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magiques

smoky mind

Parce que quand on est accro, même si ça fait mal… Parfois ça fait encore plus mal de décrocher.

Les heures tournaient en boucle dans sa tête. Elle ne savait plus depuis combien de temps, elle était allongée là sur le sol froid des serres de Fitz. Pourtant, la raison de sa venue est bien simple. Il lui fallait des feuilles d’Asphodèle, d’Aconite et de Mandragore. Ces trois plantes, une fois leurs feuilles séchées, étaient un parfait moyen pour Hortense de ne plus avoir mal. Ce mal qui l'a touché à la fois physiquement et psychologiquement. Hortense lui avait promis de se faire suivre et d’arrêter tout cela, mais elle était au plus profond de son addiction. Bien sûr, elle essayait de ne pas se montrer en plein trip devant ses élèves et encore moins devant son directeur. Hortense ne pouvait pas s’imaginer, une seule seconde, perdre son emploi ici, alors qu’elle n’avait pas réuni toutes les preuves pour faire tomber les derniers membres de la branche secondaire. Il ne fallait pas qu’on la retrouve, qu’il la retrouve.

Son inerte sur le sol froid et sale de la serre, Hortense fixait le ciel qui devenait petit à petit orange. Le crépuscule prenait place, et un sentiment de vague à l’âme s’empara de la rouquine. Elle aimerait bien se mettre à pleurer. Vider son sac. Mais si elle devait craquer maintenant, que se passerait-il dans le futur ? Cela fait des années qu'elle essayait d’être forte, de se montrer inébranlable, face à ses détracteurs et à ses démons. Cependant, Hortense sentait que sa carapace se brisait de plus en plus. La sorcière ne voulait pas craquer. Pas maintenant, alors que l’année venait à peine de recommencer.

Lentement, Hortense s’était redressée. Elle avait laissé sa robe de sorcier sur le sol. Elle s’était mise à fouiller dans ses poches pour retrouver ce qui allait calmer ses angoisses naissantes ce soir-là. Il ne lui fallut pas longtemps pour remettre la main sur une petite boîte en métal. Cette dernière était toute cabossée. La peinture était partie sur certains endroits, mais sur le dessus, on pouvait apercevoir quelque chose d’écrit en relief : Dahlia. Très lentement, Hortense ouvrit cette petite boîte. À l'intérieur, se trouvait une cigarette. Or, cette dernière dégage une odeur très forte qui pourrait rendre malade n’importe quel humain normalement constitué. Tout doucement, dans un geste presque cérémonieux, Hortense glissa la cigarette entre ses lèvres rosées. Et avec sa baguette, elle lança un petit sort informulé pour allumer la dite cigarette. Délicatement, des volutes de fumée s'échappent de la cigarette. L’odeur, déjà forte, était maintenant insupportable. La cigarette était tellement chargée qu’elle pouvait shooter n’importe qui juste en inspirant les fumées. Pourtant, Hortense était arrivée à un stade, où il lui faudrait peut-être un peu plus fort.

Une première bouffée, ça commence. Ses pupilles ambrées se dilatent. Une seconde taf, son cœur s'accélère. Troisième, ses douleurs physiques s'amenuisent. Quatre, angoisses évaporées. Cinq, corps détendu. Six…. La voilà de l’autre côté du miroir...

Comme c’est amusant. Habituellement, il fallait un peu plus pour que Hortense dérive. La fatigue était sûrement coupable. Il faut dire que la première semaine de cours fut particulièrement chargée pour la professeure. Puis les A1 de cette année semblaient particulièrement pète burnes. L’année allait être très longue. Continuant à fumer sa cigarette, Hortense glissait de plus en plus vers son état habituel de défonce. Elle se sentait plus légère, puis sereine. Entre deux tafs, elle se mit à chanter. Sa voix chaude, laissait échapper des paroles doucereuses et emplies d’une certaine tristesse. Portant dans sa tête, c’était un peu la fête.

Le crépuscule orangé avait laissé sa place à la nuit. La porte de la serre était ouverte. Personne aux alentours, enfin peut-être personne. Mais qui était assez fou pour venir voir, une prof assise au milieu d’une serre.

Jean-Loup Richemond

winter

1051

@Hortense De Montaigu

Il ne réalisa pas tout de suite, oh no. Après tout, les odeurs étranges dans la serre étaient choses communes, surtout si dans la classe d’avant quelqu’un avait fait des ratées. Et bien qu’il ait certes ses propres problèmes de colère à considérer dans la balance, si on se permettait de les mettre de côté, force était de constater que Jean-Loup n’était pas aussi petit bum qu’il le laissait paraitre. Il travaillait fort, essayait toujours de faire mieux, était pas mal dur envers lui-même, en vrai. Y’avait juste cette saleté de rage au cœur qui venait troubler ce qui aurait pu être un adolescence tout comme les autres. Tout ça pour dire, même s’il s’était préoccupé de l’odeur, il n’en aurait pas reconnu le mélange, trop sage qu’il était pour reconnaitre la chose. Aussi c’était sans inquiétude aucune qu’il était venu, à la permission du professeur de botanique, ramasser / couper quelques pétales de Braillantine pour le thé de son meilleur ami, qui en raffolait comme pas deux.

C’était une tâche difficile; après tout son bras avait été cassé la veille au matin et était encore en train de se réparer. Un ou deux jours de plus et il pourrait se débarrasser de cette attelle qui le gênait dans ses mouvements. Délicat dans ses mouvements, il avait posé un petit récipient de verre sur la table, après l’avoir ouvert maladroitement, l’ayant coincé entre son bras invalide et son ventre avant d’en enlever le couvercle de sa main gauche. Il y posa les pétales une à une, ne se rendant pas compte du mouvement involontaire qu’il avait commencé dans sa bouche; tel un chat à qui on avait donné du beurre d’arachide, Jean-Loup se frottait la langue sur le palais, la première lui donnant l’impression d’être soudainement sèche, comme s’il n’avait bû d’eau depuis une décennie. Ce qu’il ne savait pas, ne devinait pas, c’était que ce n’était que le premier des symptômes qui allaient l’importuner.

Et oui, les enfants. Même la fumée secondaire c’est dangereux. Enfin, surtout quand on en fume du très puissant…

Il ne comprit que trop tard qu’il y avait quelque chose qui clochait; il était en train de fermer son bocal et, ses yeux le démangeant, il avait passé sa main à son visage pour les frotter sans ménagement. Lorsqu’il les rouvrit enfin, il lui semblait que tout tournait autour de lui; pas de beaucoup, certes, mais ça n’était pas supposé tourner du tout! Sa première pensée fut qu’il devait avoir touché une plante dangereuse, et que son venin devait l’avoir affecté, mais pourtant lorsqu’il venait dans les serres, il faisait toujours bien attention de ne pas déranger les plantes; et puis il y avait cette odeur persistante qui lui imprégnait le cerveau, lui donnant presque mal à la tête. Non, il se dit, il devait y avoir autre chose. Pas méchant, en tout cas pour le moment, il s’inquiéta plutôt : peut-être n’était-il pas seul dans les serres, et peut-être que l’autre personne, elle, avait touché une plante qui ne le regardait pas.

Désireux de porter aide à cette personne potentielle, voilà que Jean-Loup tentait de faire fit de son malaise grandissant alors qu’il cherchait la source de son désagrément. Ce qu’il fut surpris de croiser la professeure de soins aux créatures magiques… le cul sur le sol, en train de fumer! Et à voir l’odeur que ça dégageait, c’était pas une cigarette moldue, ce truc! Il ne savait mettre le doigt sur ce qu’elle fumait exactement, mais après, ce n’était pas important. En tant que professeure, en tant qu’adulte, elle avait tous les droits de prendre des décisions douteuses -enfin, disons qu’il ne pouvait pas la juger parce qu’il ne la connaissait pas, mais voilà, c’était son corps et elle en faisait bien ce qu’elle voulait-, mais quand même, le portrait qui se dressait à lui n’était pas.. glorieux. Il resta un moment là devant elle, la fixant simplement puisqu’il était pris au dépourvu. Devait-il aller chercher un autre adulte? Est-ce que tout était sous contrôle? Pourtant on lui avait bien donné la permission de venir dans les serres, et puis après, il ne devait pas être le seul, si?

Mais voilà : c’était tout juste la rentrée, et les différents professeurs de botanique n’ayant pas cru bon de donner des travaux pratiques après seulement deux jours d’école, ils se retrouvaient donc tous les deux seuls dans la serre. Elle, son fessier sur le sol sale, lui qui se tenait devant les bras ballants. C’est une quinte de toux qui vint signaler son existence; un nuage de fumée particulièrement puissant s’était rendu jusqu’à lui, et ses poumons tentaient de rejeter la fumée avec violence. Il Posa sa main sur un des piliers de la serre, tentant de faire cesser les montagnes russes que son esprit prenait alors que lui il restait définitivement en place. Lorsqu’il arrêta de toussoter, son teint naturellement blafard avait tourné au vert, et seulement quelques mots purent s’échapper de ses lèvres avant que-

Prof’sseure, j’crois qu’j’vais être…

Et voilà ti pas qu’il se penchait dans un étal d’herbe à chat pour renvoyer son goûter du midi, and then some. On vous épargnera la description de la sensation des mottons pas tous digérés alors qu’ils passaient par sa gorge; vous n’en avez probablement pas besoin, et l’on taira également la douleur qu’il ressenti alors que ses restes de repas devenaient une bile épaisse. Entre deux hoquets, voilà que quelques larmes vinrent perler aux coins extérieurs de ses yeux. Jean-Loup avait toujours été de constitution un peu délicate, prompt qu’il était aux maux de ventre et maux de cœur en tout genre, et aujourd’hui n’en faisait pas exception. Incapable de se relever sans tituber, voilà qu’il se ramassait également le cul à terre, pas loin de son vomi, remontant ses genoux vers son torse et se tenant fermement la tête entre les mains, comme si ça allait aider à ce que les murs arrêtent de tanguer.

Mais qu’est-ce qu’vous faites? réussi-t-il à articuler, plus sur un ton de reproche qu’un ton curieux Ça l'a pas d’bon sang, faudrait- un couinement plaintif fut tout ce qui voulu terminer cette phrase, suivit d’un gémissement des plus disgracieux. Il aurait fallu de peu pour qu’il s’installe en position latérale de sécurité, petit drama king qu’il était.

Weeeee~

selkie

smoky mind

Parce que quand on est accro, même si ça fait mal… Parfois ça fait encore plus mal de décrocher.

Plongé dans les songes de son trip, Hortense n’avait pas remarqué qu'elle n'était vraiment pas seule dans la serre. Une âme errante ? Nan. Un élève qui n'est là que pour une chose, apprendre ou récolter des plantes… Hm. Oublions sa présence quelques instants. Hortense s’était perdue dans son esprit. Elle entendait une douce mélodie au loin. Un chant des plus tendre. Hortense entendait sa tendre et regrettée sœur jouer du piano. Pourtant, il n’y a aucun piano dans cette serre. La sorcière était vraiment partie trop loin. Beaucoup trop loin pour se rendre compte qu’une petite tête blonde venait de s'asseoir devant elle avec un teint bien verdâtre. Hortense le fixait sans vraiment le regarder. Son esprit vagabondait au rythme de son cœur battant. Elle se sentait si bien. Elle était comme dans un nuage moelleux. Hortense pouvait rester dans cet état de plénitude pendant des heures, juste pour oublier ses angoisses persistantes.

▬ Mais qu’est-ce qu’vous faites? Ça l'a pas d’bon sang, faudrait- puis couinement.

Soudain, sa bulle de pensées éclata. Lentement, Hortense pencha la tête sur le côté. Elle gonfla les joues comme une enfant visiblement vexée d’avoir été dérangée dans sa bulle. Hortense observa le pauvre élève bien malade à cause de la fumée de sa “cigarette”. Elle resta ainsi quelques secondes avant de réellement percuter que oui, elle n’était pas seule et qu’un gamin avait été intoxiqué par la fumée son joint.

▬ Mais qu’est-ce que tu fais là ?! Tu n’es pas censé être dans ton dortoir ?

Hortense fuma le reste de son joint avant de l'écraser sur le sol. Elle poussa ensuite un long soupir, manifestement bien embêtée par la présence de cet élève. Hortense s’approcha de lui à quatre pattes avant de se mettre devant lui. Elle remarqua que le bras du garçon était dans le plâtre, ainsi que son teint vert. Je crois que je l’ai trop chargé… Pensa Hortense en constatant qu'il n'était vraiment pas bien. Par contre, une chose était sûr, elle ne se rappelait pas du nom du gamin devant elle. Il ne fallait vraiment pas s'étonner. Dans cet état, Hortense était capable d’oublier ses rancunes vis-à-vis de certaines personnes. Elle posa doucement sa main sur le front du blondinet, pour voir si avoir inhalé les fumées de son joint, ne lui avait pas donné de fièvre. Par chance, ça allait. Hortense poussa un soupir de soulagement avant de se mettre à rire comme une enfant.

▬ Tu as vraiment une drôle de tête ! Hahah ! Tu devrais te regarder dans un miroir. Hahaha.

Elle essuya les larmes qui s’étaient coincées au coin de ses yeux avant de se rassasier et de faire que l’élève pose sa tête sur ses genoux. Elle attrapa sa baguette et sans un mot, elle lança un petit Expluso pour ouvrir la porte de la serre. Même complètement défoncée, elle pensait au bien-être des autres. Hortense reposa sa baguette auprès d’elle puis caressa doucement la chevelure blonde du garçon.

▬ Excuse-moi ! Je pensais être toute seule dans la serre ! Hahahahah ! Tu aimes les plantes toi aussi. J’avoue que je les utilise bizarrement, mais Fitz s’en occupe tellement bien que leurs propriétés en sont encore plus exceptionnelles. Hihi !

Hortense pencha légèrement la tête et le regarda avec un sourire tendre. Elle était totalement différente pendant les cours. Il arrivait parfois qu’elle vienne en cours avec des restes d’un trip, mais souvent, elle restait dans son bureau pour s’occuper des copies des élèves et ne faisait pas cours. Cela faisait des années qu'elle contrôlait son être de cette manière quand bien même cela la bousille de l'intérieur. Les vapeurs toxiques commençaient à partir rendant l’air de la serre un peu plus respirable.

▬ Tu ressembles à un petit chat contrarié. C’est mignon. Hahaha ! Dit-elle en riant légèrement et en glissant à nouveau ses doigts fins dans la tignasse blonde du pauvre malade. Calme-toi. Si tu bouges trop, tu risques de vomir à nouveau. Ferme les yeux et respire doucement. D’ailleurs, comment tu t’appelles ? Je n’arrive pas à me souvenir de ton nom.

Hortense continue à caresser ses cheveux pendant quelques minutes comme une maman qui veille sur son enfant malade. Elle fredonne doucement. Puis, elle laisse échapper un petit rire.

▬ C’est tellement le brouillard dans ma tête. J’ai des bugs dans ma tête. Des rêves imaginaires. Y a des bugs dans ma tête. Surtout quand j’écrase quand j'écrase cette cigarette.

La revoilà parti trop loin pour être comprise. Hortense était à nouveau dans son petit cocon tout moelleux. Elle câlinait un petit chat malade et veillait à ce qu’il aille mieux. Elle se surprend d’ailleurs à vouloir rester comme ça un peu plus longtemps. De la douceur, et de la tendresse, elle ne se souvenait plus de ce que cela produisait chez les autres. Mais au bout du compte, ce pauvre élève devait la prendre pour une folle.

Jean-Loup Richemond

winter

1647

@Hortense De Montaigu

Mais qu’est-ce que tu fais là ?! Tu n’es pas censé être dans ton dortoir ?

Jean-Loup tiqua. Oui, que faisait-il là? Il réalisa soudainement que la pièce n’était pas seule à tanguer, que son esprit aussi dérivait lentement et qu’il avait l’impression de sentir son cerveau devenir un liquide qui faisait splish splash dans son crâne. Que faisait-il ici? Sa main, instinctivement, se resserra sur le petit pot qu’il tenait et, légèrement hébété, il le leva simplement pour répondre à la question qui était posée, fronçant des sourcils alors qu’il observait son contenu. Des feuilles, voilà ce qu’il était venu chercher. Pour quoi? L’image lointaine de son meilleur ami se fraya un chemin dans son esprit; comment aurait-il pu l’oublier, bastion de son bonheur depuis maintenant un an, certainement la meilleure année de sa vie? Il l’avait convaincu que des jours plus heureux pointaient à l’horizon, que la vie ne serait pas toujours comme elle l’avait été. Ses lèvres, comme engourdies, tentèrent mollement de répondre avec des mots.

C’pour Liang, y’ voulait du thé. J’ai fait une d’ces bêtises, et puis, il s’inquiétait, alors j’voulais lui changer les idées. Prof- Profess- Professeur Fitzgerald, se reprit-il quelques fois, M’a donné permission d’cueillir que’ques feuilles. Et puis, et puis- c’vendredi, y’a pas d’cours demain, on peut dormir plus tard et- il se perdit un instant dans ses explications, enchainant les mots un après l’autre dans un babillage qui ne lui était pourtant pas commun, pas comme ça en tout cas. C’était maladroit, incessant -et, surtout, ça partait dans tous les sens. Mais après, l’idée était là; il n’était certes pas si tard qu’un élève de son âge ne puisse pas se promener comme il le souhaitait dans le château, après tout.

La main qui se déposa sur son front était froide, et elle le surprit; ce geste familier n’était pas à l’habitude de la professeure, mais il y a quelques minutes, il n’aurait pas non plus crû que la professeure de soins aux créatures magiques aimait se vautrer sur le sol pour fumer du bon stock, comme on dit au Québec. Aussi vite qu’elle s’était posée là, la main se retira, accompagnée d’un rire cristallin qui résonna dans son crâne comme autant de plaies béantes; c’était doux mais aigue, c’était enfantin mais pas innocent. Quelque part dans son esprit, une partie de lui s’offusqua du rire, autant que des paroles qui suivirent. Quelle tronche était-il supposé faire, juste là? Il venait quand même de vom- ouf, passons, juste d’y penser lui donnait l’envie de rejeter à nouveau. Mais avant qu’il ne puisse ouvrir la bouche pour protester, tel l’enfant irrité qu’il était vraiment, voilà qu’on attrapait le reste de sa tête pour le faire basculer sur les genoux de la professeure.

En n’importe quelle autre circonstance, il serait mort de honte sur place. Mais voilà; dire qu’il était un peu atteint par la fumée serait un euphémisme. La joue contre la cuisse d’Hortense, voilà qu’instinctivement -la faute à Liang qui lui faisait le même truc- il se plaçait confortablement. Si le geste un peu brusque lui avait donné un haut-le-cœur, maintenant qu’il était posé il se sentait effectivement bien mieux, fallait l’avouer. Il ne se rendit pas toute de suite compte du fait qu’on avait ouvert la porte de la serre pour créer un courant d’air; cela attendrait à plus tard, et vraisemblablement s’il avait sû, il n’aurait pas laissé la professeure lui mettre la main au crâne comme ça! Mais voilà, de chat de gouttière il se transformait en petit chaton, les yeux à demi fermée alors que les doigts passaient savamment dans ses fines mèches blondes.

Gnn répondit-il tout d’abord à la professeure, son cerveau rebootant très lentement. Oui, prof- profess- professeur Fitzgerald s’occupe bien d’la serre finit-il par articuler tout bas. Tans pis si elle ne l’entendait pas; c’était pas très pertinent de toute manière, comme commentaire. Jean-Loup appréciait l’acariâtre professeur, qui, s’il n’était pas des plus agréables, était en tout cas très compétent. La botanique étant un des sujets préférés du Dandeloup, il n’était pas étonnant que les cours, et par extension le professeur, lui plaisent. J’aime les plants, ouais. Elles sont fiables, pas comme vos bêtes, madame de Montaigu. glissa-t-il, presque comme une reproche, bien que son ton lui était doux, presque assoupi. Puis elle le piqua; petit chat contrarié, lui? Certes, c’était assez près de la réalité, fallait l’avouer.

Comme pour protester, il se retourna un peu, l’arrière de sa tête reposant contre la jambe de sa professeure, cette fois-ci, plutôt que sa joue. Ainsi il avait l’occasion de la voir, et le doux sourire qui reposait sur ses lèvres finit d’adoucir ses propres réticences, le rendant plus pensif qu’irrité. Les doigts qui passèrent à nouveau dans ses cheveux finirent de le rendre docile comme un agneau.

Calme-toi. Si tu bouges trop, tu risques de vomir à nouveau. Ferme les yeux et respire doucement.

Il fit donc, fermant complètement les yeux et inspirant profondément avant d’expirer par la bouche; c’est là qu’il se rendit compte que l’air était pour ainsi dire plus pur, et ses poumons s’en réjouirent. Les vapes dans son cerveau, toutefois, ne furent pas dissipées aussi facilement, et il était difficile d’expliquer comment les idées se bousculaient en ralenti dans sa tête. Il cligna plusieurs fois des paupières quand elle lui demanda son nom, les rouvrant momentanément. Ne se souvenait-elle pas de lui? Est-ce que l’étrange fumée l’affectait elle aussi? Il hésita un long moment, comme si la question qu’elle lui avait posée méritait une réelle discussion interne. La réponse est simple, pourtant, Jean-Loup! C’est Jean-Loup ton nom; ne laisse pas la vile voix dans ta tête essayer de répondre autre chose. Un peu d’effort, un sourire sur les lèvres, et le malaise qui grandissait dans sa poitrine disparaitrait; une chose à la fois. D’une petite voix, il finit par dire; C’Jean-Loup, maman

Vous trompez pas; il voulait bien dire madame, mais voilà, c’était sorti tout seul. Fallait dire que le loupiot n’en avait jamais eu, une mère, et que comme tous les enfants orphelins d’un parent, il se demandait ce à quoi ça pouvait ressembler, d’avoir une mère. Pour lui c’était peut-être pas si différent de ça; quelqu’un pour vous flatter les cheveux quand vous êtes malade, pour rire doucement de vos contrariétés, aussi. Une maman, ça devait être quelqu’un qui est là pour vous écouter sans juger, même quand elle ne comprend pas de quoi vous parlez; et de là son esprit dériva, sans trop entendre ce que la professeure lui disait; il n’y avait certes là pas grand-chose à comprendre, de toute manière, pas pour lui en tout cas. Son cœur se gonfla de tristesse alors qu’il se demandait; ma maman, est-ce qu’elle m’aimerait? Que dirait-elle de mes choix? Et, surtout…

Est-ce que s’aurait été mieux si t’avais été là? souffla-t-il, plein d’espoir; Est-ce que papa aurait été moins con? Qu’est-ce qu’tu pouvais bien lui trouver, hein? Il est con du début à la fin, mais toi, tu l’aimais. J’suis sûr qu’il te méritait pas. Parfois, j’me demande si moi non plus, au fond, j’te méritais pas…

Et voilà, de grosses larmes venaient humidifier ses yeux, et pourtant aucun ne coulait sur ses joues, pas encore. Mollement, il leva son bras valide pour venir effleurer la joue d’Hortense, mais ce n’était pas elle qu’il voyait, pas vraiment. Puis aussi vite que cette apparition lui était venue, elle fût chassée, son esprit s’amusant à aller ailleurs. Il ne se rappellerait pas d’avoir parlé de tout ça dans quelques minutes; même là, c’était déjà un peu flou. Il se revit sur le sol de la serre, sur la jambe d’une de ses professeurs, et c’est son rire contagieux qu’il attrapa, un sourire sincère s’étirant sur ses lèvres pour venir chasser les nuages de son esprit. Vous faites… vous faisiez quoi… ici? fit-il, pouffant de rire à l’instar de la professeure. J’crois qu’y’était pas net, le truc que vous fumiez, mam- madame se reprit-il cette fois juste à temps.

C’était vrai; qu’est-ce qu’elle faisait là? À rire comme une dinde sur le sol de la serre, la tête d’un élève contre elle? Les doigts dans ses cheveux? C’était tout à fait inapproprié, mais Jean-Loup il se sentait bien, bien mieux que quand il était debout à vomir! Si son teint restait pâle, au moins n’était-il plus aussi verdâtre qu’avant! Je comprend rien à c’que vous racontez finit-il par lui avouer, grouillant un peu pour replacer son bras plâtré dans une position plus confortable; et c’est là qu’il comprit que son bras ne lui faisait plus mal. Était-ce normal? Avait-il arrêté de ressentir, tout court, ou simplement la douleur? Il se donne une pichenotte sur le ventre, puis grimaça; non ça va, il pouvait encore sentir ses extrémités, c’était juste la douleur de la fracture -et de la repousse de l’os- qui étaient disparues. Comme quoi cette situation n’avait pas que du mal.

Faut qu’j’vous avoue un truc finit-il par glisser, les yeux fermés mais la mine toutefois outrageusement sérieuse, comme s’il allait lui sortit un secret de défense nationale; C’mon bras, j’ai… j’ai menti. J’suis pas vraiment tombé, enfin, si, j’suis tombé mais disons qu’on m’a poussé et puis un peut sauter à pied-joints sur le bras. Cadeau d’nouvelle année… J’y ai crû hein, qu’la nouvelle année s’rait bonne. Mais non, elle sera comme celle d’avant, j’crois.

Eh oui, si on ne l’avait pas compris, le buzz qu’il ressentait faisait de lui une pipelette. Le chat s’étira quelque peu, puis, ayant déballé son secret, une autre de ses pensées intimes, voilà qu’il refermait les yeux, comme repus, pour simplement profiter des doigts dans ses cheveux, gloussant tout bas à des blagues qu’il se racontait à lui-même, mais aussi pour rien du tout. La bonne humeur d’Hortense était contagieuse, malgré sa personnalité à lui qui était plutôt pessimiste.

#MommyHorty

selkie

smoky mind

Parce que quand on est accro, même si ça fait mal… Parfois ça fait encore plus mal de décrocher.

▬ Horteeeense…. Ouiiiiiiin ! Dahlia m’embête ! Elle veut que je mette une de ses robes ! Grande soeuuuuuur ! Ouiiiiin aide moi !

La voix sanglotante de Noé la faisait doucement rire. C’était vraiment amusant de la taquiner. Dahlia aimait beaucoup trop jouer à la poupée avec lui, tellement, il était mignon avec sa bouille ronde, ses cheveux de feu et ses beaux yeux bleus. Hortense lui tendit les bras pour qu’il vienne se réfugier auprès d’elle. Dans cette douce étreinte, Hortense se sentait revivre. Elle invita Noé à poser sa tête sur ses genoux. Avec beaucoup de tendresse, elle caressa la tignasse rougeoyante de son adorable petit frère. Hortense était bien dans cette petite bulle. Juste elle et Noé. Dans cette serre, où leur maman faisait pousser de beaux hortensias et de sublimes dahlias. Ou si on écoutait bien, on pouvait entendre le bruit des vagues au loin, donnant l’impression qu’elles nous chantaient une berceuse.

▬ C’Jean-Loup, maman

Maman ? Il n’y avait pas de maman ici. L’illusion dans l’esprit embrumé d’Hortense s'évanouit pour laisser place à ce qu’il se passait vraiment autour d’elle. Ce n’était pas Noé qui avait la tête posée sur ses genoux. Elle n’était pas dans la serre familiale en Normandie. Nan, elle était à Gargoule dans la serre aux plantes. Posé sur le sol avec une petite tête blonde. Malgré ce retour à la réalité, Hortense avait toujours l’esprit embrumé. Elle écouta avec une certaine bienveillance, les déblatérations de ce pauvre garçon en manque d’affection maternel. Hortense le regarda avec surprise quand, ce dernier leva sa main pour effleurer sa joue. Elle piqua un léger fard, qui grâce à la pénombre ambiante ne se voyait pas. Il ne faudrait pas qu’il pense qu’elle est troublée par ce petit geste. Nan. Nan. Jean-Loup changea bien vite d’humeur et de sujet. Le pauvre, il devait vraiment ressentir les effets de la drogue deux fois plus fort qu’Hortense. Elle l’écouta lui demander pourquoi elle était dans la serre et probablement râler que ce n'était pas très bon ce qu’elle avait mis dans sa cigarette. La sorcière pouffa légèrement de rire, car les réactions du garçon étaient vraiment amusantes. Elle l’aimait bien ce gamin. Elle avait envie de prendre soin de lui, comme le ferait une maman.

▬ Hahaha … Moi, non plus je ne comprends rien à ce que tu me racontes, Jean-Loup ! Mais je veux bien être ta maman ! Juste pour ce soir ! Juste pour que tu te sentes bien !

Elle n’arrêtait pas de rire, tellement la situation était rocambolesque. Heureusement, personne ne les voyait tous les deux. Franchement, quelle honte. La Hortense de cet instant, se fichait qu’on la voit ainsi. Hortense resta attentive aux moindres paroles de Jean-Loup. Toujours la main dans les mèches blondes du garçon. C’était amusant de voir ce que le pouvoir des plantes pouvait faire sur les gens. Hortense, qui n’était pas du genre très bavard, s’ouvrait comme une fleur à l’aube, et apparemment cela semblait être la même chose pour Jean-Loup.

▬ Tu sais… Moi, je pense que cette année sera différente… J’sais pas pourquoi… Déjà que Monsieur le directeur était paaaaaaas dans son état normal à la rentrée ! Ça annonce des choses bien étranges pour la suite ! Tu ne trouves pas ? Et puis l’année dernière à la rentrée, tu ne t'étais pas cassé le bras ?! T’vois que cette année-là est différente ! Tout est différent ! Même moi !

Tout en parlant, Hortense s’amusait à faire des petits cercles sur le front de Jean-Loup avec ses doigts. Elle se serait bien mise à le chatouiller pour le taquiner, mais avec ce bras dans le plâtre, il valait peut-être mieux éviter de bouger.

▬ Ah ! Oui ! Pourquoi ?! Pourquoi suis-je là ? ….. Chuuuuuuut ! Tu l’dis à personne, mais je viens piquer des feuilles pour ma consommation personnelle. Un petit rire espiègle s’était échappé de sa bouche. Laisse-moi aussi t’avouer aussi quelque chose ! Un secret contre un secret ! Elle se pencha alors près de son oreille et chuchota doucement. J’ai dans le dos une très grande cicatrice qui me fait affreusement souffrir …. La drogue est le seul moyen de calmer ma douleur… Sa voix s’assombrit peu à peu, jusqu'à se mettre à sangloter. C-c’est le dernier cadeau de mon fiancé… Le dernier et unique souvenir indélébile que j’ai gardé de lui…

Ses yeux ambrés mouillés de larmes, Hortense se redressa. D’un geste gracieux, elle les essuya. Et d’un sourire joyeux, elle regarda à nouveau Jean-Loup, comme si de rien été, comme si, elle n’avait jamais rien dit. Tout se mélange dans sa tête. Ses émotions, elle les ressentait mille fois plus fort. Hortense s’était remise à caresser la tête de son adorable petit Jean-Loup. Elle murmura avec beaucoup de tendresse comme si elle parlait à Noé : Je suis là… Ne t’inquiète pas… Je veillerais aussi longtemps que possible sur toi… Alors, s’il te plaît, reste un peu longtemps avec moi…

Jean-Loup Richemond

winter

3 Septembre 2021

@Hortense de Montaigu

Le fou rire de sa professeure lui tira un doux sourire. Dans sa tête tout se mélangeait un peu, la faute de la concoction étrange qu’elle fumait quelques instants plus tôt. Si l’ouverture de la porte lui avait donné l’impression de pouvoir à nouveau respirer comme il faut et avait atténué son mal de cœur, quand il ouvrait les yeux tout chavirait encore un peu, sans parler de ses pensées qui voguaient au gré d’une brise qui allait dans tous les sens. Tout ça pour dire qu’il était affecté comme jamais, lui qui n’avait jamais de sa vie touché à ce genre de substances. Mais voilà qu’elle lui disait qu’elle voulait bien être sa maman, et ses yeux s’embuèrent un peu. C’est que le petit ne l’avait jamais connu, sa maman, et dans sa tête l’image d’Hortense se décalait pour laisser momentanément place à celle qu’il se faisait parfois de sa mère. S’il pouvait lui inventer des cheveux et une voix, jamais il n’avait pu lui créer un faciès; aussi maintenant c’était celui de la professeure de soins aux créatures magiques qui s’y imprimait, et il y resterait pour un long moment, même lorsqu’il aurait tout oublié de cet étrange moment partagé.

«Juste pour ce soir?» bouda-t-il un peu, une moue remplissant le sourire qui était sur son visage quelques instants plus tôt. «Mais j’t’ai attendue toute ma vie, juste un soir c’est… enfin, c’mieux qu’rien. Mais si t’es là, c’sûr que j’me sens bien, maman. J’ai tellement d’questions à t’poser! Si t’avais pu me choisir un prénom, c’saurait été quoi? J’peux pas croire qu’celui qu’on m’a affublé venait d’toi… Et puis, t’es une sorcière toi aussi? Comment aurait été la vie avec toi? Es-tu bien là où t’es? C’est quoi ton dessert préféré? Quel genre d’musique est-ce que t’aimes écouter?»

Il se tue momentanément, le flot de question se stoppant; c’était aussi bien, puisque voilà qu’elle répondait à quelques-unes de ses interrogations. «Ah ouais, c’est clair qu’l’an passé j’avais pas d’bras cassé, mais franchement, j’m’en serait bien passé! Heureusement ça r’pousse vite des os, mais quand même, c’est chiant sur un temps. Puis t’as raison, maman, l’directeur avait une face inquiétante, j’me demande bien s’ta propos d’quoi. C’pire d’penser qu’les professeurs sont même pas au courant, j’t’avoue… Dit, maman,» continua-t-il en changeant drastiquement de sujet, «c’est quoi ton nom? Papa m’l’a jamais dit, t’sais…»

Comme sachant qu’il stressait, voilà que sa maman-professeure faisait de petits cercles sur son front, et il referma ses yeux entrouverts avant de lâche un petit soupir satisfait. Tout ses soucis lui semblaient maintenant bien lointains, et son bras ne lui faisait plus mal, si bien qu’il se laissa sur l’instant aller à la contemplation, écoutant Hortense qui piaillait d’un bord et de l’autre. Pas tout ce qu’elle disait lui faisait du sens, et pour bien aider ce point, la moitié du temps il en oubliait qu’elle répondait à une question qu’il venait tout juste de poser.

«T’es une voleuse, maman?» fit-il, l’air soudainement inquiet alors qu’il ouvrait les yeux pour tenter de poser son regard sur son doux visage, qu’il avait l’impression de voir en double. «Et en plus t’as des secrets?» ajouta-t-il alors que, non, vraiment, tout le monde a des secrets hein; puis il se tue. La gravité des propos de la professeure lui scindait le cœur en deux, en quinze. Dans sa tête ça voulait tourner à mille à l’heure, sortir des théories, comprendre; mais la roue de son hamster était vide et tout allait au ralenti. Une cicatrice? Depuis quand? Qui étai ce fiancé? Lui avait-il littéralement fait la cicatrice, l’avait-il blessé, ou était-ce plutôt le fruit d’un hasard qui la blessa, et fit qu’il n’était plus la sienne? Avait-il quitté, ou était-il mort, comme elle? Parce que oui -dans les vapes de son esprit, l’image d’Hortense et de sa mère se mélangeaient. Puis il se disait; papa était-il ton fiancé? Pourquoi t’a-t-il laissé une vile cicatrice? Pourquoi t’aurait-il laissé, bon à rien qu’il était?

Pendant un instant, alors que ces questions fusaient au ralenti en lui, il fermait les yeux à nouveau pour profiter des cajoleries de la professeure; il ne remarqua pas les larmes, ni le sourire aussi éblouissait que forcé. Non; il entendit seulement les paroles et, cœur d’artichaud qu’il était, se redressa péniblement, combattant le haut-le-cœur un peu moins violent qui l’habitait. Ainsi assis sur son fessier, voilà qu’il se glissait un peu plus vers Hortense, soulevant son bras plâtré pour le passer autour de son cou attelle y compris, posant son petit menton dans le creux de son cou. Soudainement il se trouvait à jouer le rôle qu’elle avait emprunté un peu plus tôt, et de sa main libre il tapotait maladroitement son dos comme pour la rassurer.

«Je m’en vais nulle part» fit-il simplement avant de se taire, restant comme ça en silence pour un petit bout. Et malgré lui, comme s’il ressentait une douleur qui n’était pas la sienne, voilà que des larmes coulaient le long de ses joues pour se perdre dans les cheveux de la professeure-maman, Jean-Loup s’accrochant à elle comme d’une bouée de sauvetage alors qu’il retenait à coup de petits reniflements la morve qui voulait s’échapper de son nez. Il soupira à nouveau, un soupir long et laborieux. Comment pouvait-on s’ennuyer de quelqu’un qui n’existait pas, qui n’existait plus, que vous n’aviez jamais connu? Et pourtant entre ses deux bras, cette nouvelle maman d’un soir était bien réelle. Et plutôt que de s’apitoyer sur ce qui n’avait jamais été, voilà qu’il reprenait du poil de la bête en se disant; eh bien s j’n’ai que ce soir, autant en profiter. Qu’avait-il toujours voulu faire avec sa mère? La délivrant de son étreinte, Jean-Loup reposa ses miches sur le sol, n’épongeant même pas les quelques larmes rebelles qui faisaient briller sa peau.

«Allez maman, vient. Une p’tite marche nous fera du bien.

Enfin, sans compter sur l’étrangeté de leur situation, les murs qui tanguaient, son vomi dans l’herbe à chat; mais d’ici, les diverses fleurs et plantes de la serre avaient l’air magnifiques, plus colorées que jamais. Peut-être que cette marche, main dans la main, il l’espérait, pourrait alléger l’état pesant de leur situation. Lui aussi avait posé un sourire éblouissant, forcé, sur son mignon petit visage alors qu’il tendait la main à Hortense pour l’inviter à se lever.

selkie

*Tableau inventaire*	1
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*Tableau des sortilèges (ordre alphabétique SVP)*
1	Accio
2	Alohomora
3	Expelliarmus
4	Expulso
5	Lumos
6	Nox
7	Recurvite
8	Reparo
9	Riddikulus
10	Wingardium Leviosa
11	Impedimenta
12	Sortilège Informulé
13	Appare Vestigium
14	Sectumsempra
15	Incarcerem
16	Repello Moldum
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*Tableau des potions (ordre alphabétique SVP)*
1	Potion d'aiguise-méninges
2	Potion d’amnésie
3	Philtre de confusion
4	Potion d'Enflure
5	Vapeur de fatigue
6	Remède contre les furoncles
7	Herbicide
8	Potion de ratatinage
9	Goutte du sommeil
10	Doxycide
11	Potion de restitution
12	Baume à bec
13	Dragonfortant
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*Tableau des sortilèges (ordre alphabétique SVP)*
1	Accio
2	Alohomora
3	Expelliarmus
4	Expulso
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6	Nox
7	Recurvite
8	Reparo
9	Riddikulus
10	Wingardium Leviosa
11	Impedimenta
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5	Vapeur de fatigue
6	Remède contre les furoncles
7	Herbicide
8	Philtre de Paix
9	P. de ratatinage
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