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magiques

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C’était carrément flippant ce que Rigel était en train de faire avec ses yeux, mais Jean-Loup était trop à mal pour vraiment se poser la vraie question : ça faisait pas ça chez les Animagus, right? Il était content d’y voir cette note de méchanceté, tout de même, ça lui rendait la tâche de défouler sa colère sur lui bien, bien plus facile. Remarquez, c’était pas consciemment qu’il se disait la chose, et pourtant il cherchait toujours malgré lui les signes avant-coureur de la fin. S’il ne pouvait se targuer de savoir s’arrêter à temps, à tout le moins n’appréciait-il généralement pas s’attaquer à quelqu’un qui n’avait ni l’aptitude ni la volonté de se protéger, mais son homologue aviaire n’était pas de ceux-là. Il y avait certes quelque chose de vraiment satisfaisant à le voir devoir se pencher ainsi, lui qui se dévissait habituellement toujours le cou pour le regarder. L’expérience aurait été d’autant plus agréable s’il pouvait? Simplement? Arrêter de shifter d’une forme de pupille à l’autre, mais bon, fallait pas trop en demander!

Et voilà, toute bonne chose ne peut pas durer, et voilà qu’on lui tirait violement les cheveux vers l’arrière, ce qui lui vola un couinement plus aigue que les autres; un deuxième cri s’ensuivis alors qu’il se sentait tomber en chute libre re : le croche-pied, mais voilà que sa chute s’arrêta aussi vite qu’elle était commencée alors qu’on le saisissait par le col de son uniforme. Par instinct, voilà qu’il levant ses deux mains pour tenir le poignet du Piaf, ses pieds dansant la claquette au sol alors qu’il essayait d’y toucher avec plus que la pointe de ses pieds. C’était raté, et il termina sa course-collision contre une des bibliothèques qui avait été partiellement vidés dans leurs joyeuses roulades d’un peu plus tôt. Et certes, il n’avait pas compris ce que Rigel lui disait, mais c’était fort peu nécessaire, et c’est sans perdre un battement de tempo qu’il lui répondit un horrible;

有話快說，有屁快放¹ qui devait, mine de rien, surprendre un peu.

Puis le monde se chamboula à nouveau alors que le plafond laissait place au plancher et vice-versa; les couleurs se fondirent l’une dans l’autre alors que son petit corps s’écrasait pas un mètre plus loin, le sonnant plus que de raison. Il n’entendit pas Rigel parler, ne le vit pas se reculer, et il n’aurait pas de toute manière compris ce qu’il essayait tant bien que mal de contrôler. Jean-Loup resta un instant au sol sans trop bouger, mais ce n’était pas pour souffler un peu -quoiqu’il en eût besoin, couvert de sueur comme il l’était. Alors que sa vision se replaçait, quoique toujours un peu trouble, c’est une douleur lancinante à l’arrête de son crâne qui le cloua sur place; dans son envolée, il s’était fendu l’arrière de la tête sur un bout de banc qui n’aurait pas dû être là. Aussi doucement que possible, il passa sa main derrière sa nuque et sentit le contact tant redouté du sang qui dégoutait sur le sol et se mélangeait à la poussière dans ses cheveux blonds. Comme pour confirmer, il fit passer la main devant ses yeux, et vit que le sang frais se mêlait à celui, maintenant sec, qu’il avait essuyé alors qu’il s’était mis à saigner du nez. En plus piteux état que son adversaire mais orgueilleux pour trois, voilà que Richemond attrapait le bout de banc responsable d’une grande part de ses soucis et s’y hissa avec effort.

Il avait la tête légère et un mal de cœur usuel qui naissait, mais ce n’était-là rien qu’il n’était pas capable de subir. Une fois le dos adossé, son regard fit état de l’étendue des dégâts, et, pour ainsi dire, on ne parle pas là de leurs blessures respectives… Est-ce que ça en avait valu la peine? Se sentait-il mieux? Détestait-il moins Rigel? Non, non, et encore non. Raté sur toute la ligne, et en plus il avait déchiré un pan de son uniforme, pour bien faire. Il jeta un coup d’œil discret vers son adversaire, incertain de savoir s’il cherchait là à vérifier qu’il soit en bon ou mauvais état. Et pour bien faire, là, y’avait comme cent fois plus de trucs à ramasser…

¹ yǒu huà kuài shuō, yǒu pì kuài fàng : Si t’as un pet à faire, dépêche-toi de le sortir.

selkie

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feat. Jean-Loup R. & Rigel H.

C’était l’étrange agitation mêlée aux voix emplies de ce mélange d’excitation et d’inquiétude des quelques petits groupes d’étudiants qu’il avait croisé en chemin alors qu’il se dirigeait vers la salle du Club de Duel qui lui indiqua quelque chose n’allait pas. Liang ne faisait pas partie de ce club, oh non; juste l’idée même de la chose était suffisante pour le faire grimacer intérieurement devant les souvenirs de tous les bleus et courbatures qu’il tendait à se coltiner lors des duels amicaux auxquels il devait parfois participer en classe. Et pourtant, ce n’était pas la première fois qu’il parcourait les couloirs qui menaient à la salle où les duellistes en herbe se rencontraient quelques fois par semaine. Après tout, il avait quelques amis dans le Club des Baguettes Sauteuses, et il lui arrivait parfois de s’y rendre afin de les attendre, espérant qu’ils voudraient bien passer un peu de temps avec lui.

Et aujourd’hui était, encore une fois, un de ces moments.

Liang avait passé la majorité de sa soirée dans la salle commune de sa maison, étendu de tout son long sur l’un des sofas comme si ce dernier lui appartenait, un livre à la main et le babillage des autres Dandeloups agissant comme un bruit de fond presque rassurant. Une fois son chapitre terminé, il avait été saisit de l’envie d’actuellement discuter avec quelqu’un, passer du temps avec un ami et peut-être même leur raconter les grandes lignes du bouquin qu’il était en train de lire.

C’est donc sur son téléphone portable qu’il s’était rabattu, passant quelques minutes à trainer sur son Amstramgram par pure habitude avant de finalement appuyer sur l'icône du Trac’Amis. Il ne lui fallut que quelques secondes pour obtenir la location des quelques personnes sur sa liste de contacts qui utilisaient également l’application, et seulement un moment de plus avant qu’il ne remarque que Jean-Loup se trouvait présentement dans la salle du Club de Duel. Aussitôt, un léger sourire s’était dessiné sur son visage; il ne connaissait peut-être son camarade de classe que depuis deux mois à peine, mais c’était le premier ami qu’il s’était fait après être parti de la Taiwan pour déménager en France et déjà, il y tenait beaucoup.

Alors qu’il empochait son portable, laissant son livre traîner sur l’une des tables basses de la salle commune, une autre pensée soudaine lui traversa l’esprit.

Rigel était, lui aussi, un membre des Baguettes Sauteuses de Gargoule. Qui sait, peut-être qu’ils allaient y être tous les deux!

Le deuxième année avait sans cesse refusé de se procurer un téléphone sorcier, ce qui, aux yeux de Liang, était non seulement une véritable tragédie mais en prime le rendait toujours si difficile à trouver. Mais cette fois-ci - cette fois-ci - il ne pouvait s’empêcher d’espérer qu’il allait être avec Jean-Loup. Et qui sait, ils allaient sans doute même pouvoir passer un peu de temps tous les trois ensemble!

Oh, il savait pertinemment que Jean-Loup et Rigel ne s’entendaient pas vraiment - ou pas du tout, si on voulait s'embarrasser avec les détails - mais peut-être que...?

Peut-être que cette fois-ci, il allait avoir de la chance.

Liang l’espérait réellement. Il voulait seulement, peut-être naïvement, être en mesure de pouvoir passer du temps avec les deux sans la crainte, presque toujours omniprésente dans un coin de son esprit, que tout finisse par leur sauter à la gueule à cause d’un regard de travers ou un mot mal placé, sans devoir sans cesse faire gaffe à chaque interaction de peur d’allumer l’étincelle qui allait presque inévitablement mettre le feu aux poudres lorsqu’ils étaient assis à la même table ou dans le même coin de la salle commune.

Il avait dû laisser tous ses amis derrière lorsqu’il était parti de Mahoutokoro et si une chose était sûre, c’était qu’il allait faire de son mieux pour s’assurer de rendre ceux qu’il s’était fait à Gargoule le plus heureux possible, et ce même si cela impliquait de passer autant de temps qu’il le fallait à essayer de les faire réaliser qu’ils pourraient s’entendre tellement bien s’ils voulaient juste essayer.

Et le voilà, maintenant arrêté juste devant la porte de la salle du Club de Duel, une étrange impression qu’il n’appréciait définitivement pas prenant racine au fond de sa poitrine alors que son enthousiasme de plus tôt commençait à fondre comme de la neige au soleil. Un mauvais pressentiment, sans doute, amené par tous les commentaires pas des plus rassurants qu’il avait entendu en cours de chemin.

Puis il ouvrit enfin la porte et y resta, immobile telle une statue, pour ce qui lui sembla presque une éternité mais n’était sans doute qu’une poignée de secondes.

-肏他妈的发生了啥? 1

Devant lui, la pièce qui donnait l’impression qu’une tornade y était passé avant d’emporter Jean-Loup et Rigel avec elle pour une balade impromptue. En voyant l’état de ses deux amis et le chaos autour d’eux, ainsi que l’absence totale de qui que ce soit d’autre, même un idiot aurait pu inférer ce qui s’était probablement passé.

Et malgré ce que certains pouvaient parfois penser, Liang, il était loin d’être un idiot.

-Qu’à… que tu… ugh, fit-il en se passant une main sur le visage, décidant d’abandonner le français car même s’il faisait des efforts, vraiment, pour apprendre la langue du mieux qu’il le pouvait, deux mois de cours étaient loin d’être suffisant quand on avait plus que quelques phrases maladroites à partager.

Et oh, croyez-le, il en avait beaucoup à dire.

-Why does it look like a bomb went off in here? And, and look at your face, s’exclama-t-il d’une voix qui semblait presque monter en octave au fil des secondes qui passaient, pointant Jean-Loup du doigt. You’re bleeding, you’re not supposed to do that! And you, continua-t-il en désignant Rigel d’un large geste du bras alors qu’il s’approchait de ses deux camarades, you look like someone tried to mug you! And succeeded! What is it, I leave you alone for a few hours and you just start punching each other in the face like a bunch of unwashed wrestlers, uh? Is that it? 2

Le reste de sa diatribe se perdit dans un déluge de mandarin alors que Liang indiquait les chaises retournées ici, les livres et chandeliers renversés là, ainsi que la draperie décrochée du plafond un peu plus loin, le tout non pas sans pointer quelques doigts accusateurs en direction des deux Dandeloups fautifs. Et s'ils s'étaient risqués à essayer d'en placer une, il ne prit pas la peine de ralentir ou de s'arrêter pour les écouter.

À première vue, il aurait sans doute pu sembler presque en colère, mais la vérité était qu’il était simplement effrayé qu’un jour, un des deux allaient réellement se blesser, et épuisé du fait que ses amis semblaient ne jamais pouvoir arriver à s’entendre.

Puis un soupir. Balayant la salle du regard à la recherche de quelque chose, n’importe quoi qui pourrait aider à remédier à la situation, ses yeux finirent par se poser sur une étagère qui n'avait heureusement pas été renversée. Dessus, ce qui était sans aucun doute une trousse de premiers soins, objet de la plus haute importance dans le genre d'endroit où les gens se battaient sans cesse.

Même si normalement, les inévitables blessures qui tendaient à arriver étaient accidentelles et non pas volontairement infligées.

-Okay, leur dit-il, d'une voix qui avait perdu autant de volume que de verve, son ton lourd de désappointement. Go sit over there, I'll take care of… this. 3

This étant les blessures dont ils ne s’étaient toujours pas occupés, parce que quand l’auraient-ils fait? Ils étaient de toute évidence bien trop intéressés à se taper sur la gueule pour ça.
____
1. Bordel, mais qu'est-ce qui s'est passé?
2. Pourquoi est-ce qu’on dirait qu’une bombe a explosé dans la pièce? Et regardes ton visage, tu saignes, t’es pas supposé faire ça! Et toi, on dirait que quelqu’un a essayé de t’agresser! Et qu’ils ont réussi! C’est quoi, je vous laisse seuls durant quelques heures et vous commencez à vous taper dans la tronche comme une bande de lutteurs mal lavés, uh? C’est bien ça?
3. Allez vous asseoir là-bas, je vais m’occuper de… tout ça.

Octobre, 2020

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FT. JEAN-LOUP

- 肏他妈的发生了啥?
Non. Cette simple petite phrase eu l'effet d'un saut d'eau glacée sur la tête. Comme un coup d'éclair non attendu qui tombe à quelques mètres de son oreille. Ces petits mots incompréhensibles à ta personne, mais prononcés par une personne à la voix si reconnaissable. Une voix que tu avais appris à côtoyer de plus en plus cette dernière année.
Liang-Xue Yuan.

La scène a été posée. Les acteurs sont sur scènes. La préface, achevée. Comment ces deux ennemis jurés, ressortissant littéralement d'un combat acharné, se réconcilieront-ils? Entre en scène : Liang-Xue Yuan.
Voyez-vous, tu ne connaissais pas Liang depuis aussi longtemps que Jean-Loup, mais le cadet de votre future bande était tout littéralement le manchon qui retenait ensemble votre groupe. Sans lieu, jamais tu n'aurais jeté un regard de plus à Richemond, et encore moins aurais-tu eux le courage de te réconcilier avec lui. Mais ça, vous n'êtes pas supposés le savoir. Après tout! Rien de tout cela n'est arrivé, pas encore.
- Qu’à… que tu… *ugh*
Tu winces un peu, penaud. Tu n'es pas une personne qui recherche l'approbation d'autrui, mais alors pas du tout même ! Mais alors là, décevoir tes amis et personnes proches? Alors voici une peur qui t'habitait! Avais-tu peur de faire peur à Liang, d'avoir détruit à jamais votre toute nouvelle relation? Après tout, Liang connaissait Jean-Loup bien mieux que toi! Tu ne pourrais jamais relâcher la culpabilité s'il s'avérait réel que tu venais de bousiller votre relation.
- Why does it look like a bomb went off in here? And, and look at your face, Wince. You’re bleeding, you’re not supposed to do that! And you, Deuxième wince. you look like someone tried to mug you! And succeeded! What is it, I leave you alone for a few hours and you just start punching each other in the face like a bunch of unwashed wrestlers, uh? Is that it?
Si tu avais pu disparaitre, tu l'aurais fait maintenant. Alors que tu faisais tout pour ne pas regarder Liang dans les yeux, tu l'entendis se mettre à jurer dans les deux langues qu'il maitrisait. De par les quelques mots que tu pus comprendre, tu devinas son état d'esprit. Et même si tu n'avais compris aucun mot que venait de vociférer Liang, juste avec son ton de voix, tu étais capable de deviner son contenu.
- Okay, go sit over there, I'll take care of… this.
Soupirant, tu te trainas jusqu'à un banc un peu poussiéreux. Par miracle, il avait réussi à rescaper à votre tornade, et semblait plus ou moins propre. Te laissant tomber avec un hiss, tu posas une main sur ton ventre endoloris. Soulevant ton gilet, tu fronças les sourcils lorsque tu y découvris une marque rouge avec en son centre une plaque bleu mauve qui s'agrandissait visiblement à vu d'oeil. Ça allait faire mal pendant un bout ça. Replaçant ton gilet, tu te tournas vers Jean-Loup, gardant néanmoins tes yeux vers le sol.
- Je... *gulp* Tu ne savais que dire... tu en resterais à un simple : Désolé...
Te passant une main sur le visage, tu rajoutas à l'intention de Liang.
- You too Liang.¹
Et tu ressombras dans un silence. Bien anormal pour toi.

══════*.·:·.☽✧ ✦ ✧☾.·:·.*══════

¹Toi aussi Liang.

by emme

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@Rigel Hōkūlani @Liang-Xue Yuan

Jean-Loup tiqua lorsqu’il entendit quelqu’un se mettre à parler, à parler fort, à parler vite et à parler aigue. Qui donc venait agresser ses oreilles, qui percevaient chaque son pour venir empirer le mal de tête qui le gagnait? Était-ce cet idiot de Rigel? N’y croyant pas, voilà que le Loupiot ouvrait un œil pour le poser sur le propriétaire fautif; et aussi l’œil ouvert qu’il ouvrit l’autre, les deux bien grand alors qu’il constatait avec horreur qu’elle appartenait à la dernière personne qu’il souhaitait croiser là, maintenant, tout de suite. En temps normal la vue de Liang, qu’il ne connaissait pourtant même pas depuis deux mois, le réconfortait, et tous les dieux savaient bien qu’il avait besoin de réconfort; mais voilà, Liang et Rigel étaient amis, et il connaissait bien l’opinion du premier vis-à-vis de ses altercations avec le second. Et voilà que Liang déboulait sa frustration, il lui semblait, sur lui; certes, il s’adressait à tout les deux, mais Jean-Loup se sentait tellement, tellement coupable. Comme toujours il se voyait comme seul instigateur de ces idioties, et à dire vrai… on est d’accord, l’autre lui a bien rendu la monnaie de sa pièce, mais il l’aurait laissé tranquille s’il ne lui avait pas sauté dessus en premier. Et tel un enfant pris en faute, voilà que Jean-Loup n’osait pas en placer une.

Pas qu’il aurait pu, de toute manière.

Quand même, ça aurait été bien si Liang pouvait parler avec moins de coffre, mais ça aurait été déjà difficile comme demande lorsqu’il était calme, alors une fois énervé, y’avait plus rien à faire… Le blond leva les bras pour aller masser discrètement ses tempes, tentant de suivre le flot de paroles -chose qu’il ne pu pas faire, mais c’était qu’il parlait un mélange étrange d’anglais et de mandarin qu’il était incapable de suivre dans l’ensemble. Alors il attendait, penaud, évitant soigneusement son regard. Lorsqu’il se calma enfin, Jean-Loup le regarda se lever pour aller saisir la trousse de premier soin; comme d’habitude, le taiwanais avait de la suite dans les idées, quoique le Loupiot n’avait pas, mais pas du tout hâte de lui montrer ce qui était arriver derrière sa tâte. Rigel lui s’était assis sur un autre banc, et s’était tourné pour lui offrir, bien que du bout des lèvres, des excuses. Pourquoi, dans quel but? Grognon comme à son habitude, il n’arriva pas à se retenir de lui adresser quelques paroles.

Rah, fait pas chier avec tes excuses Rigel, c’est quand même pas ta faute à toi fit-il d’un ton brusque, ne souhaitant pas là étaler les réelles raisons qu’il l’avait poussées à lui sauter dessus… et le mordre? Jean-Loup n’était pas sûr de vouloir que Liang comprenne ce qu’il venait de dire, aussi c’était avec fourberie sorti en français -et pourtant vu le ton qu’il venait d’employer, ça aurait été probablement mieux qu’il comprenne les mots. Avisant son ami qui s’emparait de la trousse de premier soin, il ajouta, à son égard cette fois; There should be some disinfecting pads in there. I…¹ Il hésita, poussant un long soupire en fermant les yeux. Rendu là, il n’avait rien à perdre. …fucking hell, I bit him, ok? I don’t think he’s bleeding, but the mouth is full of bacteria so dealing with that should be the… the most… hrmph²

Il se tut, se penchant légèrement vers l’avant, posant ses coudes sur ses cuisses et posant son front contre ses mains jointes. Si tout pouvait arrêter de tourner, aussi…. Mais bon, c’était sans importance, ils devaient certainement avoir compris de quoi il en retournait. À quelque part, malgré toute la honte que ça lui occasionnait, Jean-Loup était bien content que son ami soit là. S’il se serait bien passé du sermon, en tout cas il était content que quelqu’un soit là pour le patch up. Et, accessoirement, l’aider à retourner au dortoir, après avoir arrangé cette maudite salle de club.

¹Il devrait y avoir des tampons désinfectant là-dedans. Je…
²Bordel de merde, je l’ai mordu, ok? Je pense pas qu’il saigne, mais la bouche est pleine de bactéries, donc çe devrait être le… le plus…

selkie

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feat. Jean-Loup R. & Rigel H.

Se saisissant de la trousse de premiers soins, il fixa cette dernière sans bouger durant un court instant alors que les deux autres s’installaient sur le banc qu’il leur avait désigné. Le tout sans aucune protestation et, de ce qu’il pouvait entendre alors qu’il regardait le sac qu’il avait entre les mains, sans un signe de violence additionnelle.

Alors qu’il revenait vers eux, tirant au passage une chaise derrière lui, Liang envoya un regard un rien confus aux plumes qu’il venait tout juste de remarquer un peu partout dans la pièce, presque comme si quelqu’un avait décidé d’y éventrer un coussin et de l’agiter dans tous les sens. Et si normalement sa curiosité naturellement l’aurait poussé à demander ce qui avait bien pu se passer, ici, pour une fois, il ne voulait pas savoir.

Posant la chaise devant les deux autres Dandeloups, il s’y laissa tomber, triturant la fermeture éclair de la trousse posée sur ses genoux alors qu’il écoutait avec un sourcil haussé Jean-Loup lui dire qu’il avait apparemment mordu le deuxième année.

-You… bit him, répondit-il avec un soupir las, se retenant de lui envoyer un regard plein de jugement parce que vraiment, il savait que ça n’allait rien améliorer du tout. Of course you did, why am I even surprised. 1

Une pause, alors qu’il commençait à ouvrir la trousse, levant finalemnt les yeux vers son camarade de classe et prenant pour la première fois note non pas du sang qui se trouvait sur son visage, chose qu’il avait remarqué à son arrivée, mais de celui qu’il pouvait maintenant apercevoir à l’arrière de sa tête, se mêlant à ses cheveux blonds. Il avait l’air d’avoir mal; les deux avaient l’air d’avoir mal, ce qui était déjà alarmant en soit considérant qu’au cours des deux mois qu’il avait passé avec eux, ils avaient bien souvent démontré cette tendance à éviter de laisser paraître la chose s’ils pouvait l’éviter. Soudainent, l’entièreté de la situation lui sembla prendre une ampleur qu’il n’était pas sûr être en mesure de contenir.

Il ne savait pas quoi faire, et pourtant, il allait essayer quand même parce qu’il ne voyait pas d’autres options.

-Are you okay? L’inquiétude profonde dans sa voix était facilement perceptible alors qu’il approchait sa main de Jean-Loup, la retirant à la dernière minute avant d’actuellement le toucher. You don’t look okay. Did you try to cave his head in or something? 2 demanda-t-il à Rigel sur un ton qui aurait pu sembler accusateur s'il n'était pas aussi fatigué.

Dans son estomac, un poids qui semblait s’alourdir de plus en plus alors que, pour la première fois depuis son arrivée, il prenait réellement la peine de regarder et cataloguer toutes leurs ecchymoses, plaies et blessures. Dans sa poitrine, une pression dont il n’arrivait pas à identifier la provenance. Tristesse? Peur? Inquiétude pour deux des premiers amis qu’il avait réussi à se faire ici? Liang n’en avait aucune idée.

La seule chose qu’il savait était qu’il voulait que ça s’arrête.

Avec un autre soupir, il commença à fouiller dans la trousse, lentement, méthodiquement, comme il n’avait jamais l’habitude de le faire. Toujours, il était de ceux qui préférait tout balancer sans ménagement sur le sol avant de farfouiller dans le tas au lieu de regarder chaque bouteille et emballage un à un.

Puis soudainement, sa vue commença à s’embrouiller. Oh, non. Il ne voulait pas pleurer, pas comme ça, pas pour ça, ne voulait pas les faire se sentir coupable juste parce qu’il était triste même si, bien franchement, ils le devraient. Ne voulait pas qu’ils sachent que ce qu’ils venaient de faire, que la façon dont ils se comportaient l’un envers l’autre l’affectait plus que le vague agacement qu’il avait normalement tendance à projeter, ou encore ce semblant de colère qu’il avait démontré quelques minutes plus tôt à son arrivée dans la salle de duel.

Baissant la tête afin de voiler son regard derrière les mèches de cheveux en batailles qui recouvraient maintenant son visage, il cligna des yeux afin de dissiper les larmes qu’il pouvait sentir se former. Ça allait. Tout allait bien se passer. Il allait trouver un moyen de les faire réaliser qu’ils devaient, pouvaient être amis, et ils allaient arrêter de se blesser mutuellement avec leurs mots, leur magie, leurs poings et-

Et...

Et honnêtement, il ne savait plus s’il y croyait réellement.

Reniflant, il se racla la gorge avant de se saisir de l’un des paquets de lingettes désinfectantes, se demandant le temps d’un instant de qui est-ce qu’il devrait s’occuper en premier malgré ce que Jean-Loup lui avait dit. Les morsures n’étaient jamais quelque chose qu’il fallait prendre à la légère, mais il en était de même pour les plaies à la tête. Alors que cette pensée traversait son esprit, Liang put sentir ses yeux se remplir à nouveau de larmes, le faisant renifler une seconde fois malgré lui.

-Ah, they really should start cleaning more in here, there is so much dust, it’s awful for my allergies, marmonna-t-il d’une voix à la stabilité douteuse malgré le fait que, autre la destruction apparente que l’on pouvait voir dans la pièce à cause de ses deux amis, la salle était tout aussi propre que le reste du château. Ça, et le fait que si Liang avait bel et bien des allergies, celles-ci n’incluaient aucunement la poussière. Who wants to go first? And there is no avoiding this, you’re both hurt, because apparently, civility isn’t taught at Ilvermorny. 3

Alors qu’il attendait une réponse, la pression qu’il pouvait ressentir dans sa cage thoracique continuait de monter, lui grimpant dans la gorge et le faisant serrer les dents. Il n’allait pas pleurer ici. Peut-être plus tard, dans son lit, quand il n’allait y avoir personne autour pour le voir, mais pas maintenant. Oh que non. Définitivement pas.

Ou peut-être que si, pensa-t-il alors qu’il pouvait tout d'un coup sentir les larmes couler le long de ses joues.

-Oh my god, fit-il en laissant tomber la lingette sur le sol, levant ses mains pour y cacher son visage alors qu'il fondait soudainement en larmes devant les deux autres malgré tous ses efforts pour éviter la chose. Fuck, l-look what you did. Now my makeup is gonna be all r-ruined and everyone is gonna s-see me look ugly as h-hell. 4

Comme s’il en avait vraiment quelque chose à faire de ce à quoi il pouvait bien ressembler en ce moment. Tout ça pour éviter d’avoir à parler de ce qui le dérangeait réellement. Éviter de penser à cette incidieuse isolation qui ne semblait pas vouloir le lâcher depuis que sa mère... depuis qu’elle était partie 7 mois plus tôt, depuis qu’il avait été obligé de tout laisser derrière en arrivant ici, et à quel point il avait été heureux lorsqu’il avait rencontré les deux autres. À comment ses deux amis l’avaient aidé, bien plus qu’ils ne le réalisaient probablement, avec ses cours, avec cette langue qui commençait tout juste à faire du sens, en étant là, tout simplement, lorsque d’autres ne l’avaient pas été, et plus que tout, en lui offrant leur amitié. Et au fait que de plus en plus, il semblait être le seul à être heureux lorsqu’ils étaient ensemble tous les trois.

Qu’allait-il faire si jamais ils finissaient par en avoir marre du fait qu’il n’arrêtait pas de les forcer à passer du temps ensemble et décidaient qu’être ami avec lui n’était pas suffisant pour pallier à l’agacement qu’il ne manquait sans doute pas de leur faire ressentir? Décidaient que ça n’en valait tout simplement pas la peine?

Et maintenant, en plus de tout le reste, il se sentait coupable parce qu’il n’était même pas capable de se calmer suffisamment longtemps pour être actuellement utile et les aider lorsqu’ils en avaient besoin.

-Just- parvint-il éventuellement à leur dire entre deux sanglots, envoyant un vague geste dans leur direction avant de poser ses pieds sur sa chaise, appuyant son front sur ses genoux. Patch ea-each other up. I can’t- I can’t s-see anything right now. Please. 5

Et s’ils ne voulaient pas le faire, et bien, Jean-Loup et Rigel étaient mieux d’être prêt à attendre qu’il ait fini de pleurer comme un idiot parce que de toute façon, c’était entièrement de leur faute.

______
1. Tu… l’as mordu. Bien sûr que tu l’as fait, pourquoi est-ce que je suis surpris?
2. Est-ce que ça va? Ça a pas l’air d’aller. T’as essayé de lui défoncer le crâne, ou quoi?
3. Ah, ils devraient vraiment commencer à nettoyer plus souvent, ici, il y a tellement de poussière, c’est horrible pour mes allergies. Qui veut y passer en premier? Y a pas moyen d’éviter tout ça, vous êtes blessé tous les deux, parce que apparemment on vous apprend pas la civilité à Ilvermorny.
4. Oh mon dieu. Regardez ce que vous avez fait, maintenant mon maquillage va être totalement ruiné et tout le monde va me voir avoir l’air complètement moche.
5. Juste- Occupez vous l’un de l’autre. J’arrive pas à voir quoi que ce soit en ce moment. S'il-vous-plaît.

Octobre, 2020

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FT. JEAN-LOUP

Alors que tu gardais tes yeux au sol, tu ne pouvais pas t'empêcher de penser que la bagarre avait été un peu de ta faute. Après tout, si tu avais eu assez de contrôle tu aurais pu éviter tout ce remue ménage! Mais non! Bien sûr que tu devais y aller dur, tu n'avais pas pu exercé une petite once de recul et de calme, tu avais laissé tes sentiments prendre le dessus, te dicter la voie.
- Rah, fait pas chier avec tes excuses Rigel, c’est quand même pas ta faute à toi
Lui adressant rapidement un regard, tu haussas les épaules, défais. Jean-Loup avait bel et bien l'air de dire que c'était de sa faute à lui, mais il ne fallait pas se mentir ici : La faute en revenait à vous deux, et à personne d'autre. Tu pourrais continuer de te cacher derrière l'excuse que c'était Jean-Loup qui avait tout commencé, c'était lui qui t'haïssait pour une faute invisible à tes yeux. Avais-tu peut-être manqué d'observation lors de tes nombreux moments en sa présence? Possible, mais pas une fois avais-tu réellement cherché à comprendre la situation. Après tout, se questionner soit, c'est une chose, mais questionner les autres, c'est différent.

Reportant tes yeux vers Liang lorsque tu entendus du bruit, tu le suivis lentement, mais rabaissant ton regard lorsque ce dernier revint vers vous, trousse de premier soin à la main. Il était assez judicieux de s'occuper des blessures physiques maintenant, et des plaies mentales plus tard. Tu penses que Jean-Loup aimerait souffler un moment, ainsi qu'un peu de temps pour remettre aux clairs tous ces derniers évènements. Merlin seul savait comment toi tu en avais besoin maintenant. Une bonne pause, peut-être même accompagnée d'un bon bain et une sieste qui durerait une semaine.
- …fucking hell, I bit him, ok? I don’t think he’s bleeding, but the mouth is full of bacteria so dealing with that should be the… the most… hrmph
Affichant une mine un peu penaude, tu amenas une main à ta nuque par réflexe, frottant la trace rouge. Jean-Loup ne semblait pas avoir percé la chaire, mais non, mieux ne valait de ne pas prendre de chance du tout.
- You don’t look okay. Did you try to cave his head in or something?
Tu grimaces, détournant le regard, coupable. Maintenant que tu pouvais réellement l'observer, sa blessure n'avait pas l'air agréable, et une vague de culpabilité remonta alors subitement, te faisant grincer des dents.

Retournant la tête vers Liang lorsque ce dernier fit un commentaire sur la poussière, tu pus apercevoir ses yeux quelque peu miroitant.
- Fuck, l-look what you did. Now my makeup is gonna be all r-ruined and everyone is gonna s-see me look ugly as h-hell.
Non! Nonononononon! Merde merde! Non, pourquoi Liang pleurait-il? Enfin, question conne, tu savais pertinemment pourquoi il pleurait. Le regardant s'effondrer littéralement, après avoir dû se tenir ensemble pendant toute la conversation, tu paniquais. Les sanglots de Liang furent la dernière coche et tu ne sus complètement plus quoi faire. Adressant alors un regard vers Jean-Loup, recherchant peut-être une sorte de camaraderie dans votre erreur, tu soufflas un coup.
- Ok. Listen. You don't have to like me, I don't have to like you. But at least truce for the moment?¹
Et comme emphase sur l'action, tu attrapas ensuite la trousse et fit signe à Jean-Loup de se retourner, en signe de paix. Sa blessure n'avait pas l'air si dangereuse, après tout, les vaisseaux sur la tête ont tendances à saigner davantage que tout autre et donc de cacher sa véritable gravité. Tu n'étais pas connaisseur, mais tu avais eu suffisamment de blessure à la tête pour être capable de dire ce qui pourrait dépasser tes compétences. En espérant que le choc n'est pas été trop solide.

══════*.·:·.☽✧ ✦ ✧☾.·:·.*══════

¹Ok. Écoute. T'as pas à m'aimer, j'ai pas à t'aimer. Mais une trêve au moins pour le moment?

by emme

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@Rigel Hōkūlani @Liang-Xue Yuan

En premier lieu, Jean-Loup ne trouva pas la force d’expliquer à Liang que dans les faits, Rigel n’avait pas tenté de lui dévisser la tête, que c’était simplement un accident; il l’avait repoussé, n’avait probablement pas retenu sa force, et lui s’était empêtré dans les fleurs de tapis et cogné contre le banc. Il leva donc simplement la main, paume vers Liang, avant de faire un petit mouvement qui avait pour but de lui indiquer qu’il n’était là rien, et aussi un peu de ne pas s’en faire -il avait vu pire, et il verrait pire, vraisemblablement. Et si ce fait en soit n’avait rien de rassurant, au minimum n’était-il pas inquiet de sa condition, même si ça lui faisait un mal de chien. Avec un peu de chance, il n’aurait même pas besoin de points de suture, ou plutôt l’équivalent magique des points de suture, qu’on devrait dire. Grognon, hypersensible, voilà que son cœur chavirait parce que Liang se mettait à brailler.

Bro, there’s not a single damn day you look bad; mais son coffre était faible, et cela sorti plus comme un murmure qu’autre chose. Il n’en fallut pas plus pour que sa gorge ne se serre et que les larmes lui montent aux yeux. S’il pleurait rarement à cause de la douleur, le fait d’avoir déçu son ami, de lui causer toute cette peine, ça, il n’y était pas immunisé! Penché comme il était, on ne voyait pas tout de suite les larmes qui s’accumulaient dans ses yeux, ni celle, solitaire, qui s’était mise à couler le long de sa joue pâle. C’est lorsqu’il leva son délicat visage vers Rigel qui lui adressait la parole qu’il la sentie, et le regard qu’il lui rendit oscillait entre une douleur profonde, et une gêne qu’on ne lui connaissait guerre. C’est qu’il était parfois trop facile de deviner à quoi il pensait, et puisque c’était la fatigue qui l’animait, il ne doutait pas une seconde que tous ses tourments étaient étalés sur son visage.

En guise de réponse, voilà qu’il hochait simplement, distraitement de la tête avant de se tourner pour laisser à Rigel tout le loisir de s’occuper de sa plaie. Et ainsi retourné, voilà qu’il en profitait pour passer le dos de sa main sur son visage pour en enlever discrètement la larme éconduite, ne se rendant pas compte de ce fait qu’il se barbouillait la joue du même jet. Il tiqua légèrement lorsque le Piaf passa le tampon absorbent dans la plaie, mais ne pipa mot, homme viril¹ qu’il était. Ce n’était somme toute pas trop mal : certes, il avait une grosse bosse violacée derrière la tête, mais la section qui s’était fendue était minime. Elle donnait l’impression d’être pire qu’elle ne l’était puisque la tête pouvait en général beaucoup saigner, mais une fois le sang épongé on eut le loisir de constater qu’elle était déjà en train de coaguler. Il ne fallait pas s’arrêter là, toutefois, et s’est de l’antiseptique qu’on apposa ensuite sur la plaie. Il tiqua pour la deuxième fois, mais c’était surtout la pression sur l’ecchymose qui l’embêtait, et pas l’antiseptique en soit.

Une fois cela fait, voilà qu’il se tournait à nouveau vers Rigel pour s’occuper de lui à son tour. Il hésita dans son mouvement; c’est que leurs regards s’étaient à nouveau croisés, et Jean-Loup était comme hypnotisé. Rigel, qui avait tout pour lui. Les amis, la scolarité, l’apparence, la facilité. Animagus depuis déjà plusieurs années. Des amis à ne savoir qu’en faire. Pourtant quand il croisa son regard il n’y trouva pas la pitié qu’il pensait y deviner d’habitude. Juste un regard doré, blessé, honteux. Le même que le sien (couleur en sus), à vrai dire, et ça lui fit comme une flèche en plein dans son cœur. Il aurait voulu regarder ailleurs, baisser les yeux, mais il ne pouvait pas. C’était là le gros de sa bêtise; au fond, Rigel, il s’aimait à le détester parce que l’inverse était trop facile. Jean-Loup aurait trop voulu être comme lui, mais il ne l’était pas. Des années durant, il aurait été si facile de simplement l’approcher -mais il avait eu trop peur, comme toujours, de se faire rejeter. Seul Liang, cette boule d’amour, avait réussi à percer ses défenses et aller au-delà de ses mauvais plis. Et si Liang approuvait Rigel comme ami… pourquoi résistait-il autant à faire de même? Liang n’en serait que des plus heureux, non? Mais si -et nous touchons-là le nerf du sujet-, s’il l’acceptait dans leur cercle d’amis et que Liang se rendait compte que Rigel serait bien mieux comme BBFF?

Et donc, le regard qu’il lui rendait, c’était un qui le suppliait de ne pas lui prendre son meilleur ami. Parce qu’il le pourrait -mais que Rigel pouvait s’en faire partout, des amis, et que lui n’en avait qu’un. Il brisa enfin ce contact visuel trop intense pour plonger sa main dans la trousse de premier soin, en sortant un nouvel antiseptique. De sa main gauche, il tira délicatement sur le t-shirt du Piaf, d’une délicatesse qu’on ne lui aurait pas cru possible; puis de sa main droite il passa minutieusement le tampon sur la marque et ses environs. Comme il l’avait espéré, il n’y avait pas de sang, mais les lésions elles n’étaient pas à prendre à la légère. Il l’avait vraisemblablement mordu avec la force du désespoir! Une fois cela fait, il fouilla à nouveau dans la trousse, sortant un petit rouleau de gaze stérile et du tape chirurgical.

Better safe than sorry lui marmona-t-il, it’s probably going to be a little sensitive for a while, so this way it won’t, you know, get irritated²

Avait-il vraiment besoin de s’expliquer? Pourtant, il fallait bien meubler ce silence inconfortable. Rassurer Liang le plus possible, aussi. Ses lèvres se mouvèrent un peu, comme s’il essayait de dire quelque chose mais que le son ne se rendait pas aux oreilles des deux autres; la vérité c’était qu’il hésitait. Mais il devait le faire, au moins pour Liang, et il n’aura pas d’autres occasions comme celle-ci. I… you know. I do hate your guts. But I guess I also don’t… dislike you. You’re just so, Fuck, you’re just so great, and I hate it. It makes me feel small and insignificant, okay? Not that there’s anything you can do about it.³ Ses paroles s’entremêlaient, se bousculaient, et ses joues reprenaient momentanément de leur couleur pour se rosir sur le coup de la gêne. Ça sortait n’importe comment, c’était maladroit, et s’il disait ces paroles-là tout bas, il ne doutait pas une seconde que l’autre puisse l’entendre; probablement que Liang aussi pouvait l’entendre, et avec un peu de chance ça l’aiderait à se calmer un peu. Ce qu’il ne ferait pas pour lui! Il évita soigneusement le regard doré de son ennemi de toujours, ayant trop peur de ce qu’il y verrait. De la satisfaction? De la pitié? De la suffisance?

On ne pouvait que constater une chose : malgré toutes ces années à suivre sa vie de loin, Jean-Loup ne pouvait pas se targuer de le connaitre. Ce qu’il connaissait de lui, c’était le pire que l’on pouvait s’imaginer à son sujet, mais aussi le meilleur. La vérité devait se trouver quelque part entre les deux, et pourtant ce que Jean-Loup cherchait de lui n’avait jamais été la vérité, juste la projection de ses propres erreurs.

¹On y croit
²Mieux vaut être prudent. Ça va probablement être un peu sensible pour un moment, alors c’est mieux, enfin tu sais, pour éviter que ça devienne irrité.
³Je… tu sais. Je te hais. Mais je suppose que je… te déteste pas. T’es juste tellement, bordel, t’es tellement génial, et je déteste ça. Ça me fait sentir petit et insignifiant, d’accord? Pas que tu puisses y faire quoi que ce soit.

selkie

Hence
forth
friends

FT. JEAN-LOUP

Une seule petite larme, c'est tout ce qui avait suffit pour te sortir de ton état. Pour te rendre compte que, en fait, Jean-Loup, il ne posait pas ses actes seulement pour te faire souffrir, que lui aussi, il devait bien y avoir une raison à ses actes. Une toute petite gouttelette d'eau salée, mais cette dernière réussi à te faire ouvrir les yeux sur ta situation. Avais-tu été égoïste dans tes pensées, pensant que Jean-Loup ne t'aimait juste pas, qu'il avait une dent contre toi, et ça s'arrêtait là? Tu n'avais jamais pensé à son propre côté de l'histoire plus qu'un vague questionnement ici et là, tu aurais peut-être dû faire plus. Mais après, c'est toujours plus simple de ne regarder que la façade de quelque chose, que l'envers de la pièce.

Essayant de détourner le regard, tu ne pus le faire que lorsque Jean-Loup baissa la tête, figé comme tu l'étais. Reprenant tes esprits, tu te retournas vers la trousse. Oui! Concentres-toi sur les problèmes présents! Allez un peu de jugeote!
Inspectant doucement la tête de Jean-Loup, tu laissas une grimace apparaitre sur ton visage face à l'ecchymose qui s'y était formée. Murmurant un désolé penaud, tu approchas le tissu absorbant. Tu devais admettre que sur le coup, tu n'avais pas trop pensé aux répercussions qu'allaient avoir tes actes, que tu ne pensais qu'à Jean-Loup sur toi, qui te frappait et te mordais. Maintenant lorsque tu voyais les répercussions de tes actes, tu ne pouvais t'empêcher d'être un minimum fier, mais incroyablement coupable. Et c'est cette once de fierté qui te répugnait plus que tout.

Ayant absorbé le sang du mieux que tu le pouvais, tu pouvais désormais apercevoir la fameuse plaie. Comme ton diagnostique précédent l'avait montré, la blessure n'était pas grave, mais pas superficielle non plus. La peau avait fendue sous la pression, et c'est de là que c'était écoulé le sang. Néanmoins, la plaie avait déjà commencée à se coaguler, et tu en doutais guère de la bonne guérison de cette dernière. Mais voulant bien faire les choses, un peu comme une façon de t'excuser non verbalement, tu décidas d'apposer un peu d'antiseptique juste pour être 100% sûr.
Alors que tu replaçais les couettes blondes de ton collègue, tu soufflas un coup. Tu te retournas pour reposer les articles dans la trousse rouge, quand tu croisas de nouveau le regard hétérochromique de Jean-Loup. N'osant baisser les yeux alors que ce dernier semblait chercher quelque chose dans le tient. Captant le subtil changement d'émotion, tu aperçus un peu de supplication dans les yeux de Jean-Loup. Pourquoi, tu ne t'en doutais aucunement, mais ce fut assez pour adoucir ton regard. Comment pouvais-tu réellement rester fâcher contre quelqu'un qui avait clairement peur de quelque chose, et qui te suppliais pour quelque chose. À ce niveau-ci, ce serait de frapper une personne déjà à terre, et ça ne se faisait tout simplement pas.

Puis, Jean-Loup te tira pas le col du gilet, pas avec l'ardeur qu'il l'avait fait auparavant, mais avec une douceur qui y faisait grandement contraste. Suivant son initiative, tu te penchas et tourna un peu la tête, afin de lui laisser accès à ta nuque. Au moins, le Québécois ne t'avait pas mordu au sang, mais il avait vraisemblablement mordu de toutes ces forces, et la forme de sa denture sur ta peau en était la parfaite preuve.
- Better safe than sorry. It’s probably going to be a little sensitive for a while, so this way it won’t, you know, get irritated
Ne pouvant pas trop lui envoyer de regard, tu te contentas d'un hum affirmatif envers sa personne. Fixant les étagères saccagées devant toi, tu réfléchissais à mille à l'heure. Tu ne te retournas que lorsque tu ne sentis plus les mains de Jean-Loup sur ton cou.
- I… you know. I do hate your guts. But I guess I also don’t… dislike you. You’re just so, Fuck, you’re just so great, and I hate it. It makes me feel small and insignificant, okay? Not that there’s anything you can do about it.
Tu avais pu clairement voir de la jalousie dans le regard de l'autre Loupiot, mais la raison de cette dernière t'était inconnu : qu'avais-tu d'enviant? Une malédiction qui te coupait ton espérance de vie à la moitié, l'autre partie prisonnier à jamais d'un esprit et d'un corps qui n'était pas le tient autant que tu t'en étais approprié. Une mère décédée, une famille qui ne voulait pas de ta naissance, une confiance en soit qui s'ébranlait aussi facilement qu'une nouveau-né faon qui apprend à marcher? Donnais-tu réellement une image de toi qui était digne d'être enviée? Te mentais-tu à un tel point que tu camouflais si bien la vérité que même des personnes extérieures y croyaient? Mais maintenant il te le confirmait, et que devais-tu y répondre?

Fixant tes mains, tu jouas inconsciemment avec une gale formée précédemment. Que répondre, que répondre...
Une petite douleur vive se fit alors sentir, te sortant de tes pensées. Tu fronças les sourcils face au sang qui s'écoulait de la blessure à nouveau ouverte, mais reportas ton attention vers Jean-Loup.
- I'm not special tho. I mean, I can hardly control my emotions sometimes, my "ability" gets the better of me at least once a week and I shit my pants half the times I need to speak to teachers.¹
Tu avais ponctué le mot habilité à l'aide de guillemet gestuel, montrant ton sarcasme face au mot. Dans certaine circonstance, tu ne pouvait te penser sans ta malédicton, mais dans d'autre, tu ne pouvais qu'imaginer un monde libre de contraintes, libre de restrictions. Ahhh, que la vie serait belle.
Tu laissas sortir un rire rauque, puis continuas :
- I don't envy me to be honest. I think you got so many things I don't have, tu te retournas pour le fixer dans les yeux, histoire de mettre de l'emphase sur tes paroles, and I can't say sometimes I'm not jealous too.²
Tu parlais à la fois des sorciers classiques, mais également ceux qui avaient la force de s'affirmer et de rester eux-mêmes, malgré les différents.

══════*.·:·.☽✧ ✦ ✧☾.·:·.*══════

¹Je ne suis pas spécial pourtant. Je veux dire. Je peux difficilement contrôler mes émotions par moment, mon "habilité" prend le dessus sur moi au moins une fois par semaine et je chie dans mon pantalon la moitié du temps quand je dois parler à un professeur.
²Je ne m'envie pas pour être honnête. Je pense que tu as tellement de chose que je n'ai pas, et je ne peux pas dire que je ne t'envie pas des fois aussi.

by emme

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@Rigel Hōkūlani @Liang-Xue Yuan

Le regard de Jean-Loup suivit celui de Rigel, et il avisa quelques petites plaies sur ses mains et avant-bras, sûrement déposée là par le blond alors qu’il se débattait. Étirant la main pour prendre et ouvrir un nouveau tampon aseptisant, voilà qu’il prenait la main du Piaf dans la sienne pour s’occuper des petites coupures et des égratignures, dodelinant sans s’en rendre compte de la tête. Ses propres avant-bras étaient couverts du même type de blessure, si ce n’était que des serres les avaient causés plutôt que des ongles.

Didn’t say you were. Special, I mean. Er, I mean, not that I’m saying you’re not- ah, fuck, don’t mind that. Also it’s not a competition, but I hope you’re fucking aware I’m not exactly the poster child for knowing how to deal with my emotions in a productive way? Jean-Loup posa l’aseptisant souillé sur le bout de banc à côté de lui; sa voix était égale et douce, plus parce que parler vivement lui faisait mal à la tête que par réel soucis d’être délicat avec son camarade Dandeloup. But it’s like, I don’t know, when I started wizarding school I thought everything would be different, but nothing was, not really. All I wanted to make so friends, but that was way too freaking hard, for me anyway. You never seemed to have a problem with that, so… Il esquisse un movement vague de son bras, soupirant. Well, as I said. Jealousy, as simple as that.¹

Relevant la tête, le Loupiot glissa un bref regard vers Liang, qui était toujours en train d’arranger la situation avec ses verres de contact. Soupirant à nouveau, il se remit furtivement à regarder Rigel, et fût surpris de croiser à nouveau son regard, se dernier se faisant de plus en plus… doux? Voilà que son teint blanc-vert se colorait de rose au niveau de ses joues, lui qui n’avait pas l’habitude de ce genre d’œillade, surtout pas de la part de l’autre! Il baissa les yeux aussi vite, gêné autant de sa surprise que de toute cette situation qui aurait certainmenet pû être évitée il y a très longtemps s’il avait juste prit le peine de lui parler au lieu de tout internaliser. Esquissant cette fois un mouvement vers Liang, il reprit plus bas; I’m pretty sure he’s the first real friend I’ve had all my life avoua-t-il, un brin de sourire se dessinant sur ses lèvres And I’d do anything for him. Even talk it out with you, I suppose² un petit rire le secoua l’espace d’une seconde, avant que la douleur se ne mette à le faire grimacer.

Jean-Loup n’avait pas relevé les guillemets visuels de Rigel, n’ayant de toute manière pas compris, dans l’essence, de quoi ils en retournaient. C’était qu’il ne savait pas que l’autre était un malédictus, qu’il le croyait simplement animagus bien avant l’âge; du reste de ses habilités, Jean-Loup ne les connaissait pas, mais il ne pouvait qu’imaginer qu’il parlait de ses capacités en classe, que le blond s’imaginait être bien meilleure que les siennes, puisque de lui et de l’autre il était bien le seul qui ait eu à redoubler une année. Au fond il ne le regrettait pas; ça lui avait permis de rencontrer Liang, et de l’avoir dans la plupart de ses classes étaient un baume sur son petit cœur solitaire. Sans brusquesse aucune, mais également sans pudeur, voilà qu’il attrapait les pans du chandail de Rigel pour les soulever un peu; c’était qu’il avait avisé que le blanc se tenait le bide depuis tout à l’heure, et Jean-Loup n’avait pas oublié qu’il l’y avait percuté. Grimaçant en voyant l’ecchymose qui s’était formée, ses yeux se voilèrent d’une certaine honte à peine cachée. C’était qu’aussi habile ou malhabile qu’il pouvait l’être quand il en venait aux mains, une fois calmé, il ne ressentait pas de fierté à avoir blessé un autre. On aurait crû que ce simple fait aurait été suffisant pour qu’il cesse ses éclats de violence, mais il semblait qu’autre chose venait jouer en sa défaveur lorsque ça arrivait.

Jean-Loup pouffa à nouveau de rire lorsque Rigel osa dire qu’il était jaloux de lui, et qu’il avait tant de choses que lui n’avait pas; il ne le croyait pas une seconde, et il crû d’abord qu’il se moquait de lui. Rabaissant le chandail, il fût surpris de réaliser que soit le Piaf disait la vérité, soit il était très bon pour faire comme si. Et de toute ses années passées à l’épier de loin, à le jalouser, le blond ne lui avait certes pas connu une propension au mensonge. Préférant ne pas s’y attarder, voilà qu’il changeait complètement de sujet. I don’t think there’s anything I can do for… that dit-il en pointant son ventre, If it hurts a lot I’m sure someone at the infirmary could help you with that. Are you hurt anywhere else?³

Un haut-le-coeur plus fort que les autres le fit se plier en deux, sa respiration se faisant plus saccadée alors qu’un chouinement de désespoir s’échappait dans un sifflement d’entre ses lèvres. S’était penché ainsi bien bas, son front se posa tout naturellement sur le genou de Rigel, dont les jambes devaient bien chacune faire un kilomètre de long. Quand il se releva c’était une grande fatigue qui se lisait dans ses yeux, mais pourtant il se leva maladroitement, tanguant légèrement alors que ses jambes semblaient vouloir peiner à le transporter. Il ferma la trousse de premier soin, la remettant sur une étagère avant de se poser devant Liang.

Are your eyes okay, bro? fit il en essayant de sonder son regard, une main sur son épaule plus pour se tenir droit que pour le réconforter. We really need to clean this shit up before the teacher comes back dit-il, pas à l’intention d’un plus que de l’autre. And considering what state we’re in, I have a feeling it’s going to take a while… perhaps it’d be better if you went back to the dorms, Liang-Xue? I’m not sure it’d be a good idea if the teacher found you here… not with this mess.⁴

Ayant dit cela, il se tourna à nouveau vers, et bien, le reste de la salle. Comment allaient-ils réussir cet exploit? Il savait qu’il existait des sorts pour faire le ménage, mais malheureusement lui ne le connaissait pas. Avec un peu de chances, peut-être que Rigel le connaitrait? Allez savoir pourquoi, il en doutait : il n’avait après tout pas ce genre de chance. Il s’approcha d’une des étagères et, voulant attraper un des livres au sol, tangua et se retrouva le fessier contre les froides pierres du sol. Il fit signe à Rigel de s’approcher. How about we do this? I pick up the books from here, and you put them on the shelves? I doubt you’d be any better at bending than I am, not right now anyway⁵

¹J’ai pas dit que tu l’étais. Spécial, je veux dire. Eum, je veux dire, pas que je dis pas que tu l’es -bordel, fait pas attention à ça. D’ailleurs, c’est pas une compétition, mais j’espère que tu te rends compte que je suis pas exactement un modèle quant à la capacité à gérer ses émotions de manière pertinente? Mais c’est genre, je sias pas, quand j’ai commencé l’école de sorcellerie je pensais que tout serait différent, mais rien l’a été, pas vraiment. Tout ce que je voulais c’était de me faire des amis, mais c’était vraiment trop difficile, pour moi en tout cas. Tu n’as jamais eu l’air d’avoir un problème avec ça, donc… Ben, comme j’ai dit, je suis jaloux, c’est aussi simple que ça.
² Je suis pas mal certain qu’il est le premier vrai ami que je me suis fait de toute ma vie. Et je ferais tout pour lui. Même jaser avec toi, je suppose.
³ Je crois pas que je peux faire grand-chose pour… ça. Si ça fait trop mal, je suis certain que quelqu’un à l’infirmerie pourrait t’aider avec ça. As-tu mal quelque part d’autre?
⁴ Est-ce que tes yeux sont ok, bro? On doit vraiment ramasser toute cette merde avant que le prof revienne. Et considérant l’état où on est, ça risque de prendre un moment… peut-être que ce serait mieux si tu retournais aux dortoirs, Liang-Xue? Je ne crois pas que ce soit une bonne idée que le prof te retrouve ici… pas avec tout ce bordel.
⁵ On pourrait faire ça comme ça? Je ramasse les livres d’ici, et toi tu les poses dans l’étagère? Je doute que tu sois meilleur que moi pour te pencher, pas en ce moment en tout cas.

selkie

Henceforth
friends

feat. Jean-Loup R. & Rigel H.

Alors que ses deux amis se rafistolaient lentement à coup de bandages et lingettes désinfectantes, la moitié de son attention était focussée à essayer d’écouter ce qu’ils étaient en train de se dire - et surtout, ce qu’ils étaient en train de faire au cas où ils décidaient de commencer à rouler sur le sol tout en se tapant sur la gueule, encore. L’autre moitié, elle était occupée par ses vaines tentatives d’enlever ses lentilles de contact alors qu’il était toujours train de pleurer ce qui semblait être toutes les larmes de son corps.

Et il en avait beaucoup.

Ce qui était franchement inconvénient en cet instant, considérant le fait qu’il avait fait l’erreur de débutant de s’essuyer les yeux malgré ses lentilles qui étaient toujours bien en place et god, que ça avait été une idée particulièrement stupide. Aussi stupide que de se pointer ici sans le moindre avertissement, vraiment. Mais au moins, pour ce dernier point, même si ça n’avait rien apporté de bien positif à son état émotionnel, ça avait eu le mérite de calmer les deux autres suffisamment longtemps pour qu’ils se décident à communiquer avec leurs mots au lieu de leurs poings.

Et à la fin, tout le reste n'était qu’un faible prix à payer si ses deux amis pouvaient se comporter de manière civilisée pour ce qui, alors que les secondes s’écoulaient doucement les unes après les autres, une période bien franchement surprenante.

Pas qu’il arriva à entendre tout ce que les deux autres étaient en train de se dire, que ce soit leurs paroles ou les détails moins évidents mais tout aussi importants qui se cachaient bien souvent dans leur ton, dans leur voix. Il était honnêtement trop occupé à essayer de calmer sa respiration et d’enfin arrêter de pleurer pour ça, mais des fragments qu’il arriva à glaner ici et là, la conversation semblait relativement calme.

Ils s’étaient même expliqué, avaient parlé de pourquoi ils avaient apparemment décidé que de se taper dessus en un jeu improvisé de whack-a-mole leur avait semblé être une bonne idée.

Liang ne put d'ailleurs pas retenir la pointe d’admiration qui s’éveilla au fond de sa poitrine devant la chose; il n’avait jamais été bon à ça. Dire aux autres ce qui le dérangeait réellement à propos de… pratiquement tout, vraiment, alors les entendre le faire malgré le fait qu’ils ne s’aimaient même pas?

Ça lui mettait du baume au cœur, et ça, il en avait bien besoin en ce moment.

Il ne voulait tout de même pas espérer. Ne voulait pas se dire que ça y est, c’était le moment où ils allaient réaliser que vraiment, ils feraient de bien meilleurs amis qu’ennemies parce qu’il savait que l’espoir, ça faisait mal quand ce n’était pas placé au bon endroit. Mais tout de même, il se sentait mieux, un peu, en sachant qu’ils ne se détestaient pas tellement qu’ils étaient incapable de parler sans que tout tourne de travers. Quoi que, plus il écoutait, et plus la chose semblait être liée à la jalousie qu’à la haine.

Les deux autres étaient toutefois mieux de ne pas s’attendre à ce qu’il se mette à pleurer chaque fois qu’ils s'embrouilalent histoire de les obliger à s’excuser. Parce que s’il le pouvait - il était même particulièrement talentueux en la chose et n’avait pas de problème avec l’idée de pleurer quand il n’était pas actuellement triste à propose de quoi que ce soit -, en ce moment, ses yeux le brûlaient et il ne voulait pas une prise deux de sitôt.

Au final, Liang se résigna à murmurer un Accio à moitié convaincu pour retirer ses verres de contact alors que quelques larmes tenaces continuaient de couler sur ses joues. Le tout, malgré ce qu’avait bien pu dire Jean-Loup plus tôt, devait probablement lui donner un air pas particulièrement flatteur de tomate trempée. Charmant. Ça ne servait à rien de se mentir à lui-même; il avait beau ne pas en avoir grand chose à faire de ce à quoi il pouvait bien ressembler - pas après tout ce qui venait de se passer -, mais il n’en restait pas moins qu’il avait probablement l’air particulièrement moche en ce moment.

Liang laissa échapper un soupir, rangeant sa baguette magique dans sa poche en reniflant. Sa main n’était définitivement pas le meilleur endroit pour garder ses lentilles, mais ce n’était pas comme s’il avait vraiment un autre choix. Il ne restait plus qu’à espérer qu’un Reparo allait être suffisant pour s’occuper des dommages.

Ce fut à cet instant que Liang sentit une main soudaine se poser sur son épaule, le faisant sursauter malgré lui. Levant la tête, il plissa les yeux, finissant par identifier la masse informe en face de lui comme étant Jean-Loup; la silhouette n’était pas assez grande pour être Rigel et la voix en elle-même était tout ce dont il avait réellement besoin pour deviner de qui il pouvait bien s’agir.

-Don’t, ah, don’t worry about it, répondit-il lorsque son ami lui demanda comment allaient ses yeux, essuyant son visage avec la manche de son hoodie tout en balayant les inquiétudes de l’autre d’un revers de la main. I’m not the one who got beat up, so better think about yourselves first, yeah?

Et maintenant, semblait-il que son camarade de classe voulait qu’il s’en aille. Pas méchamment, non; après tout, c’était vrai que ça ne présageait rien de bon pour lui si un enseignant le trouvait dans la pièce avec tout le bordel qui se trouvait autour, mais…

Mais même s’il comprenait la logique de la chose, Liang n’avait pas envie d’être seul.

Honnêtement, ce qu’il voulait, c’était un câlin; ou peut-être deux, puisqu’après tout, Rigel et Jean-Loup étaient là. Et pourtant, Liang ne pouvait s’empêcher de penser que ce n’était sans doute pas le bon moment pour ça. Ils étaient occupés, et si normalement la chose ne l’aurait pas arrêté - ils pouvaient bien attendre quelques minutes avant de commencer à ranger -, ils étaient aussi blessé et il ne voulait pas empirer la chose juste parce qu’il voulait un peu de confort malgré le fait que, vraiment, il était celui qui aurait dû en avoir le moins besoin. Après tout, il allait bien.

Il était okay. Il avait même fini de pleurer. Presque. Plus ou moins.

De toute façon, même s’il ne voulait pas l’avouer, la crise de larmes qu’il s’était tapé l’avait épuisé plus qu’il ne l’était déjà, et s’il n’avait pas envie d’être seul, retourner aux espaces communs de sa maison n’était sans doute pas une mauvaise idée. Il y avait même une chance qu’Odette y soit, et il était convaincu qu’elle ne s’opposerait pas à une cuddle session impromptu.

Et peut-être que elle, elle allait vouloir l’écouter parler du livre qu’il était en train de lire, même si la communication verbale entre eux deux était toujours relativement... hasardeuse.

-I guess I should go back, murmura-t-il éventuellement avec un soupir. Make sure to stop by the infirmary after you’re done? Both of you. Because if you don’t, well… Well you don’t want to know what I’ll do to you if you don’t, continua Liang tout en essayant de dissimuler le fait que vraiment, il ne pouvait pas y faire grand chose s’ils décidaient de l’ignorer.

Sauf peut-être les écraser avec toute la force de son désappointement, et ça, il en avait à la pelle.

De toute façon, même s’il aurait voulu les aider à ranger le désastre total qu’était la salle de duel - et il ne voulait pas, parce que non seulement ce n’était pas de sa faute et qu’ils méritaient bien franchement de s’en occuper d’eux-même après ce qu’ils avaient fait -, Liang ne savait même pas comment organiser ses propres affaires la majorité du temps. Ça, et qu’avec ses yeux aussi irrités en plus du fait que sans ses lentilles ou ses lunettes il arrivait à peine à voir plus loin que le bout de son nez lors des bons jours, il n’allait pas être d’une grande aide.

Finissant par se lever, il parvint éventuellement à localiser la porte avec quelques efforts et une bonne dose essai-erreur. Après avoir ouvert celle-ci, Liang se retourna avant d’envoyer un signe d’au revoir en direction de là où il pensait que ses amis se trouvaient. Il ne savait pas s’ils l’avaient vu, mals il espérait que c’était le cas.

-I’ll… Hum. I’ll see you guys later...? demanda-t-il, une pointe d’hésitation audible dans sa voix. Il espérait qu’ils allaient vouloir le voir, même si séparément, après tout ça. Espérait qu’ils allaient toujours croire que ça valait la peine de passer du temps avec lui. If you don’t find me in the common room or in my bed when you come back, please send an expedition after me in case I got lost somewhere in the castle because I can’t see shit, ajouta Liang avec l’ombre d’un sourire qu’il tenta de rendre le plus convainquant possible. I can feel it already in my future; death by treacherously placed dark staircases. Aweful, really.

Et maintenant, il ne restait plus qu’à essayer de déterminer comment il allait pouvoir retourner à la salle commune des Dandeloups alors qu’il ne voyait pratiquement rien. Génial.

Octobre, 2020

code couleur: #009999

artemis

*Tableau inventaire*	1
Nom de la potion	Nom de la potion
Nom de la potion	Nom de la potion
Nom de la potion	Nom de la potion
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Nom de la potion	Nom de la potion
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Nom de la potion	Nom de la potion
Nom de la potion	Nom de la potion

*Tableau des sortilèges (ordre alphabétique SVP)*
1	Accio
2	Alohomora
3	Expelliarmus
4	Expulso
5	Impervius
6	Lumos
7	Nox
8	Orchideus
9	Protego
10	Recurvite
11	Reparo
12	Riddikulus
13	Tergeo
14	Wingardium Leviosa
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*Tableau des potions (ordre alphabétique SVP)*
1	P. d'aiguise-méninges
2	P. d’amnésie
3	Philtre de confusion
4	P. d'Enflure
5	Vapeur de fatigue
6	Remède contre les furoncles
7	Herbicide
8	Philtre de Paix
9	P. de ratatinage
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*Tableau inventaire*	1
Nom de la potion	Nom de la potion
Nom de la potion	Nom de la potion
Nom de la potion	Nom de la potion
Nom de la potion	Nom de la potion
Nom de la potion	Nom de la potion
Nom de la potion	Nom de la potion
Nom de la potion	Nom de la potion
Nom de la potion	Nom de la potion
Nom de la potion	Nom de la potion
Nom de la potion	Nom de la potion

*Tableau des sortilèges (ordre alphabétique SVP)*
1	Accio
2	Alohomora
3	Expelliarmus
4	Expulso
5	Impervius
6	Lumos
7	Nox
8	Orchideus
9	Protego
10	Recurvite
11	Reparo
12	Riddikulus
13	Tergeo
14	Wingardium Leviosa
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*Tableau des sortilèges (ordre alphabétique SVP)*
1	Accio
2	Allohomora
3	Expelliarmus
4	Expulso
5	Lumos
6	Nox
7	Recurvite
8	Reparum
9	Riddikulus
10	Wingardium Leviosa
11	Charme de Remplissage
12	Incendio
13	Tergeo
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60

*Tableau des potions (ordre alphabétique SVP)*
1	Potion d'aiguise-méninges
2	Potion d’amnésie
3	Philtre de confusion
4	Potion d'Enflure
5	Vapeur de fatigue
6	Remède contre les furoncles
7	Herbicide
8	Potion de ratatinage
9	Potion de Babillage
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