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"Qu'est-ce qu'un beau professeur comme vous fait dans une brasserie? ~"

Il fait un temps parfait, pourquoi ne pas en profiter ! C'est la première chose que je me suis dis en me réveillant ce matin. Habitué au climat très humide de Londres, Glaiv' ressemblait au Tropique à comparé ! Quelques nuages zébraient le ciel, accordant quelques recoins de fraicheur. Je ne m'habituerais jamais à cette chaleur étouffante l'été... Heureusement que ma petite maison reste fraiche l'été, sinon je vais finir par cuir comme un jambon ! Hm, en parlant de ça... J'en ai envie maintenant ! Mais le repas de midi venait de passer, hors de question de manger entre les repas, je n'ai pas besoin de commencer à grossir, mes tenues ne m'iraient plus après ! Bon, histoire de jeter la confusion dans l'esprit des habitants de Glaiv', aujourd'hui j'opte pour une tenue un peu plus classique, comprenant un pantalon noir et un t-shirt blanc, définitivement plus discret que mon polo rouge de la dernière fois...

Quittant la fraicheur de ma maisonnée, je me promène tranquillement dans les rues de Glaiv. Depuis deux années maintenant que je vis ici, j'avais mémoriser les endroits où je peux me promener sans être embêter, que ce soit par des vendeurs un peu trop motivé ou par des individus disons... nuisibles. Bien sur, je sais me débarrasser de ce genre de gêneurs sans trop de difficulté, mais si je peux m'épargner cette peine... Je sais parfaitement où je vais, et le marchand doit me sentir approché: J'ai pris l'habitude d'aller le voir à chaque fins de vacances pour refaire mon stock...

Vous l'avez devinés, vous qui avez déjà assistés à mes cours, c'est bel et bien à Malinpesti que je vais ! J'use régulièrement d'outils de farces et attrapes pour attirer l'attention au début des cours, ou tout simplement comme cible d'entrainement pour mes classes les plus jeunes, pour leurs apprendre à visé correctement. Vous seriez surpris de savoir à quel point certains manques de précisions, mais je m'égare... Après avoir finaliser mes achats, comprenant entre temps de baguettes farceuses et autres fusées colorés, je quitte le magasin, la bourse bien plus légère que quand je suis entrer. Hm... je prendrais bien un petit thé ! Mais les français n'en sont pas forcément de grands adeptes, je ne comprend pas pourquoi... Leur “café” n'est pas bon en plus. M'enfin, direction: Le Merlin ! A défaut d'un thé, un verre de bon vin me fera le plus grand bien !

Quelques minutes à boités et me voilà devant l'établissement. J'ai pris l'habitude de m'y rendre régulièrement pour discuter un peu avec les gens de passages, la proximité avec l'Angleterre faisait que j'y croise régulièrement d'anciens camarades de classes, parfois même d'anciens professeurs, surtout en période de vacance ! Mais aujourd'hui, la brasserie était plus ou moins désertes, en dehors des habitués vivant à Glaiv. Les vacances étant bientôt fini, rien de bien surprenant je suppose. Je m'installe à une table et attend tranquillement. Hm? Commander? Pourquoi faire? Le patron sait exactement ce que je demande, puisque je n'ai jamais rien demander d'autres depuis que j'avais découvert l'établissement voyons ! … Bien sur, je pourrais lui faire le coup de “Non mais je veux quelque chose de différent”... Mais non, je vais être sage aujourd'hui !

Codage par Libella sur Graphiorum

ft. Carter Watson

Un beau professeur comme vous…

Samedi… Demain, il pleuvrait.
Toma jeta un coup d'œil indécis à sa garde-robe. Le placard de son petit appartement n'était pas bien grand, mais il avait réussi à y entasser toute sa collection. C'était une habitude, pour lui : chaque fois qu'il allait quelque part, il en achetait une… Et de fil en aiguille, ou plutôt de robe en robe, ses réserves s'agrandissaient…
Pourtant, il ne les portait pas toutes ; il y avait des favorites, comme celle que lui avait offerte sa mère pour un anniversaire, un an avant son accident… Blanche, des broderies enchantées qui se déplaçaient sur le tissus et variaient indéfiniment leurs motifs… La noire d'encre, piquée d'or, était aussi une de celles qu'il avait l'habitude de porter souvent ; simple, efficace. Avec elle, il lui semblait passer plus ou moins inaperçu, tout en restant élégant.
Désormais, choisir sa robe de sorcier tous les matins était devenu une tâche colossale. Lorsqu'il était encore étudiant à Gargoule, il lui suffisait de revêtir l'uniforme, et le problème était réglé. Le rouge-orangé des Dandeloups l'avaient accompagné toutes ces années sans qu'il ne puisse s'en débarrasser… Aujourd'hui, il était temps pour lui de se rattraper sur ce point, et de profiter de sa liberté de professeur pour s'amuser un peu vestimentairement parlant.
Pourtant, Toma n'était pas forcément quelqu'un de coquet. Certes, il aime revêtir de belles robes, avoir l'air propre sur lui – et l'être réellement, par ailleurs –, mais son allure générale, quelques années plus tôt, lui importait bien peu…

Désormais, les règles du jeu avait changé. Il avait appris que son visage balafré et que sa prothèse n'inspiraient pas particulièrement confiance. S'habiller convenablement était une façon d'attirer l'attention des autres ailleurs, sur quelque chose de plus positif… Alors, plus ses robes étaient originales, plus il se sentait protégé des regards indésirables. Et c'était reposant.
Cette première semaine de cours avait été psychologiquement éprouvante. Toma s'était senti jaugé, examiné sous toutes les coutures… Les murmures, aussi. Les petites discussions sous la manche. Les questions jasaient à son sujet, intarissables, et il mourrait parfois d'envie de mettre fins aux divers postulats et hypothèses douteuses pour rétablir la vérité. Non, il n'était pas un mage noir qui était revenu sur le chemin de la lumière. Du moins, pas vraiment.
Les adolescents avaient toujours une imagination débordante. Pour chasser son embarras, il se souvenait lui-même de ses jeunes années… Les messes-basses entre amis le ramenaient sur la voie de la compréhension et du partage. Il les laisserait supposer, s'amuser sur son compte si cela leur faisait plaisir.

D'ici quelques semaines, après tout, il serait entré dans les habitudes de l'école, ferait partie du décor, et tout serait réglé.

Toma essayait d'être pragmatique. Il préférait laisser aller les choses et ne plus se faire un sang d'encre pour de vulgaires détails. La vie valait mieux que ça.
Son accident lui avait appris à relativiser ; observer le monde d'un meilleur angle, corriger une attitude trop anxieuse et perfectionniste qui lui faisait défaut… Laisser filer le temps, attendre que les choses arrivent à leur rythme et ne rien forcer pour soulager ses angoisses ou son mal-être cyclique…
Ce n'était pas facile, mais il faisait de son mieux pour y arriver, motivé par la sérénité que cette nouvelle façon d'appréhender son quotidien lui apportait.
Alors, le nippon acceptait que ses premières semaines d'enseignement, peut-être même ses premiers mois, soient difficiles et ne se passent pas toujours comme il l'aurait voulu. De toute façon, même s'il en avait décidé autrement, la teneur de ses journées ne dépendait pas seulement de lui, mais également des conjonctures, de ses élèves, de la météo, du secrétariat, du comportement de ses collègues… Trop de facteurs à analyser ; il devait toujours se préparer à l'éventualité d'un nouveau problème. C'était bien plus sain.
Et profiter de ses fins de semaine… C'était aussi très important. Prendre l'air, ne pas se terrer dans ce château qui était désormais devenue sa maison, son refuge, son lieu de travail. Sortir, voir du monde et du pays…

Toma revêtit finalement une robe un peu plus chaude, d'un vert émeraude profond, aux liserés argentés. Dessous, un simple pull noir aux mailles fines avec un col roulé… Le fin de l'été à Gargoule n'était pas chaude ; on supportait bien les doubles couches… Même si, ce jour-là, il lui semblait que le climat était relativement doux. Seulement, après plus de quatre ans d'études sur ces terres bretonnes, il savait que le temps capricieux pouvait changer.
Le nippon mit finalement un jean serré, noir lui aussi, et essaya d'en attacher le bouton en s'aidant de sa prothèse. La manœuvre fut plus difficile que prévu, mais après plusieurs tentatives, il y parvint avec un petit sourire satisfait. Braguette remontée. Coup d'œil dans le miroir. Main dans ses cheveux collants de cire… Les ébouriffer un peu…

La journée était lancée.

S'il croisa quelques têtes connues dans les couloirs – des élèves, mais aussi d'anciennes connaissances qui étudiaient toujours à Gargoule –, Toma ne prit pas le temps de s'arrêter pour discuter. D'un pas vif et décidé, il rejoignit la cour principale et gagner le bâtiment d'entrée. Les étendues vert tendre du château l'attendaient… L'eau du lac circulaire scintillaient aux doux rayons du soleil de ce début d'après-midi.
Son teint était frais, et ses yeux encore un peu gonflés de sommeil s'éveillèrent à la douce brise qui léchait les jardins de Gargoule… Un peu de liberté. Se trouver dehors, sans responsabilités, lui faisait du bien.
Il se dirigea en petite foulée vers le ponton où une barque l'attendait, et s'assit dans cette dernière, se laissant voguer sur la surface à peine ridée de l'étendue d'eau, plongeant ses prunelles sombres dans ses profondeurs à la recherche d'un éventuel signe de vie.
Puis, lorsque le bateau eut atteint l'autre rive, il reprit sa marche énergique jusqu'au grand portail, saluant la gargouille à tête de sanglier qui surveillait les entrées et les sorties en ce début de Samedi.

Enfin hors du domaine, Toma songea à transplaner, mais se ravisa finalement pour s'élancer à travers le bout de forêt qui séparait le château de Glaiv-de-Sûl.
Son cœur se remplit d'une joie nostalgique lorsqu'il vit apparaître les premiers toits derrière la cime des arbres… Il entendait l'agitation du petit marché et des rues commerçantes… Le village s'éveillait doucement après la pause méridienne. Les stands pliaient boutique et laissaient place à la vague étudiante qui avait sans doute besoin de quelques semaines pour reprendre ses petites habitudes.
Machinalement, ses pas le dirigèrent vers la rue de la Bourse Creuse, où ses amis et lui avaient pris l'habitude de traîner les week-ends… Petit groupe jacasseur, ils marchaient tous côte à côte, épaules contre épaules… C'était le bon temps. Après l'accident, les choses avaient changé. Certains avaient arrêté leurs études pour s'établir à Paris et se lancer dans la vie professionnelle, d'autres n'avaient pas trouvé bon de garder contact avec lui, trop lâches pour le regarder en face et le soutenir dans cette épreuve difficile…
Toma était tombé de haut, ces deux dernières années. Mais il s'en était sorti, et c'était le principal. Ceux qui avaient préféré regarder fixement le bout de leurs chaussures plutôt que de lui tendre la matin, il avait décidé de les oublier. Une amnésie volontaire, qui était douloureuse mais essentielle à sa reconstruction. Les poids morts, il fallait les jeter par-dessus bord si l'on voulait avancer. La situation était bien assez complexe pour ne pas avoir à s'embarrasser de relations futiles.

La devanture du Merlin agissait comme appel nostalgique. Toma s'y arrêta et relut plusieurs fois ses lettres d'or si caractéristiques. C'était le bar le plus fréquenté des élèves de Gargoule, où on servait le meilleur cidre au beurre de la région. L'ambiance y était généralement survoltée lorsqu'il y avait beaucoup de monde ; les éclats de rire, les grandes tablées, les buveurs qui négociaient avec le serveur pour avoir un autre verre… Le nippon eut un petit sourire en poussant la porte d'entrée : il avait hâte de retrouver ses bonnes vieilles habitudes, de se rappeler au patron et de boire son cidre en profitant de son moment de tranquillité…
Bien sûr, les amis en moins, venir ici lui faisait tout drôle… Mais ce n'était pas désagréable pour autant.
L'intérieur de la brasserie n'avait pas changé : parquet ciré, tables en bois sombre et bar proéminent… Typique de la région ; on aurait presque cru à une taverne qui servait de l'hydromel… D'ailleurs, ce n'était pas impossible qu'il y en ait à la carte. Le nippon laissa courir son regard sur les innombrables bouteilles en exposition derrière le bar, à la recherche des cartes, parcourant le nom des boissons et sucreries qu'on avait l'habitude d'y servir.
Pour le moment, l'établissement était étrangement calme. Seuls quelques clients étaient attablés près de l'entrée et discutaient à voix basse. Des étudiants en licence, à première vue ; Toma les reconnaissait vaguement. Sans leurs uniformes, il était bien incapable de dire leurs maisons…
Il y avait aussi un habitant de Glaiv' accoudé au bar, qui discutait tranquillement avec le patron. Toma salua ce dernier d'un signe de tête, n'osant pas troubler le calme ambiant… Et, discrètement, il traversa la salle principale, sillonnant les tables à la recherche d'une place qui lui conviendrait. C'était lorsqu'il avait l'embarras du choix qu'il prenait autant de temps pour se décider.

Alors qu'il avait jeté son dévolu sur une petit table à l'écart, toute étroite mais qui lui suffirait bien, il croisa un regard familier. Si son visage se maquilla tout d'abord d'une certaine confusion, il força finalement un petit sourire.
Les prunelles électriques du professeur Watson étaient fixées sur lui, brillant d'une curiosité insatiable. Toma se demanda s'il devait aller le saluer ou rejoindre la place qu'il avait choisie… Puis, suivant tant bien que mal le fil de ses pensées, il opta pour la première option. Après tout, en tant que collègues, ils allaient bien finir par se croiser… D'autant que les Soins aux Créatures Magiques et les Forces du Mal étaient des disciplines cousines, qui se complétaient l'une l'autre. Peut-être auraient-ils l'occasion d'enseigner un jour ensemble.
Timidement, le nippon fit un léger signe du menton pour saluer son aîné et s'approcha de lui. Par réflexe, il lui tendit sa main mécanique – le bruissement robotique des articulations artificielles le fit frémir – avant de se raviser et de la remplacer par son bras de chair et d'os, tout embarrassé de son erreur :

━ Ah…! Euh… Excusez-moi. Bonjour, Professeur Watson.

Ils échangèrent une poignée de main formelle, et Toma reprit la parole à tout vitesse pour combler le silence.
Il détestait les présentations ; cette sensation d'être tout petit et ridicule lui donnait des sueurs froides.
Heureusement, avec le temps, il avait appris à ne plus se laisser dominer par ses émotions. Ses phrases étaient plus claires, moins hésitantes. Il faisait généralement bonne impression, à défaut de paraître tout à fait spontané et détendu :

━ C'est étonnant de vous trouver ici… Je suis Toma Murakami. Je ne sais pas si vous vous souvenez de moi… Monsieur Feudeymon m'a annoncé l'autre jour, au début de la Cérémonie de Répartition. Je suis actuellement en dernière année de Master, et j'enseigne comme stagiaire les Soins aux Créatures Magiques.

Il mit fin à sa présentation succincte, observant avec une certaine appréhension la réaction de son collègue, puis ajouta timidement :

━ Vous permettez que je m'asseye…?

Le professeur Watson était une figure impressionnante. Toma ne le connaissait que de nom ; il ne l'avait jamais eu comme enseignant… Mais il avait conscience de son palmarès. Tout Auror méritait considération ; ce n'était pas un métier facile, et il fallait à coup sûr en avoir dans le ventre. Aux côtés d'un tel homme, il se sentait misérable, lui et ses quatre petites années d'étude, lui et sa gueule balafrée, lui et son bras trop voyant.
Mais son sourire étirait toujours ses lèvres fines, comme une marque indélébile de politesse et d'émerveillement. Il était heureux d'avoir enfin osé s'adresser à ce professeur. Le voir d'aussi près, lui serrer la main, avait quelque chose d'intimidant. Watson dégageait quelque chose d'unique ; il était doté d'un charisme indéniable, et sa beauté ne le laissait certainement pas de marbre.

EPSILON

"Qu'est-ce qu'un beau professeur comme vous fait dans une brasserie? ~"

Dégustant mon verre, je profite du calme ambiant, c'est tellement agréable ! Bien sûr, j'aurais pu me détendre dans mon logis, mais je n'aurais pas pu profiter des diverses rencontres que permet ce genre d'établissement. Une simple phrase pouvait commencer une discussion, et ainsi de suite, et le tout pouvait mené à une relation forte intéressante ! Même si actuellement, la brasserie est pas mal vide. Hm, pas grave, je compte garder mes fesses sur cette chaise quelques temps, on verra bien si d'autres personnes arrivent !

La porte s'ouvre et je lève les yeux de mon verre pour observer le nouveau venu. Etrangement, il ne m'est pas inconnu. Où ai-je bien pu le voir avant... Une rapide inspection de mes souvenirs et j'arrive à mettre un nom sur ce visage: Toma. Ce n'est pas quelqu'un que j'ai énormément eut dans mes classes, mais je me souviens en avoir entendu parler par les autres professeurs. Je ne me souviens pas en détail de ce qu'on m'avait raconté, mais je suis sûr d'une chose: à partir de cette année, il commençait à enseigner les Soins aux Créatures Magiques. Discipline jumelé à la mienne, nous allions inévitablement être amener à donner certaines classes ensemble. Faire connaissance maintenant serait un bon moyen de briser la glace avant l'inévitable ! Je remarque qu'il me remarque. Cette phrase est bizarre... Donc, il tourne le regard vers moi, alors que je l'observe depuis quelques secondes déjà. Ayant totalement fermé mon esprit aux pensées des autres -ce qui est diablement facile dans une ambiance aussi calme- je ne suis pas en mesure de savoir à quoi il pense en me regardant, mais je devine sans mal une légère confusion dans ses yeux.

Il s'approche de moi et me tend la main, mécanique, ce qui ne manque pas d'attiser ma curiosité, mais il se ravise presque immédiatement pour me présenter sa main de chair, que je serre sans aucune gêne, un sourire apparaissant sur mon visage.

“Ca ne m'aurait pas dérangé de serrer votre main mécanique voyons. Bonjour à vous aussi.”

Je sens une certaine gêne dans ses présentations, que j'attributs au fait qu'il avait présenté sa prothèse plutôt que son bras “normal”, mais je ne m'en offusque pas: S'il l'avait présenté en premier, c'est qu'il s'agissait très certainement de son bras dominant, ce genre de reflexe ne se perd pas rapidement, voir même parfois ne se perd pas du tout.

“Je me souviens oui. Vous êtes bien jeune pour vouloir devenir professeur, c'est tout à votre honneur. Bien sûr, prenez place !”

Je penche légèrement la tête sur le coté, et un sourire adorable continu de s'afficher sur mon visage. Je suis extrêmement curieux de savoir pourquoi un jeune sorcier avait décidé si tôt d'opté pour l'enseignement. Je sais que dans mon cas, c'était tout simplement parce que je ne peux plus exercé aussi bien mes fonctions d'Auror à cause de ma jambe... Est-ce lié à son bras mécanique? Est-ce vraiment un handicape si important? Hm... Non, sinon il aurait choisit un métier plus tranquille que professeur, encore plus de Soin en Créature Magique. Je réfléchis trop, pas besoin d'assumer les choses, j'en saurais plus bien assez tôt !

“Je pensais être le seul professeur à mettre les pieds ici, je suis surpris de constaté que non ! D'ailleurs, tant que j'y pense, laissons tomber les formalités entre nous Toma ! Appelez moi Carter. Vous êtes peut-être encore un élève sur le papier, mais j'aimerais que vous vous adressiez à moi de façon plus naturel, après tout Monsieur Watson c'est mon père ! ...Et l'assistant de Sherlock Holmes, mais je m'égare.”

Un petit rire me secoue légèrement: de mon temps à Poudlard, cette blague de “Elémentaire mon cher Watson” avait été à la mode pendant ma première année, parmi les Sang-mélés et les Né-Moldus, les Sang-purs ne comprenaient pas cette blague, mais moi elle m'avait toujours fait beaucoup rire ! Le plus drôle dans l'histoire c'est que mon père partage le même patronyme que le Docteur des aventures du célèbre Détective... Si seulement il y avait une personne nommée Holmes dans les élèves de cette année, ca serait à mourir de rire !

Codage par Libella sur Graphiorum

ft. Carter Watson

Un beau professeur comme vous…

Deux ans plus tôt, si quelque chose complexait Toma, c'était bien sa taille. Trop petit à son goût, il aurait aimé atteindre le mètre quatre-vingt… Faire partie des plus grands et pouvoir s'imposer plus facilement.
Toma cultivait son physique. C'était devenu une obsession, une idée fixe qui le poussait à sculpter ce corps devenu l'argument de sa sérénité. Il manquait de caractère, alors ses muscles parlaient à sa place. Devenir cet homme baraqué qu'on n'oserait pas importuner ; profiter d'une tranquillité gagnée par la sueur à défaut de l'avoir gagnée par les mots. Être plus sportif, plus fort, plus musclé que la moyenne lui donnait une assurance nouvelle qu'il chérissait.
Mais ça, c'était valable avant son accident.
Les mois d'hôpital avaient fait fondre ses muscles. S'il avait réussi à en reprendre, il ne reviendrait sans doute jamais à son état initial. C'était dur à avaler ; il ne trouvait son compte que dans cette apparence physique, ce faire-valoir qui lui donnait une valeur si singulière à ses yeux et dans le regard des autres. Ça, et le déséquilibre que créait l'amputation. C'était à peine si Toma pouvait se regarder dans une glace.

Alors, face à Watson, il se sentait plus que jamais insignifiant. Tant psychologiquement que physiquement.
Il lui semblait avoir affaire à la perfection incarnée ; ce regard vif où brillait une lueur d'intelligence friponne ; ce sourire si communicateur ; ce visage harmonieux, d'une beauté pure ; cette peau blanche sans imperfections… Des cicatrices sans doute là où il les fallait, et même cette démarche boiteuse qui participait à son charisme si singulier…
Toma sentit un soupçon de jalousie lui serrer doucement la gorge. Il n'en montra rien, accepta l'invitation, sentit le rouge lui monter aux joues…
Tant que des hommes comme Watson existeraient, lui ne serait rien.
L'aisance qui s'ancrait dans ses mots et formait des phrases si élégantes, si justes et spontanées, n'arrangea pas son complexe d'infériorité. Le nippon avait souri à sa remarque sur son bras ; dans son regard il avait lu la surprise, la curiosité ainsi qu'une lucidité dérangeante.
Main directrice en moins. Sa fin du monde, et tout un système de réflexes à reconstruire. Il n'y était pas encore arrivé. Ce qui lui manquait le plus était son écriture soignée et distinguée… Aujourd'hui, il ne restait plus que des pattes de mouches, source d'une colère froide et résignée.

Toma ne releva pas non plus la remarque sur son âge, demeurant silencieux. Il avait senti une pointe de sarcasme dans cette voix mielleuse ; ou du moins, un soupçon qu'il ne souhaitait pas entendre.
À vingt-trois ans, diplômé avec brio de sa licence et affublé d'un bras prothétique qui en disait long sur ses objectifs passés, rien ne le destinait au parcours de professeur. Il était évident que c'était un choix tardif ; le dernier choix pour fuir le désœuvrement. Le choix du dépit, en quelques sortes.
Oui, c'était bien cela, mais il n'en dirait rien. Il prenait le compliment avec un sourire faussement reconnaissant.
Merci, passons à autre chose.

La joie d'avoir pu s'adresser à un de ses collègues sans avoir l'air d'un parfait idiot fut donc remplacée par la peur de faire mauvaise figure et de paraître tout à fait inintéressant. L'autre piaillait et bavardait sans difficulté ; et lui, vissé sur sa chaise, il l'écoutait, buvait ses paroles en se demandant ce qu'il pourrait bien lui répondre.
Un sourire gêné se dessina sur son visage lorsque Watson lui proposa de de l'appeler par son prénom. Était-ce aussi simple ? Le méritait-il ? N'était-ce pas une marque de considération que l'on gagnait au terme de rencontres successives ? Son éducation japonaise refaisait surface comme la détentrice d'une vérité toute puissante. Il lui semblait désobéir aux rites de politesse ; devenir un rustre indigne de respect… Pourtant, il acquiesça timidement. Il savait qu'en déclinant sa demande, il passerait pour quelqu'un de particulièrement psychorigide.

Son rire sonna un peu faux à la dernière touche d'humour de Watson, mais Toma se reprit et chercha à faire la conversation. Il n'était pas très doué, mais avec un peu de réflexion et d'efforts, il parviendrait sans doute à se lancer sur une piste agréable et facile à entretenir :

━ Entendu ! J'essaierai de vous appeler… Carter, dans ce cas. Cela me fait un peu drôle, à vrai dire. Le passage d'élève à professeur est quelque chose à expérimenter. C'est un peu comme si je devais tout reconsidérer et tout réapprendre de zéro… Il n'y avait pas plus juste comme réflexion. Elle exprimait mot pour mot tout ce qu'il ressentait présentement, et c'était particulièrement angoissant, même s'il l'expliquait avec le sourire. Hrm… Ce n'est plus la mode chez les professeurs de venir au Merlin, alors…? Avant d'entrer en licence, nous en croisions souvent, pourtant. Aux tables de la salle du fond. Vous ne faisiez pas encore partie de l'équipe, il me semble.

Toma glissa un petit regard mal-assuré jusqu'au visage de son interlocuteur, dans l'espoir d'accrocher son regard. Il doutait de pouvoir le soutenir longtemps – même avec les autres, il avait cette fâcheuse tendance à ciller, fuir l'intensité d'un échange visuel. C'est physique ; il ne parvenait pas à regarder l'autre fixement et à s'exprimer en même temps, comme si ces deux actions étaient tout à fait incompatibles.
Mais cette fois-ci, le bras de fer n'eut ni gagnant ni perdant car le patron de la brasserie en avait profité pour les rejoindre. C'était un vieux sorcier un peu sec, l'air sombre. Son regard semblait toujours vide de tout sentiment. Pourtant, le nippon se disait souvent que cet homme devait en savoir long sur Glaiv' et Gargoule ; les vapeurs de l'alcool étaient un excellent moyen d'entendre quelques secrets malencontreusement divulgués au cours d'une soirée bien arrosée…
Ses pupilles ternes s'animèrent néanmoins d'un regain d'intérêt en avisant le professeur et l'étudiant qu'il connaissait tout deux très bien. Les voir ensemble l'étonna par ailleurs, mais devoir professionnel oblige, il ne fit aucune remarque :

━ Bonjour messieurs ! Quel plaisir de vous revoir dans notre établissement. La plume à papote et le carnet de commande ensorcelé qui l'accompagnaient se tenaient prêts à relever les désidératas de ses nouveaux clients. Monsieur Watson, comme d'habitude je suppose ? Il se tourna vers son étrange secrétaire. Un verre de vin rouge ; Côte du dragon, 2012 ; excellent cru. La plume griffonna à tout vitesse, et sa pointe, presque agressive, se tourna finalement vers Toma qui eut un léger mouvement de recul. Et vous Toma ? Vous avez changé vos préférences depuis la dernière fois ou nous restons sur le cidre au beurre cannelle ?

Le nippon hésita un instant puis secoua doucement la tête.

━ Non, c'est très bien, le cidre à la cannelle. Merci beaucoup. Il fouilla un instant dans les poches de son pantalon de sa main gauche hâtive. Serait-il possible de vous régler maintenant…?

Le carnet, qui s'était refermé après avoir reçu les commandes s'approcha de lui et se métamorphose en un clin d'œil pour devenir une petite borne de paiement par carte. Habitué, Toma ne se formalisa pas et régla toute l'addition.
Le patron les remercia, récupéra plume et carnet, puis rejoignit son bar.
Le nippon, quant à lui, adressa un sourire courtois à son accompagnateur du jour :

━ Je me suis permis de régler votre commande. J'espère que vous ne m'en tiendrez pas rigueur. Ce sera à charge de revanche, n'est-ce pas ?

Assumer les dépenses des autres et surtout des inconnus : un excellent moyen de briser la glace. Une façon, en quelque sorte, de gagner facilement l'estime de quelqu'un sans déployer de grands efforts…
Toma était généreux, et usait souvent de cette méthode : c'était sa façon à lui de révéler ses intentions amicales, son désir de faire plus amplement connaissance.
Il espérait que le professeur Watson y verrait quelque chose d'agréable.

EPSILON

"Qu'est-ce qu'un beau professeur comme vous fait dans une brasserie? ~"

Je sens une légère hésitation dans l'esprit du jeune asiatique, je m'efforce donc de couper mes pensées des siennes. Avec le temps ca deviendrait plus facile, mais dans mon boulot d'Auror, j'étais constament aux aguets des pensées de mes cibles et n'avais jamais réellement pratiqué l'Occlumencie pour me couper des autres. Il faut vraiment que je travaille plus sur ça... Sa volonté d'essayer d'être un peu plus famillier avec moi me fais sourire: Je ne suis pas très au fait des coutûmes de son pays d'origine, du coup je ne comprend pas vraiment pourquoi ca serait aussi dur pour lui, mais passons. Ses parôles font sens et c'est précisément pourquoi je ne suis pas partis enseigner à Poudlard après ma blessure: Me retrouver avec mes anciens professeurs, aux mêmes niveaux qu'eux... Ca aurait été étrange pour moi. Et au final je me retrouve bien mieux à Gargoule: les Français sont légèrement moins coincés que les Anglais et c'est donc plus facile pour moi de m'exprimer sans devoir faire des ronds de jambes constants. Je remercie d'ailleurs mon père de m'avoir apprit le Français dés mon plus jeune âge, sinon ca aurait été encore plus dur pour moi. Sa 2nd remarque me fait lever un sourcil: Je n'ai encore pas croisé d'autres professeurs au Merlin, alors que je suis un client régulier..? Peut-être à cause de mes horaires de visites, ca ne serait guère surprenant.

Je n'ai pas vraiment le temps d'enchainer sur cette déclaration que le patron apparait à coté de nous, comme s'il avait toujours été là. Je le soupçonne d'utiliser le transplanage quand il fait ça, je ne vois aucune autre explication. J'ai déjà terminé mon verre, mais le patron n'hésite pas à m'en remettre un 2nd, comme une évidence. Hm... Pas plus, sinon après je ne saurais pas être raisonnable ! L'utilisation de la plume à papote à toujours tendance à me faire sourire, c'était vraiment une invention étrange et drôle à la fois. Surtout que certaines sont enchantés pour écrire directement ce que pense son possesseur, j'ai entendu parler de la célèbre Rita Skeeter, du temps du Tournois des Trois Sorciers entre Poudlard, Beauxbatons et Durmstrang, pas forcément dans des termes très élogieux d'ailleurs... Mais je m'égare encore. Avant que je n'ai le temps de régler ma partie de l'addition, le jeune homme en face de moi s'en occupe à la vitesse de l'éclair. Il m'adresse alors un sourire, que je ne peux m'empêcher de lui rendre. A charge de revanche? Aucun problême ! Ca serait avec plaisir que je rembourserais cette “dette” dans le futur. Je me redresse légèrement sur ma chaise, notant que j'étais légèrement avachis, et lui adresse un sourire franc, suite direct du précédent.

Sans problème, je ne suis pas du genre à me laisser entretenir après tout.

J'éclate d'un léger rire, histoire de brisé toute la gêne qui habite le garçon face à moi. On m'a toujours dit que j'étais quelqu'un à qui il est très facile de s'ouvrir, et je compte bien conserver cet état de fait ! Même si je laisse une certaine distance avec mes élèves, Toma n'en est pas un. Bien qu'il soit encore étudiant, il ne vient plus aux cours de Défense contre les Forces du Mal, ou du moins pas aux miens, ce qui fait qu'il n'est techniquement pas un “Elève” dans ma tête. Bien sur, je vais continuer de le vouvoyer jusqu'à ce que l'on se connaisse mieux, mais déjà, partir sur une relation où on utilise nos prénoms plutôt que nos noms de familles est un bon début ! La commande ne met pas longtemps à arriver, et je me permet de distribué les verres, histoire qu'il ne fasse pas tout ce jeune homme, je suis peut-être boiteux, mais je sais encore me servir de mes deux mains ! J'avale une gorgée tranquille avant de me concentrer de nouveau sur Toma.

Codage par Libella sur Graphiorum

ft. Carter Watson

Un beau professeur comme vous…

C'était peut-être un peu cavalier, comme demande. Mais à en juger son sourire amusé, Watson ne l'avait pas mal pris. Au contraire, il accepta sans rechigner le prochain rendez-vous, y trouvant visiblement son compte. La petite touche d'humour qu'il ajouta avec aisance ne manqua pas de faire rire Toma, dont le regard fugitif ne parvint pas à rester fixé dans ses prunelles. Il observa donc un petit moment le bout de ses doigts qui se mêlaient sur la table… Métal et chair… C'était toujours étrange. Mais les sensations transmises par les petits capteurs aux extrémités de sa main gauche lui permettaient de s'habituer plus facilement au manque de son bras, même si les douleurs fantômes, deux ans après, étaient encore présentes.

Les grands éclats de rire du professeur, plutôt que détendre le nippon, lui donnaient l'impression d'être terriblement coincé. Pourtant, ce n'était pas vraiment le style de la maison : certes, Toma était timide – c'était un fait –, mais il était capable de s'ouvrir en présence d'autres personnes, et même d'amuser la galerie…
Seulement… Seulement le fameux Carter était un ancien auror très connu, et tout chez lui l'impressionnait, de ses paroles justes et élégantes à son regard pénétrant… Oui, son regard. Se perdre dans ses yeux, c'était se livrer, accepter qu'on lise en lui comme dans un livre ouvert. Il n'aimait pas cette sensation, et d'ailleurs, avec le temps, il avait appris à la reconnaître. Watson devait avoir un talent de Legilimens, il le sentait. Pour autant, il ne posa aucune question. Ce n'était pas quelque chose à demander… Les dons et capacités de chacun demeuraient un sujet délicat, qui n'était abordé que lorsque l'on se connaissait bien.
Alors, pour relancer cette conversation qui retombait immanquablement dans un silence gêné, Toma fit preuve d'une grande originalité, et se lança avec une certaine urgence sur le temps de Glaiv-de-Sul :

━ Et donc… Hum… Vous aimez vivre ici ? Je sais que vous n'habitez pas à Gargoule. Glaiv' vous plaît ? C'est un joli village, mais le temps gris peut vite devenir oppressant. On a parfois l'impression d'être toujours sous la pluie, vous savez.

Presque. Il y avait de ces après-midis comme celle-ci où le soleil était chaud et haut dans le ciel. On découvrait alors une autre Glaiv : une Glaiv plus souriante et moins austère. Car ses murs de pierre grise, ses pavés ancestraux, ses allures de petite cité médiévale pouvaient parfois faire froid dans le dos, les jours de temps gris.
Le pire c'était le dimanche. Toma avait eu la mauvaise idée de sortir en ville un fois le dernier jour de la semaine… Il l'avait amèrement regretté. Une pluie torrentielle, digne de ces violentes pluies de Bretagne, l'avait accueilli et trempé jusqu'aux os. Si le flux se calmait dans la journée, les Dimanches n'étaient jamais secs à Glaiv-de-Sul. La faute à une certaine malédiction, paraissait-il…

━ … Les dimanches, surtout, reprit-il enfin en un léger soupir. Son regard s'aventura à l'extérieur du Merlin, par les fenêtres où s'étaient incrustées des gouttes de pluie séchées. Cette histoire de malédiction qui s'étend sur le village et qui provoque cette pluie magique toutes les semaines doit vous intriguer, n'est-ce pas ? En tant que Professeur de Défense contre les Forces du Mal. Mais surtout en tant qu'ex-Auror. Personnellement, je trouve le sujet passionnant. Les travaux qui ont été faits là-dessus n'ont malheureusement pas réussi à élucider le mystère…

Gargoule, Glaiv-de-Sul, Brocéliande… Un haut-lieu de magie, et plus particulièrement de magie noire, qui coulait dans la sève des arbres, qui s'infiltrait dans les gouttes de pluie, qui émanait de certains endroits particulièrement étranges et mystérieux du château… Le folklore et les mythes qui courraient à propos du domaine laissaient toujours Toma rêveur. Surtout cette histoire autour du conte du Graal, qu'il avait pu lire plus jeune, et qui lui trottait toujours dans un coin de la tête…
Le Graal, ici, sur ces terres…? Ce serait tout de même incroyable. Mais, en même temps, cela expliquerait tant de choses, tant de phénomènes…
Gargoule et Glaiv' étaient passionnantes.

Le nippon détacha finalement son regard vague des fenêtres, et adressa un léger sourire à son interlocuteur, avant de remercier le serveur qui arrivait avec leurs commandes. Il leva doucement son verre à la santé de Carter, appliquant ce que lui avaient appris ses connaissances françaises, et but un petit peu de cidre au beurre, qui lui réchauffa doucement la gorge.
Alors, il ajouta sur un ton quelque peu pensif :

━ Je suis certain que Feudeymon en sait plus que tous ces chercheurs réunis. On a parfois l'impression… Qu'il cache tout un tas de choses sur le château, sur lui-même. C'est très impressionnant. Il eut un petit rire. J'aimerais beaucoup être capable d'en faire autant.

Cela voulait bien dire ce que ça voulait dire. Toma se comprenait très bien… Il glissa un coup d'œil vers Carter. Et lui aussi, semblait saisir le sens de cette phrase. Son regard brillait d'une lueur étrange… Le nippon avait l'impression que chaque fois qu'il posait ses prunelles sur lui, une barrière tombait et laissait entrevoir ses pensées profondes…

EPSILON

"Qu'est-ce qu'un beau professeur comme vous fait dans une brasserie? ~"

Pas besoin d'être Ligilimens pour remarquer que le jeune Toma n'ose pas me regarder dans les yeux. Était-ce de la timidité toute naturelle ou simplement sa façon à lui d'essayer de garder une certaine distance entre nous? Dans tout les cas, je ne lui en tiens pas rigueur, ce n'est pas forcément facile de se comporter de façon familière avec un professeur. Je suis loin de me douté des véritables raisons de son trouble... Je dois dire que je suis extrêmement curieux de savoir comment sa prothèse fonctionne, mais ca ne serait pas poli de l'inonder de question à ce sujet, d'autant plus que, si ma mémoire est bonne, c'est encore relativement récent, je m'en voudrais de remuer le couteau dans une plaie encore a vif. Bouclant mes pensées à l'intérieur de mon crâne, historie de pas être tenter de chercher dans ses pensées toutes les sensations que lui procurait ce bras artificiel, je me contente d'afficher un sourire serein. Le silence ne me dérange pas forcément, mais je vois bien que c'est quelque chose que mon interlocuteur préférait évité, je serais que trop content de meubler ce silence en suivant sa discussion !

━ Et donc… Hum… Vous aimez vivre ici ? Je sais que vous n'habitez pas à Gargoule. Glaiv' vous plaît ? C'est un joli village, mais le temps gris peut vite devenir oppressant. On a parfois l'impression d'être toujours sous la pluie, vous savez.

Sentant qu'il n'avait pas fini sa phrase, je me contente d'un sourire amusé. Ayant majoritairement vécu à Londres, on va dire que la grisaille... Je connais bien. Disons que je ne suis pas dépaysé, même si j'aurais préféré un climat un peu plus chaud, les changements de pressions ont le don de réveiller la douleur de ma jambe, fichu articulation endommagé. Comme si ma blessure récente n'était pas assez douloureuse, rien que de penser au changement de temps, mon genou me fait un mal de chien. Je préfère cependant ne pas montrer ce petit désagrément, masquant le tout derrière ce sourire affable d'on j'ai le secret.

━ … Les dimanches, surtout. Cette histoire de malédiction qui s'étend sur le village et qui provoque cette pluie magique toutes les semaines doit vous intriguer, n'est-ce pas ? En tant que Professeur de Défense contre les Forces du Mal. Mais surtout en tant qu'ex-Auror. Personnellement, je trouve le sujet passionnant. Les travaux qui ont été faits là-dessus n'ont malheureusement pas réussi à élucider le mystère…

Il est vrai que ses histoires de malédiction pouvait être inquiétante pour le commun des Sorciers. Mais pour ma part, comme le souligne Toma, c'est plutôt de la curiosité qui m'habite à chaque fois que l'on parle de ses légendes. Des centaines de mages confirmés avaient étudiés l'endroit, du moins à ma connaissance, mais très peu de chose avait été révélés sur la nature de la malédiction. Comme si cette dernière était une créature vivante, comme si la nature elle-même refusait de livrer ses secrets... Mon regard s'anime d'une étincelle de curiosité, mais aussi d'enthousiasme, je n'ai pas souvent l'occasion d'avoir ce genre de discussion avec les autres ! Est-ce parce que Toma est, lui aussi, un étranger sur ses terres? Malgré ses années à Gargoule j'entend. Les gens du coin donnent surtout l'impression de “Vivre avec”, sans vraiment chercher à en savoir plus. Toma semble aussi curieux que moi sur le sujet, j'adorerais prendre le temps de faire mes propres observations sur le sujet, avec mes connaissances en magie noir, peut-être trouverais-je quelque chose... Non, peu probable. Si de grands experts n'ont pas été capable de trouver quoi que ce soit de tangible, ce n'est pas moi qui y parviendrait. Et encore... Dans tout les cas, Brocéliande est un endroit fascinant pour un Anglais comme moi. Après tout, n'était-ce pas le Roi Arthur qui était à la recherche du Graal? N'était-ce pas un Anglais qui avait prit part à la légende du Roi Pêcheur? ...Bon techniquement un Gallois, mais ne chipotons pas sur des détails. Était-ce possible que seul un Anglais puisse découvrir les secrets que cache Glaiv? Certainement pas, mais ca ferait une bonne histoire ! Heureusement je ne suis pas resté perdu dans mes pensées trop longtemps, et j'arrive à entendre la fin de la tirade de mon compagnon de boisson.

━ Je suis certain que Feudeymon en sait plus que tous ces chercheurs réunis. On a parfois l'impression… Qu'il cache tout un tas de choses sur le château, sur lui-même. C'est très impressionnant. J'aimerais beaucoup être capable d'en faire autant.

C'est fort probable en effet. Elias Feudeymon est sans aucun doute un mage très secret. Il semble ouvert de prime abord, mais pendant mes quelques entrevues privés avec lui, je m'étais vite rendu compte que son esprit était une forteresse inviolable. Qui sait ce qu'il pouvait cacher dans ce crâne? Rien que d'y penser, ma curiosité tourne à plein régime dans mon esprit ! Mais il serait impoli de ne pas répondre aux interrogations de mon interlocuteur, même si j'ai garder le silence, le temps qu'il termine sa tirade passionnée !

Glaiv' est un endroit très agréable à vivre. Vous savez, j'ai vécu dans Londres, le climat n'est pas très différent d'ici, sauf si on excepte cette brume tout les matins, quand j'étais plus jeune, j'avais peur que les Détraqueurs soient responsables de ce phénomène !

Une nouvelle étincelle d'amusement s'est éclairé dans mes yeux. C'était vrai: Mon père travaillant au ministère, j'avais appris très tôt que les Détraqueurs avaient cette capacité étranges à faire apparaitre la brume partout où ils allaient. J'en avais été témoins quand je m'étais rendu à Azkaban, pour remettre aux Détraqueurs un Mage Noir que j'avais capturé. Ce n'était pas la seule fois où j'y avais été, mais la première fois... J'ai bien cru que je devenais fou. Je tremble légèrement au souvenir de cette sensation et me reprend rapidement, pour continuer mon propre monologue.

Bien sur que je suis intrigué, pas seulement à cause de mon statut d'ancien Auror, mais par curiosité personnelle ! J'y suis surement plus sensible que la moyenne du fait de mes origines Anglaise. Vous savez, le Roi Arthur, Merlin... Tout mon héritage anglo-saxon est attiré par ses mystères. La recherche du Graal ! J'aurais aimer voir les Sorciers de l'époque à l'action, il n'avait pas besoin de se cacher, même s'ils étaient craints... Hm. Je ne dis pas que nous devrions nous exposés au grand jour non plus, l'histoire nous ayant prouvé que ce n'était pas une bonne idée. Pour ma part je suis très satisfait de notre train de vie actuel.

Nouveau sourire de ma part. J'ai certainement commis un faux pas en disant ça. Je suis un Progressiste dans l'Âme, mais j'avoue que la curiosité d'une société où la magie n'est pas cacher n'en est pas moins vivace. Je n'y peux rien, je suis un fan de ce genre d'études. Si je n'avais pas été professeur de défense contre les forces du mal, j'aurais volontiers prit la plume pour devenir un écrivain ! Mais passons à la suite... J'ai peur que si je laisse trainer le silence trop longtemps, mon compagnon ne se lasse.

Il est certain que Monsieur le Directeur en sait plus que tout le monde. Passez moi l'expression, mais il me semble un peu... “nerd”, sur les bords ! Au début je pensais que ce n'était que sa fascination pour Poudlard, mais avec ce que vous venez de me dire, j'ai l'impression que dés que quelque chose capte son attention, il devient obsédé par l'idée ! Ce n'est pas forcément un mal, la curiosité est saine, tant qu'elle est exercée avec prudence.

...n'était-ce pas une phrase qui avait été dit par Albus Dumbledore lui-même, directement adressé au grand Harry Potter? Et c'est moi qui traite Elias de Nerd, je suis fichu de ressortir des phrases du genre sans m'en rendre compte ! J'avale une légère gorgée de mon vin avant d'adresser à sourire à Toma, lui et moi étions très curieux, autant lui proposer ça tout de suite...

- Que diriez-vous d'enquêter ensemble? Je mettrais mes talents de “détectives”; je ne peux retenir un rire en pensant au Docteur Watson; et vous aurez peut-être un point de vue nous permettant de voir les choses sous un angle nouveau? Les chercheurs ont tendances à avoir une vision obtuse des choses après tout !

Ce n'est pas spécialement faux... Les chercheurs cherchent oui, mais uniquement ce qu'ils s'attendent à trouvés, ou du moins, quelques choses susceptible d'être trouver. Les plus grandes découvertes ont souvent été le fruit du hasard ! J'affiche un grand sourire à l'attention de Toma, me demandant s'il allait accepté cette demande ma foi... fort curieuse ! Mais si ca permet au jeune garçon de se détendre en ma présence, c'était d'autant mieux !

Codage par Libella sur Graphiorum

ft. Carter Watson

Un beau professeur comme vous…

Lorsque Toma avait pris Étude de la Magie Noire, en seconde année, il s'était un temps essayé à l'Occlumancie. Malheureusement, le résultat n'avait pas été probant : il était terriblement mauvais à cet exercice. C'était à cette époque qu'il avait pris conscience de sa difficulté à masquer ses émotions ; tout se lisait en lui : un légilimens digne de ce nom n'aurait aucun mal à découvrir ses plus sombres secrets s'il le désirait ardemment. C'était facile : il suffisait d'ouvrir le livre et de tourner les pages. En dépoussiérer certaines qui avaient été délaissées volontairement.

Le nippon garda un petit sourire songeur au coin des lèvres et but un peu de cidre en écoutant attentivement les réponses du professeur Watson. Évidemment, le sujet des légendes et des mystères de Gargoule l'intéressait aussi. En tant que professeur de défense contre les forces du mal, il aurait été fort étonnant que de telles histoires n'excitent pas un tant soit peu sa curiosité.
Surtout que le regard de Carter brillait toujours d'une lueur malicieuse qui dévoilait un caractère sans doute un peu fouineur. Que disait Louis de ce genre de personnage…? Toma fouilla quelques instants dans sa mémoire encombrée de détails inutiles et d'informations importantes… Des petits margoulins. Voilà. Louis adorait les mots qui sortaient de l'ordinaire… Les vieux mots que plus personne n'utilisait.
Le soir de cette discussion, Toma se souvenait être allé chercher dans un dictionnaire la définition de ce terme qu'il venait d'apprendre. Sa découverte l'avait fait rire aux éclats. Margoulin : individu peu scrupuleux qui fait de petites affaires… Des magouilles, en quelques sortes. Et beaucoup de cachotteries.
Mais le professeur Watson n'était pas comme ça, n'est-ce pas ? Il le dévisagea un peu plus longuement avant de reprendre une gorgée de cidre… Non ; peut-être un peu malicieux. Mais rien de bien méchant.
Il avait plutôt l'air… Original. On lui avait déjà parlé des drôles de robes qu'il mettait pour faire cours. Rose bonbon, fuschia, vertes fluo. Il aimait faire le show, amuser les élèves pour capter leur attention, et Toma trouvait que c'était une bonne chose ; une méthode efficace, qu'il lui enviait : difficile pour lui de se donner ainsi en spectacle. Il serait sans doute ridicule dans ce rôle d'amuseur public.

Plus excentrique que margoulin, donc. Et l'entendre qualifier Monsieur Feudeymon de "nerd" confirma cette modeste hypothèse. Toma laissa échapper un petit rire discret. Il était vrai que Feudeymon avait un petit côté – voire un gros côté – obsessionnel. Lorsqu'il se passionnait pour un sujet, il était capable de remuer ciel et terre pour en apprendre plus sur celui-ci, et se perfectionner dans le domaine. Mais pour le nippon, ces obsessions relevaient surtout d'une extraordinaire soif d'apprendre : le directeur était un homme très intelligent – peut-être même un des plus intelligents du monde sorcier – qui ne se reposait jamais sur ses acquis et ressentait toujours le besoin d'engloutir de nouvelles informations. Toma savait de source sûre qu'il savait déjà parler plus de cinq langues couramment, ce qui suscitait bien évidemment son admiration. Il aurait aimé avoir un esprit aussi vif, et être capable d'emmagasiner différents dialectes avec autant de facilité.
Le français, qui lui avait été appris sommairement par son père dans son enfance, et qu'il avait perfectionné à Gargoule, lui avait déjà donné du fil à retordre. Aujourd'hui, il était fier de le parler aisément, mais aussi certain de ne plus jamais se lancer dans une autre langue tête baissée. Ou peut-être l'anglais… L'accent de Carter le rappelait à lui. Mais Toma avait une prononciation catastrophique… Non, vraiment, ce n'était pas pour lui.
Le nippon acquiesça donc à l'analyse de son collègue, et se permit de l'interrompre pour faire une petite remarque qui témoignait de son intérêt pour la conversation :

━ Vous avez tout à fait raison. Ce côté nerd, comme vous dites, fait vraiment partie de ce qui le caractérise. Pour Poudlard, il m'avait avoué qu'il avait toujours rêvé y étudier dans son enfance, et avait presque détesté Beauxbâtons pour cela… Gargoule est, en quelques sortes, une Poudlard fantasmée. Quant au reste, Feudeymon ne lâche rien tant qu'il ne sait pas tout ou quasiment tout. C'est ce qui fait de lui un homme d'exception, et sans doute le seul de ce genre. Aussi polyvalent.

Tout dans sa voix marquait le profond respect que Toma vouait au directeur. À vrai dire, cela faisait même un peu "groupie", si on y prêtait attention. Mais il ne s'en cachait pas vraiment, et n'avait pas peur de se montrer extrêmement fidèle à cet homme qui lui avait assuré une bonne place dans le monde magique. Il lui devait tout. Finalement, Feudeymon était pour lui comme un second père, ou ce vieil oncle étrange qui lui avait fait découvrir des recoins insoupçonnés de l'existence.
Malheureusement, il n'était certainement pas aussi excellent que lui, et la proposition de Carter le fit rire autant qu'elle le fit rougir. Lui ? Enquêter sur les mystères gargouliens ? C'était de la folie. Il n'était certainement pas assez qualifié pour de telles recherches, surtout si des hommes et des femmes dont c'était le métier n'étaient pas parvenus à élucider toute cette affaire. Toma secoua vivement la tête et passa sa main gauche dans ses cheveux, pour tromper l'embarras :

━ O-Oh. C'est que j'en ai bien assez à faire de mon côté, vous savez. Et puis, je ne me prétends absolument pas chercheur, pour le coup… La vérité c'est que je suis encore en master, et que cette année est ma première année en tant que professeur stagiaire. C'est déjà… Une immense responsabilité. Et beaucoup de pression. Il sourit et s'efforça de le regarder dans les yeux.
Enfin, je ne vous apprends rien. Ce n'est pas un métier facile, et un peu ingrat, aussi. J'espère arriver à m'y faire et à m'y plaire, surtout.

Il leva son verre, et but quelques gorgées, avant de s'éclaircir doucement la gorge. Il n'était pas là pour dire que professeur n'avait jamais été un choix… Mais il le laissait quelque part entendre. Il espérait d'ailleurs que Carter comprendrait son sentiment, et pourrait trouver les mots pour l'aiguiller sur la bonne voie.

━ En tout cas, c'est déjà rassurant d'avoir un collègue aussi ouvert et sympathiques que vous. J'espère sincèrement que nous apprendrons à mieux nous connaître, même si notre différence d'âge vous paraît sans doute conséquente…

EPSILON

"Qu'est-ce qu'un beau professeur comme vous fait dans une brasserie? ~"

Malgré tout mes efforts pour me couper des pensées des gens, c'est parfois très compliqué pour moi de ne pas... “voir”, a défaut d'un meilleur terme. Imaginez, vous essayez de ne pas voir l'énorme bouton sur le nez de votre voisin, alors qu'il vous parle PILE devant le visage ! Inconsciement vous faites le focus dessus et c'est impossible de s'en empêcher. Bien sûr, vous pouvez détourner les yeux, mais votre esprit fera toujours une fixette dessus. De la même façon que c'est impoli de ne pas regarder quelqu'un quand on lui parle, je me sens obliger d'être un minimum ouvert à la personne en face de moi quand elle parle. Et ca pose pas mal de soucis. Dans le cas présent, je ne ressens pas grand chose en dehors des pensées directes de Toma, qui sont assez banales et fragmentaires. J'arrive à savoir quand il va boire une gorgée de sa boisson, je ressens une certaine gêne quand il utilise son bras mécaniques, d'ailleurs ce ressentis est tellement étrange que j'en ressens un frisson le long de mon dos. Je me considère heureux de ne pas avoir perdu ma jambe: Bien sur, boité à longueur de journée n'a rien d'amusant, mais je n'imagine pas ce que j'aurais fais si j'avais justement purement et simplement perdu ma jambe.

Je m'efforce de me renfermer comme une huitre à ses pensées. Bien sur, la Legilimencie est extrémement pratique pour connaitre les intentions des gens, mais je n'aime pas m'en servir, encore moins dans une situation aussi confortable que celle-ci ! Je veux dire, face à quelqu'un de louche, je n'aurais aucun scrupule, mais là, c'est un collègue, quand bien même il est encore techniquement un élève. Je ne me suis juste pas assez entrainer à fermer mes pensées à celles des autres. Je ne parle pas d'Occlumencie, il est assez difficile de perçer mes défenses, mais j'ai aussi la facheuse tendance à perçer celle des gens en face avec une certaine facilitée, c'est encore pire avec les personnes étant des livres ouverts, comme le jeune Toma. J'espère seulement qu'il ne m'en tiendra pas rigueur, si jamais le sujet vient sur le tapis, je lui expliquerais tranquillement, je suis sûr qu'il peut comprendre que ce n'est pas forcément facile.

Son analyse de Feudeymon me fait sourire. Il à plus ou moins la même vision que moi de ce drôle de Sorcier qui se fait nommer “Monsieur le Directeur”. Moi-même n'ais pas forcément eut énormement de contact avec Elias, c'est avant tout un ami de mon père. Mais j'ai confiance dans le jugement de mon père, il ne m'aurait pas envoyer vers quelqu'un de foncièrement mauvais, du moins pas de cette façon. J'ai beau ne plus être Auror sur le papier... Je secoue très légèrement la tête pour ne pas y penser et avale une bonne gorgée de mon vin. Il est vraiment délicieux, je ne regrette pas ce choix. J'ai beau le boire depuis quelques mois maintenant, je n'arrive pas à m'en passer. C'est vraiment une des conséquences les plus agréables de venir vivre en France, les vins que l'ont trouvent en Angleterre manque de finesse en comparaison... Je suis un peu déçu qu'il décline mon invitation à investigé ensemble, mais ses raisons sont logiques et fondés, je ne peux guère lui en vouloir. Je lui répond avec un simple sourire, vu qu'il ne semble pas avoir terminer... Enfin, Il me semble... je le vois, mais dieu que je préférerais que non, ca devient insupportable !

“Pas un métier facile et un peu ingrat” Il n'a pas forcément tord. Les professeurs ont la charge d'enseigner leurs connaissances aux plus jeunes, même s'il arrive que certains enfants soient exceptionnellement attentif, les plus rebelles sont définitivement des plaies à gérés. Pour ma part je n'ai pas trop ce soucis, du moins je ne m'en rend pas compte. L'avantage quand on arrive dans une salle de classe habillé comme le Carnival de Rio de Janeiro surement... Captivé son auditoire par les couleurs ou les mots, c'est quelque chose que ma soeur faisait énormement, quand elle aidait notre mère dans les écoles Moldus. Il faut croire que c'est une des choses dont j'ai hérité d'elle après son décès.

Comme pour me sortir de mes pensées quelques peu morose, le Nippon m'avoue être rassurer de voir que je suis quelqu'un d'ouvert et sympathique, j'affiche un nouveau sourire, mes yeux bleus pétillant de plaisir face à ce compliment. Bien sur, j'en reçois énormement, mais je peux le sentir -et pas à cause de la legilimencie-, ici c'est un vrai compliment. Pas une banalité lancer pour bien se faire voir, ou le babillage d'une groupie cherchant mon attention. Je lève tranquillement mon verre en sa direction, mon sourire s'élargissant encore.

Stagiaire ou pas, mon cher Toma, vous faites parties de l'équipe !

Je le pense vraiment. Moi-même je n'ai jamais eu cette période “a cheval” entre les études et le professorat, mais on m'avait clairement fait comprendre, à mon arrivé, que je n'étais pas un “vrai professeur”, je m'étais donc fais un plaisir de leurs prouvés le contraire. Je suis content d'avoir demander des conseils à ma mère...

Ce métier est encore plus dur quand c'est un second choix, c'est vrai. J'aimais beaucoup ma vie d'Auror, mais être confronté au Mal tout le temps peut avoir raison même du plus saint des hommes. Je ris légèrement à ce trait d'humour, puisqu'on ne peut pas forcément me considérer comme saint, mais passons. Si vous avez la moindre hésitation ou besoin de conseil, n'hésitez pas à venir dans mon bureau, je serais ravis de vous aidez !

Mon prédécesseur, le Professeur Belmond avait été un véritable pillier pour moi pendant mes premiers mois d'éducations. Il assistait à tout mes cours, veillant comme un vieux hibou rabougris sur le jeune poussin que j'étais, plusieurs fois j'avais perçu son amusement dans ma façon excentrique d'aborder les sujets, mais je n'avais jamais eut de mauvais retour de sa part. Je me demande comment il va d'ailleurs... Désormais à la retraite, le vieux sorcier devait se la couler douce auprès de sa femme et de ses petits enfants, le veinard !

- Différence d'âge? Dis-je en faisant un nouveau sourire amusé, j'ai moi-même tendance à oublié que derrière ce visage jeune, j'ai en réalité 30 ans... Je serais ravis de faire votre connaissance plus avant mon ami, l'âge n'est qu'un chiffre...A partir du moment où nous sommes majeurs !

Je retiens mon rire. J'avais entendu cette phrase “l'âge n'est qu'un chiffre” dans une situation un peu plus...épineuse. Mais je préfère ne pas embarasser le jeune professeur plus avant en lui expliquant cette histoire. Si ca se trouve il la connait déjà en plus...

Codage par Libella sur Graphiorum

ft. Carter Watson

Un beau professeur comme vous…

Peut-être trop ambigüe cette dernière phrase, non ?
Toma fixa le bord étincelant de son verre, où ses lèvres gercées avaient laissé quelques traces. Il sentit une petit gêne se faire une place au creux de son ventre… Pourquoi était-il aussi embarrassant ? Awkward, comme certains aiment dire. Il aurait mieux fait de réfléchir un peu avant de sortir une ânerie pareille. Les tournures des ses phrases laissaient encore à désirer.
Il espérait que Carter n'avait pas saisi cette double interprétation que lui décelait dans sa propre prise de parole, et qui n'était absolument pas volontaire. Le nippon n'était pas un dragueur. Au contraire, il avait l'habitude de regarder ses coups de cœur de loin et de souffrir dans son coin, sans oser leur déclarer sa flamme. C'était sa pudeur maladive qui s'exprimait avant l'amour, et il l'avait souvent amèrement détestée.

Heureusement, Watson ne sembla pas particulièrement dérangé par sa proposition. Au contraire… Il avait l'air de la trouver relativement bonne…? Sa dernière réflexion, d'ailleurs, ne manqua pas de le faire violemment rougir ; il sentit tout son visage s'enflammer, et essaya de masquer sa gêne par un petit rire – tentative évidemment ratée. Pour cacher sa rougeur soudaine, il prit le parti de finir son verre cul-sec.
Il rêvait ou…? Son regard passa rapidement sur le visage de son interlocuteur ; rien n'y transparaissait, si ce n'était une joie polie… Bon… Décidément, il avait l'art de se faire des films. Quel con…

Toma toussa un peu, le temps de remettre ses idées en place, et ponctua le sujet d'un sourire forcé et hâtif, avant de repasser à la conversation précédente. L'école, le métier de professeur, ingrat. Oui. Et… Carter avait-il eu la curiosité de lire dans ses pensées ? Comment savait-il que ce n'était pas l'emploi dont il avait toujours rêvé ?
Le jeune homme pensa qu'il n'avait pas forcément dissimulé l'information en abordant le sujet, après tout. Cela n'avait donc rien de très étonnant. Il soupira, et haussa doucement les épaules :

━ Vous aussi vous êtes devenu professeur par nécessité ? J'ai cru le comprendre quand vous êtes arrivé à Gargoule. On ne passe pas d'Auror à enseignant sans raison.

Le japonais pensa un court instant que la question pouvait être indiscrète… Mais, d'un autre côté, Carter lui semblait ouvert et détendu. Ne pas aborder un point qui les concernait tout les deux par peur de le froisser était idiot. Ses réponses l'intéressait ; était-il parvenu à digérer ce changement d'horizon ? Avait-il fait le deuil de son ancien métier…? Tout un tas de questions qui s'accumulaient dans son esprit et se pressaient contre ses lèvres closes.

━ J-Je… C'est… En fait, je vous pose la question car j'ai été moi-même forcé d'abandonner mes projets d'avenir, et… Hum. Comment dire ? Ce n'est pas simple tous les jours, alors… Je serais heureux de pouvoir en discuter avec quelqu'un capable de comprendre ce que je ressens.

Il marqua une courte pause, et appuya son menton contre sa main gauche, jouant à bouger les doigts de sa prothèse pour éviter d'avoir à regarder le professeur droit dans les yeux. Plus que de la timidité, c'était la peur de ne pas pouvoir tenir toute cette conversation sans éclater en sanglots… La blessure était encore vive, et il ne s'exprimait que très rarement sur le sujet.
C'était comme retirer un pansement collé à une plaie encore infectée : déchirant, terriblement douloureux.

━ Je peux vous demander comment est arrivée votre blessure ? J'imagine que c'est elle qui vous a empêché de continuer.

EPSILON

*Tableau inventaire*	1
Nom de la potion	Nom de la potion
Nom de la potion	Nom de la potion
Nom de la potion	Nom de la potion
Nom de la potion	Nom de la potion
Nom de la potion	Nom de la potion
Nom de la potion	Nom de la potion
Nom de la potion	Nom de la potion
Nom de la potion	Nom de la potion
Nom de la potion	Nom de la potion
Nom de la potion	Nom de la potion

*Tableau des sortilèges (ordre alphabétique SVP)*
1	Appare Vestigium.
2	Avada Kedavra.
3	Confringo²
4	Désillusion
5	Endoloris
6	Homomorphus
7	Imperium
8	Incarcerem
9	Legilimens
10	Magicus Extremo
11	Oubliette
12	Spero Patronum
13	Protego
14	Repulso
15	Revelio
16	Sectumsempra
17	Silencio
18	Sortilège Informulé
19	Stupéfix
20	Têtenbulle
21	Glisseo
22
23
24
25
26
27
28
29
30
31
32
34
35
36
37
38
39
40
41
42
43
44
45
46
47
48
49
50
51
52
53
54
55
56
57
58
59
60

*Tableau des potions (ordre alphabétique SVP)*
1	Potion de Babillage
2	Philtre de Mort Vivante
3	Essence de dictame
4	Potion exstimulo
5	Amortentia
6	Polynectar
7	Felix Félicis
8	Veritaserum
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*Tableau inventaire*	1
Nom de la potion	Nom de la potion
Nom de la potion	Nom de la potion
Nom de la potion	Nom de la potion
Nom de la potion	Nom de la potion
Nom de la potion	Nom de la potion
Nom de la potion	Nom de la potion
Nom de la potion	Nom de la potion
Nom de la potion	Nom de la potion
Nom de la potion	Nom de la potion
Nom de la potion	Nom de la potion

*Tableau des sortilèges (ordre alphabétique SVP)*
1	Appare Vestigium.
2	Avada Kedavra.
3	Confringo²
4	Désillusion
5	Endoloris
6	Homomorphus
7	Imperium
8	Incarcerem
9	Legilimens
10	Magicus Extremo
11	Oubliette
12	Spero Patronum
13	Protego
14	Repulso
15	Revelio
16	Sectumsempra
17	Silencio
18	Sortilège Informulé
19	Stupéfix
20	Têtenbulle
21	Glisseo
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