’étais né en tant que demoiselle… Peut-être m’aurait-on demandé moins ou élevé d’une façon différente…”

Peut-être qu’on ne m’aurait pas mis le fardeau que je porte actuellement sur mon dos ? Que j’aurais pu me faire mes propres idées, mes propres choix, mes propres expériences ? Mais, je ne devrais pas partir dans ce genre de divagation, surtout pas. C’était une très mauvaise idée surtout que le ton adorable et les jolies yeux d’Alice pourraient faire baisser mes défenses. N’est-ce pas quelque chose dont m’a toujours mis en garde ma mère ? De me méfier des jolies demoiselles à la voix douce et à l’esprit aiguisé ? Je changeais donc de discussion. Par prudence.

“Pourquoi avoir choisi le cursus d’Auror ? Pour le goût du risque ? De la justice ? De la rébellion?"

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*Tableau inventaire*	1
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*Tableau des sortilèges (ordre alphabétique SVP)*
1	Accio
2	Alohomora
3	Expeliarmus
4	Expulso
5	Lumos
6	Nox
7	Protego
8	Recurvite
9	Reparum
10	Riddikulus
11	Sortilège informulé
12	Stupéfix
13	Wingardium Leviosa
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*Tableau des potions (ordre alphabétique SVP)*
1	Antidote des poisons courants
2	Herbicide
3	Philtre de confusion
4	Philtre de paix
5	Potion d'amnésie
6	Potion d'Aiguise-Méninges
7	Potion de puissance
8	Potion de ratatinage
9	Potion d'enflure
10	Remède contre les furoncles
11	Vapeur de fatigue
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Nom de la potion	Nom de la potion
Nom de la potion	Nom de la potion
Nom de la potion	Nom de la potion
Nom de la potion	Nom de la potion

*Tableau des sortilèges (ordre alphabétique SVP)*
1	Accio
2	Alohomora
3	Expeliarmus
4	Expulso
5	Lumos
6	Nox
7	Protego
8	Recurvite
9	Reparum
10	Riddikulus
11	Sortilège informulé
12	Stupéfix
13	Wingardium Leviosa
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*Tableau des sortilèges (ordre alphabétique SVP)*
1	Accio
2	Allohomora
3	Aparecium
4	Brachialigo
5	Expelliarmus
6	Expulso
7	Lumos
8	Nox
9	Oubliette
10	Recurvite
11	Reparum
12	Riddikulus
13	Stupefix
14	Wingardium Leviosa
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